La phrase de Camille Cottin dans Toni en famille qui me bouleverse

by seayouson

J’ai vu le film Toni en famille avec Camille Cottin en mère célibataire de cinq enfants et c’est une très belle surprise: mon avis.

Toni en famille: ça parle de quoi?

Toni n’a pas l’impression d’avoir choisi sa vie. Gagnante d’un télé-crochet à laquelle sa mère l’a inscrite lorsqu’elle était jeune, elle a sorti un tube qui lui a permis d’avoir sa petite heure de gloire. Toni a suivi, sans réellement la questionner, la route qui s’ouvrait devant elle. Pareil pour ses enfants: elle en a fait et finalement, elle en a eu cinq. “Je suis très fertile”, s’excuse-t-elle.

Mère célibataire, elle n’a jamais vraiment eu ou pris le temps de s’interroger sur ses envies. Elle a fait ce qu’on lui demandait de faire, c’est tout. Mais à 43 ans, alors ses deux aînés quittent le nid et que les trois autres ne tarderont pas à faire de même et qu’elle continue à chanter pour gagner sa vie alors qu’elle n’en tire aucun plaisir, Toni se dit qu’il est temps de se remettre au centre de l’équation.

Toni en famille: mon avis

Toni en famille est une très bonne surprise, qui sort des clichés habituels sur la famille nombreuse et la mère célibataire débordée. Oui, ça fait du bruit à table et ça se tacle à tout va mais il y a beaucoup d’amour et d’entraide entre ces adolescents-là.

Et oui, la maman est crevée, et souvent en pilotage automatique, mais elle ne s’en plaint jamais: chacun de ses gestes du quotidien transpire l’amour qu’elle porte à ses enfants. On sent qu’elle a aimé les regarder grandir, même si ça n’a pas toujours été facile.

Camille Cottin a une autorité naturelle: elle nous fait croire sans peine qu’elle a porté, seule et sans flancher, sa famille à bout de bras. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle dégage une si grande douceur. C’est ça que je retiens de Toni en famille: la tendresse qui circule dans cette famille-là.

“Je suis fière d’être votre mère mais je ne peux pas être que ça”

La mère est en recherche d’elle-même mais elle n’en fait pas un combat mené contre ses enfants. Au contraire: les nouveaux choix qu’elle pose, elle les pose pour elle mais aussi pour eux.

Elle explique à une conseillère en orientation qu’elle s’est rendu compte qu’elle avait désormais à nouveau du temps pour elle. “Et j’ai le droit de le prendre, ce temps. J’en ai donné à tout le monde: à ma mère, aux enfants, aux autres. S’il en reste un peu pour moi, j’ai le droit de le prendre.”

Un peu plus tard, elle dit une phrase qui m’a bouleversée parce que ça montre qu’on peut s’élever en tant que parent sans renier pour autant sa vie de famille et que souvent, ce sont nos enfants qui nous élèvent et qui nous montrent le chemin à emprunter.

Elle dit très joliment à l’un de ses garçons: “Je suis tellement fière d’être votre mère mais je ne peux pas être que ça, il faut que je trouve un sens, et ça n’a rien à voir avec vous. Ou peut-être que si, en fait. Vous êtes en train de devenir des gens super et j’ai envie d’être à la hauteur.

Elle demande alors à son fils, qui reste silencieux: “Tu comprends?” Il ne répond pas. Elle ajoute: “Si tu ne comprends pas, tu comprendras quand tu seras grand.” Il réagit enfin: “Je suis grand, j’ai de la moustache si je ne me rase pas.” C’est un peu ça tout le temps dans Toni en famille: on est ému et puis on se marre. Ça ressemble à la vraie vie.

Ça faisait longtemps que des adolescents n’avaient pas sonné aussi juste à l’écran

En m’intéressant au réalisateur du film, Nathan Ambrosioni, j’ai découvert qu’il n’avait que 24 ans. C’est sûrement ça qui explique qu’il est si juste dans sa description des jeunes qui entourent Toni: ses souvenirs d’ado sont encore vivaces. Il est de ce monde-là, il en connaît les codes.

Par exemple, l’aîné de Toni est YouTubeur et on n’en fait pas tout un truc. On ne le regarde pas avec condescendance, comme s’il s’agissait d’un hobby débile. Ce n’est pas un sujet. Il vlogge, sa mère le laisse mener sa vie comme il l’entend, sans intervenir avec des principes ou des discours d’un autre temps sur les écrans. Elle lui glisse même à un moment qu’elle a vu sa dernière vidéo, et qu’elle l’a trouvée super. C’est super bienveillant sans être gnangnan.

Le petit bémol

Toni en famille est un bien joli film avec un petit bémol: il n’explique pas grand-chose. Il effleure plein de sujets mais tout reste en surface. On ne saura rien de la mère de Toni qui l’a poussée à devenir chanteuse, on n’aura pas de détail sur la mort de son conjoint et père des enfants et le traumatisme que sa disparition a dû provoquer… On se contente d’imaginer et de remplir les blancs comme on l’entend. C’est un choix mais certains peuvent trouver ça regrettable.

Toni en famille m’a donné en tout cas envie de relire le livre Le dernier enfant de Philippe Besson, qui parle de ce moment où l’enfant quitte la maison pour mener sa propre vie.

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