Il faut bien l’avouer: au début, on a joué le jeu pour faire comme tout le monde. On est en Californie, tout le monde fête Halloween, on va fêter Halloween aussi et puis c’est tout!
Les magasins s’étaient mis à l’heure d’Halloween, les petits fantômes pendaient aux portes des appartements de notre résidence.
On s’est dit qu’on n’allait pas faire les Européens rabat-joies et qu’on allait respecter les us ou coutumes du pays qui avait le bon ton de nous accueillir cette année.
Quand t’es pas chez toi, t’enlèves tes chaussures si on te le demande même si tes chaussettes sont trouées et que t’es un peu gêné.
Ben ici, c’est pareil: t’achètes des bonbons pour faire plaisir aux gamins même si tu penses à leurs caries qui seront de toute façon dramatiques vu les litres de Coke dont ils s’abreuvent et tu fais l’effort de te déguiser un minimum même si « nan mais attends, c’est super commercial comme fête ».
On a creusé notre citrouille et on a cherché notre costume
Quelques jours après avoir creusé une citrouille qu’on a mise sur le pas de la porte en guise de décoration d’Halloween, j’ai poussé la porte du pop-up store spécial freak show pour faire demi-tour aussi vite.
En bref, les costumes d’Halloween proposés aux filles en Californie lorgnent plus vers la prostituée que la sorcière.
Le chaperon rouge porte des porte-jarretelles, les menottes de la policière sont propices aux blagues salaces vu son haut moulant et décolleté et j’ai trouvé tout un rayon consacré aux lapines coquines de chez Playboy. Sorry, Hugh, mais l’hommage appuyé, ça ne sera pas pour cette année.
Bref, on a quand même réussi à se déguiser: j’ai commandé un voile de mariée noire – mais qui met ça dans la vraie vie? – et un bouquet de roses noires. J’ai enfilé une longue jupe et un dessus noirs, j’ai fardé mes yeux et je me suis dit que ça ferait l’affaire.
Le choix du costume d’Halloween pour un enfant de deux ans
On a laissé Ezra choisir son costume. À même pas deux ans, il ne sait pas encore très bien ce qu’il veut mais il sait parfaitement ce qu’il ne veut pas.
Je voyais déjà la scène d’ici: j’allais dépenser 30 dollars pour une tenue qu’il allait falloir lui enfiler de force pour au final renoncer et la ranger dans l’armoire sans jamais avoir été portée.
Son sourire s’est illuminé quand je lui ai mis des oreilles de Mickey sur la tête. Ok, vendu. Il faut savoir qu’ici, les enfants n’ont aucune obligation de faire peur. Le principal est qu’ils s’amusent.
Je lui ai acheté un T-shirt à longues manches et un collant noirs, j’ai enfilé son short rouge par-dessus et je lui ai maquillé le nez. Facile!
Une sieste avec Mickey
Tu parles… D’abord il a pleuré en me montrant le centre de son visage. Je suppose qu’il voyait que la couleur de son nez avait changé.
Alors il a frotté et il en a mis partout. Il a sangloté avec encore plus d’énergie ensuite pour me signifier qu’il voulait aller dormir et que ce n’était pas négociable.
J’ai enlevé son short, son collant et ses oreilles et il a tartiné ses draps de noir pendant une heure. On a tout repris à zéro au réveil.
En croisant son petit copain déguisé en Pokémon, il a compris que je ne l’avais pas accoutré en Mickey pour me foutre de sa pomme. Il a exigé ses oreilles de souris et il ne les a plus quittées de la soirée.
À la petite fête du complexe, les Américains s’empiffraient de pizzas géantes. No judgment mais il n’était que 16 heures.
J’ai donc plutôt opté pour un goûter et un cupcake. Le colorant noir de la crème a déteint sur mes dents, ça m’apprendra à me moquer.
On a déposé notre seau de bonbons devant chez nous en invitant les petits voisins à se servir et on a filé sonner aux portes dans le quartier. Et là, révélation…
Halloween en Californie: ma révélation
Halloween en Californie (et probablement aussi ailleurs aux Etats-Unis) n’est pas une fête commerciale, en tout cas pas que.
C’est une soirée qui connecte les gens entre eux. C’est un prétexte pour se parler, se rencontrer et rigoler. Tout le monde a joué le jeu.
