C’est le gros délire d’Ezra depuis des semaines : tout ce qui va par deux est forcément « copains ». Et tout ce qui se ressemble aussi. Il y a des chaussures copains, des citrons copains, des charrettes de supermarché copains et mon assiette de spaghettis et la sienne sont « copains » aussi. Jamais copines, non, tout le monde copains. On s’est demandé s’il ressentait un manque d’un petit pote, lui qui ne fréquente pas de milieu d’accueil pour l’instant. Voire même s’il allait finir par nous demander un petit frère ou une petite sœur. Pour être tout à fait transparente : pour l’instant (et peut-être pour toujours), on a zéro envie de s’y remettre.
Après observation du phĂ©nomène, je n’ai pas l’impression qu’il se sente seul. Je pense que ça fait partie de son apprentissage des choses de la vie : qui se ressemble, s’assemble. Mais du coup, le livre “Shark Bite” tombait Ă pic et je ne l’ai mĂŞme pas fait exprès. Le bouquin en question est en fait la traduction de “Colin le requin cherche des copains”. Donc en français il s’appelle Colin, mais chez moi, en anglais, c’est Mark (Mark the shark, logique!).
Mark est un gros requin qui fait peur à tout le monde avec ses grandes dents. Il n’a pas de copains et il en est malheureux. Un crabe décide un jour de prendre le dessus et de lui montrer qu’il n’est pas le plus fort : il lui pince la queue. Mark, pas content, annonce qu’il va manger tout le monde. « Puisque vous n’êtes pas mes copains, vous serez mon repas ». Voilà . C’est la page où on explique à son enfant qu’on se fait rarement des copains en les menaçant…
Mais heureusement, un gentil poulpe va dĂ©samorcer la situation en lui faisant un gros câlin et les poissons, Ă©toiles de mer et autres bestioles aquatiques vont comprendre que Mark n’est pas si effrayant que ça. Faites l’amour, pas la guerre! Ezra a rebaptisĂ© le livre Requin Copains (ou plutĂ´t Kekin Copains). Les dessins sont chouettes, très clairs et l’enfant participe Ă l’histoire en faisant bouger la mâchoire de Mark et ses grandes dents Ă chaque page avec un petit volet Ă tirer vers le haut.
Avec cette jolie petite histoire mignonne mais pas gnangnan, on aborde, outre le thème de l’amitiĂ©, celui du rejet basĂ© sur une simple impression ou un a priori. L’autre n’est pas toujours ce que l’on croit: c’est l’occasion de l’expliquer Ă sa progĂ©niture pour qu’il fasse preuve d’ouverture avec ceux qu’il croit ĂŞtre des vilains requins.
4 comments
Il a l’air super chouette ce petit livre, je crois que je vais craquer pour ma fille qui est parfois très timide et n’ose pas forcĂ©ment aller vers les autres. Merci du partage ! Cyrielle
Avec plaisir. 🙂
Merci du partage, j’étais à deux doigts de craquer mais ce sera plus pour les mois prochains.
Avec plaisir! 🙂