Tout quitter pour vivre à l’étranger, ça fait rêver. Et ça fait peur, aussi. Il y a cette impression qu’on va pouvoir se réinventer, repartir de zéro, envoyer valser le poids des habitudes et continuer à vivre plus léger. On imagine que s’installer dans un pays étranger, c’est presque des vacances. Je vous confirme: c’est le sentiment que l’on ressent au tout début. Mais au fur et à mesure que le temps passe, on a besoin de repères, on cherche une routine, on rencontre des problèmes administratifs et on est confrontés tous les jours à des incompréhensions culturelles. On arrive toujours dans un nouveau pays avec des valises bien remplies: on n’abandonne jamais notre vie d’avant, la route est toujours la même, on a juste changé de direction au carrefour. Après deux ans et demi de vie à l’étranger, voici, selon moi, les trois vraies questions à se poser si on veut réussir son expatriation.
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Que suis-je prêt à sacrifier?
Quand on rêve au pays qui pourrait nous accueillir, on n’en voit que les côtés positifs. On cherche à mieux vivre, n’est-ce pas? On ne va pas s’installer dans un pays que l’on ne désire pas découvrir. On veut du soleil souvent, des grands espaces peut-être, une meilleure qualité de vie de toute façon. Mais le bonheur, ça se mérite.
Parmi les questions à se poser avant une expatriation, il y a celle-là: que suis-je prêt à sacrifier? Si vous allez gagner certaines choses en vous installant à l’étranger, vous allez en perdre aussi. Des amis, par exemple. Vous verrez très vite que l’adage loin des yeux, loin du cœur se vérifie. Et vous aurez beau vous faire des copains à l’étranger, ça ne sera pas pareil. Du moins, pas au début. Ça prend du temps de faire confiance et de partager ce qu’on a de plus intime.
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En s’installant en Californie, on a perdu en vie sociale mais on a gagné en tranquillité. On est moins stressés aussi mais on a moins de pouvoir d’achat. La vie ici est vraiment plus chère qu’en Belgique. On a vécu les deux premières années sans voiture. Ce qui était handicapant au quotidien. On en louait une régulièrement mais on se déplaçait vélo tous les jours. On avait assez peu de meubles aussi. L’appartement s’est rempli petit à petit. Je sais que beaucoup ne pourraient pas sacrifier leur confort comme on l’a fait. Mais on est partis en connaissance de cause et du coup, au lieu de râler sur ce qu’on n’avait pas, on se réjouissait de toutes les petites choses qu’on arrivait à s’offrir en vue d’améliorer notre quotidien.
À chaque médaille son revers. Quand on s’expatrie, il faut accepter d’avoir moins d’un côté pour gagner plus de l’autre. En êtes-vous capable?
L’aventure se vit-elle vraiment en famille?
Ce n’est pas simple d’être toujours sur la même longueur d’ondes lorsqu’on s’expatrie. Bien sûr, dans le couple, il y en a souvent un qui mène dans l’expatriation et l’autre qui suit, juste derrière. Parmi les questions à se poser avant une expatriation, il a celle-là: qui mène la barque? Quand c’est le projet professionnel de madame qui a permis de partir, le poids de l’expatriation pèse sur ses épaules. Ou si la vie à l’étranger, c’est une vraie volonté de monsieur, son rêve d’adolescent qu’il se doit de réaliser avant de mourir, tandis que madame n’est pas contre mais ne nourrit pas autant d’attentes, c’est à lui que reviendra la responsabilité du départ. Pour que ça marche, il faut que tout le monde y trouve son compte. Il faut faire des compromis et des ajustements pour que chacun trouve sa place et ait un rôle à jouer dans cette belle aventure.
Quand les enfants sont petits, c’est facile de partir. Ils s’habituent très vite à la nouveauté et leurs parents sont le seul pilier absolu de leur équilibre. Plus grand, ça se complique. Je ne vous cache pas que chez nous, la difficulté, ça sera de rentrer en Belgique si ça se présente un jour. Notre fils a grandi aux États-Unis. Pour lui, la Belgique, c’est synonyme de vacances. Il ne connaît pas le vent, les hivers sombres et les embouteillages bruxellois sous la pluie. Il s’est habitué à communiquer avec ses copains et cousins par écran interposé. Comment fera-t-il si on rentre pour faire partie de leur vie qu’ils ont, jusqu’ici, très bien menée sans lui?
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Partir en famille, ce n’est pas aussi facile que de partir seul. L’expatriation renforce ou fragilise. Il faut donc discuter en amont, mettre cartes sur table et voir si tout le monde va en sortir gagnant. Je vous préviens tout de suite: il va falloir s’accrocher. Ça vaut le coup, mais ce n’est pas une promenade de santé.
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Suis-je prêt à changer?
C’est l’une des questions importantes à se poser parce que l’expatriation, c’est un bouleversement quotidien. On évolue dans un autre environnement culturel, on pratique, souvent, une nouvelle langue dans laquelle on ne s’exprime pas avec autant de subtilité. La distance avec ce qu’on connaissait est difficile à gérer au début mais, à force, elle nous aide à poser un regard différent sur les choses. On voit tout avec une nouvelle perspective. Si on tient bon, on se découvre généralement des qualités qu’on ne soupçonnait pas, un courage, un sens de l’organisation, une capacité d’adaptation incroyable.
Parce que rien ne se passe jamais comme on l’avait prévu lorsqu’on s’expatrie. Les cartes se redistribuent régulièrement et il faut faire preuve de souplesse et de flexibilité. L’expatriation, ça déplace des choses à l’intérieur. Ça invite à se remettre en question. On part en sachant qui on est et on se retrouve à avancer sur des sables mouvants en permanence. On a l’impression de muer, la peau change, ce qu’on est prêt à supporter aussi. Qu’on parte un ou dix ans, ça impacte profondément notre personnalité. Il faut être prêt à oublier qui on est pour faire de la place la personne qu’on va immanquablement devenir.
Alors, vous êtes prêts?
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