Les adultes attendaient les enfants assis sous leur porche illuminé. Les jardins étaient presque tous décorés: j’ai vu des chats noirs géants aux yeux brillants, des morts-vivants effrayants et on s’est pris la tête dans les toiles d’araignée.
L’accueil était chaleureux. On m’a fait des blagues, on m’a dit que mon fils était adorable, on l’a laissé se servir dans les paniers à bonbons avec le sourire et on nous a souhaité une belle soirée à chaque fois.
Une jeune fille a fait une photo de nous parce qu’on était ses premiers « trick or treat ».
Mon mini Mickey a croisé une grande Minnie dans l’obscurité et ses yeux ont brillé de malice et d’amour quand elle s’est arrêtée pour lui dire bonjour.
J’ai vu des petits garçons qui comptaient leurs friandises, des parents qui couvaient leur joyeuse marmaille des yeux.
La géniale et chaleureuse tradition du Trick or Treat
Après des débuts timides, Ezra a vite pris ses aises. Je l’ai vu courir devant moi, son petit seau à bout de bras, ses oreilles de souris glissant dangereusement sur ses cheveux fins.
Difficile de ne pas le trouver adorable. Son enthousiasme faisait plaisir à voir tout comme la gentillesse des plus grands qui le prenaient par la main pour aller sonner aux portes.
De temps en temps, il interrompait sa course pour s’agripper à ma jupe et demander à venir dans mes bras. Quelques secondes de tendresse qui n’ont pas de prix.
Ses petits mains autour de mon cou et sa joue collée à la mienne, il me murmurait sa peur teintée d’excitation.
Sur le chemin du retour, on a échangé quelques mots avec notre voisine un peu dingue qu’on évite généralement soigneusement et on s’est finalement dit qu’elle était bizarre mais gentille.
Tant de chaleur humaine distribuée et reçue, ça te fait revoir tes a priori.
Message aux aigris qui détestent Halloween
Je repense alors aux réactions des gens sur le groupe Facebook de mon quartier en Belgique.
Des réactions d’aigris se réjouissant d’avoir une sonnette en panne ou demandant comment échapper à cette mascarade et je me dis que décidément, ils n’ont pas tout compris.
Alors oui, ça peut être commercial mais personne ne vous oblige à dépenser plein d’argent. C’est commercial si on le décide.
Perso, on s’est déguisé avec nos propres fringues, quelques accessoires et un peu d’imagination.
Lors de notre première fête d’Halloween en Californie, j’ai vu plein d’enfants au volant d’une simple grande boîte en carton transformée en voiture par un peu de peinture et l’inventivité de leur maman.
Un déguisement pas cher qui fait pourtant un bel effet. L’idée est simplement d’ouvrir sa porte à des inconnus et de faire sourire les enfants.
Évidemment, on peut aussi tirer une tête de trois mètres de long en se disant que c’est de circonstance mais franchement, se détendre de temps en temps, c’est quand même pas si terrible, si?
Comment fêter Halloween aux États-Unis?
Si vous êtes aux États-Unis lors des vacances de Toussaint, vous aurez l’occasion de célébrer Halloween.
Vous trouverez votre déguisement chez Party City, chez Dollar Tree ou dans les magasins de déguisements temporaires comme Spirit Halloween.
Le soir d’Halloween, les rues s’animent. Vous croiserez des créatures terrifiantes dans les jardins des voisins et des monstres sortis tout droit de films d’horreur.
C’est un véritable défilé: les vampires côtoient autant de squelettes que de Reine des Neiges et de Spider-man. C’est surprenant!
Vous pouvez aussi vous rendre dans un parc d’attractions pour une nuit d’Halloween de terreur. Je pense par exemple à Universal Studio ou au parc Disneyland en Californie.
Pour une journée de Toussaint qui plaira à toute la famille, rendez-vous dans le Pumkin Patch le plus proche. C’est l’une des activités incontournables de l’automne aux USA.
Ça évitera des cauchemars aux jeunes enfants: ici, pas de zombie effrayant, de fantôme dans une maison hantée ou de décorations qui font peur.
Les petits monstres pourront creuser une citrouille, sauter dans un château gonflable, profiter d’un atelier maquillage, ou faire un tour en tracteur. C’est parfait comme Halloween pour les enfants.
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