On s’était donné une semaine top chrono pour trouver un appartement. Malgré l’étonnement belge général, on avait bien calculé notre coup. On est arrivé jeudi soir dernier en Californie, on a signé notre bail ce vendredi matin et on a déménagé samedi. Trouver un logement dans la région où l’on habite (Palm Springs), pour peu qu’on ait la capacité de prouver nos revenus, est extrêmement rapide. Je vous explique en quelques lignes comment ça se déroule et je vous donne quelques mots de vocabulaire adaptés.
Petit topo des particularités immobilières californiennes. Il y a les « condo », composés de quelques unités généralement centralisées autour de la piscine. Chaque appartement est la propriété d’une (ou deux) personne(s). Certains propriétaires louent leur bien. Là où chez nous, les charges communes, c’est le ménage de la cage d’escaliers et la consommation d’eau éventuellement ; ici, c’est le jardinier, le nettoyage de la piscine, la sécurité, etc. Nous, on visait plutôt des complexes d’appartements. Ceux où il y a un « leasing office » ouvert généralement sept jours sur sept, de 9 heures à 18 heures. C’est une sorte de secrétariat. Ou de réception d’hôtel. Ca permet de visiter plusieurs endroits sur la même journée : pas besoin de rendez-vous.
J’avais déjà fait une première sélection online pour visiter des appartements dans notre tranche de prix (2 chambres, 1200 euros maximum). On voit directement en ligne si des appartements sont disponibles ou le seront bientôt, c’est mis à jour quotidiennement (c’est un peu le job de ceux qui travaillent au leasing office). Même s’il n’y a rien de dispo officiellement, ça vaut en tout cas toujours le coup de se pointer quand même, c’est peut-être juste que ça n’a pas encore été updaté… Donc, on débarque au leasing office sans prévenir, on explique ce qu’on cherche et on nous fait visiter directement soit les appartements disponibles, soit un appartement modèle, déjà meublé, pour donner envie. Pour un Belge, ça vend du rêve : il y a vue sur la piscine. Mais il faut aimer la moquette, adorée des Californiens…
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Cette année, on n’a pas eu de réel coup de cœur. On faisait des choix pratiques, liés à la proximité de l’école d’Ezra et des commerces. Il faut savoir qu’on n’a pas de voiture. En Californie, ça équivaut à avoir une grosse verrue au milieu du front. Mais ça va, on vit bien notre difformité. Un complexe se distinguait des autres mais l’appartement était au deuxième étage alors qu’on voulait un rez-de-chaussée et la terrasse avait vue sur le leasing office au lieu d’une jolie vue sur la montagne et les palmiers. Mais on a dit oui, parce qu’il fallait avancer… On n’allait pas passer l’année dans un Airbnb.
Quand on se dit : ok, je veux cet appart, on passe aux choses sérieuses. On commence à mettre la main au portefeuille. On paie chacun 45 dollars pour pouvoir remplir une « application », un dossier. C’est un peu comme postuler pour un job… J’ai toujours l’impression de devoir être irréprochable à ce moment précis. Sur ce papier, on met nos coordonnées, nos revenus et leur provenance, les noms et numéros de téléphone d’Américains qui peuvent témoigner de notre solvabilité et bonne conduite… Plus on met d’infos, mieux c’est. Ca les rassure. Idéalement, on a un « social security number », comme tout Américain respectable, et un « credit score » qui prouve qu’on est bon payeur, qu’on a toujours remboursé les dépenses faites avec notre carte Visa, le prêt pour la voiture, etc. Je n’ai ni l’un ni l’autre, et c’est quand même le deuxième appartement que je loue sans souci. Mon dossier est cependant fourni : contrat traduit en anglais, fiches de paie, preuve d’une couverture médicale… Une fois l’application remplie, on attend. Entre-temps, on a déposé 100 dollars en « money order » ou « cashier check » pour enlever l’appartement du marché et empêcher de se le faire gratter. Le premier se fait dans une pharmacie genre Rite Aid, le second à la banque. On donne l’argent au guichet et on nous donne un « money order » ou « cashier check » de la somme équivalente. Ca permet au bailleur de s’assurer qu’il touchera bien son argent, que nos comptes sont fournis.
Chaque dossier est alors envoyé au « screening ». Nos avoirs sont passés à la loupe, étudiés, décortiqués… Mais rapidement. Ce qui, en Belgique, prendrait trois semaines est réglé ici en trois jours ouvrables. Deux, pour nous, cette année. Si le feu est vert, le leasing office nous avertit : il suffit d’y retourner pour signer le bail.
Le bail, justement : ici, pas de 3, 6, 9 ans obligatoire. C’est généralement un an mais ça peut être 6 mois ou 10 mois (ce qu’on a fait l’année passée). Le prix mensuel varie en fonction de la longueur du bail. Un an est souvent le plus intéressant mais attention, petite astuce : ce n’est pas parce qu’on loue moins de douze mois qu’on paie moins cher… Cette année, le leasing office de notre ancien complexe nous a proposé notre ancien appart avec un bail de 8 mois. Si c’était moins ou plus, c’était beaucoup plus cher mensuellement. Au terme du bail signé, le « leasing office » propose généralement à ses locataires de le prolonger. On peut y ajouter quelques mois supplémentaires… Au prix du marché.
Les prix des loyers en effet, petite curiosité de plus, varie en fonction des prix du marché. Concept un peu vague pour moi mais pratiquement parlant, notre appart de l’année passée se louait 250 euros en plus par mois. Sans avoir été rénové entre-temps. Quoiqu’il en soit, le bail est plus court que chez nous et permet aux gens de ne pas se sentir coincés. Ici, il est normal et fréquent de bouger, en fonction des aléas de la vie et de nos projets. C’est quelque chose que j’aime beaucoup.
Une fois le bail signé et le « deposit » (la garantie locative) déposé(e) (en money order ou cashier check toujours), on a les clés ! On a emménagé le 9 septembre et… tout le monde s’en fout. On emménage le jour souhaité, pas besoin d’attendre un 1er ou un 15 du mois. Peu importe la date d’emménagement, on paie le loyer le premier de chaque mois (en ligne, généralement, chaque appartement ayant un site Internet dédié le permettant). Pour le premier mois, le loyer est calculé au prorata.
J’écris ce post assise par terre, devant le « leasing office » de notre nouvel appartement: je n’ai pas encore Internet « à la maison ». Je pense en tout cas que j’ai tout dit. Attention, ce que je raconte ici est le résultat de ma double expérience personnelle : c’est peut-être très différent à Los Angeles, plus animé et cosmopolite, ou dans d’autres parties des Etats-Unis. Parmi les données en ma possession et mes recherches sur le sujet, les loyers à LA sont bien plus élevés. Pour ce qu’on a à Palm Springs, il faudrait compter plus du double du prix à LA. Pour ceux qui se demandent pourquoi on vit à deux heures de route de la cité des anges… Vous avez désormais la réponse!
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