Ce monologue d’America Ferrera dans le film Barbie va parler à toutes les femmes

by seayouson

Le film Barbie est sorti au cinéma. Je l’ai vu et je peux vous dire que le film de Greta Gerwig est à la hauteur du buzz de ces dernières semaines. J’avais envie de partager avec mon avis sur Barbie, mon choc lors du monologue d’America Ferrera et ma réflexion au sujet des Barbie toutes amies.

Le film Barbie de Greta Gerwig avec Margot Robbie et Ryan Gosling a été précédé de la campagne promotionnelle la plus délirante de l’année. Alors oui, sur la fin, j’en avais mal aux yeux. Trop de rose, trop de paillettes, trop de bonheur et de sourires ultra bright, ça s’est arrêté juste à temps: juste avant l’écœurement. 

Barbie est désormais au cinéma et je le trouve absolument parfait tel qu’il est. C’est un film féministe, hilarant et intelligent. En tant que femme, je l’ai aussi trouvé émouvant. Et ça, honnêtement, je ne m’y attendais pas. 

Petite précision avant d’aller plus loin: le film Barbie n’est pas fait pour les enfants.

Affiche Barbie

Mon avis sur le film Barbie

Parce que quelques mots valent mieux qu’un long discours, voici mon avis sur le film Barbie en vidéo.

Barbie et les femmes: entre amour et haine

Greta Gerwig nous rappelle dans ce film à quel point Barbie nous a fait du bien autant qu’elle nous a fait du mal. Barbie, c’est la perfection absolue et l’idéal impossible à atteindre.

Avec ses Barbie vétérinaire, astronaute ou présidente, Mattel nous a fait croire qu’on pouvait tout oser et tout réussir. Et c’est génial. Sauf que nos espoirs, souvent, sont malmenés par la réalité… et le patriarcat. 

Si nos rêves de petite fille se cassent autant la gueule à l’âge adulte, c’est peut-être la faute de Barbie. La réaction de Barbie stéréotypée qui débarque dans le monde réel avec ses fringues aussi courtes que moulantes et qui se prend une main aux fesses dans la seconde, est la même que celle des petites filles du monde réel qui découvrent, en grandissant, que la réalité n’a rien à avoir avec leurs jeux d’enfant. Tout est plus sale et plus brutal.

Barbie, toujours très éloignée de la réalité des femmes

Alors oui, au fil des années, Barbie s’est transformée pour tenter de coller au monde moderne. Mais elle a beau avoir des cheveux crépus ou des hanches plus rondes, on est toujours très loin de ce que vivent les femmes dans la vraie vie.

Il n’existe pas encore de Barbie qui tire la gueule, a le ventre gonflé et des boutons d’acné parce que ses règles vont arriver.

Il n’existe pas de Barbie mère de famille, débordée et épuisée. Greta Gerwig nous présente d’ailleurs, dans son film, en mode clin d’oeil, Barbie dépression, le visage barbouillé de larmes, traînant en vieux survet dans son canapé. Franchement, ça me parait plus proche de la réalité que la Barbie traditionnelle, toujours souriante, immobile, à la merci des gens qui jouent avec elle. 

L’incroyable monologue d’America Ferrera

Si Margot Robbie et Ryan Gosling ont des réflexions pertinentes qui soulignent l’absurdité du monde dans lequel on vit, l’intervention la plus juste du film, on la doit à America Ferrera.

L’actrice, célèbre Ugly Betty, incarne une vraie personne dans le film. Elle explique à Barbie à quel point les femmes sont tiraillées entre ce qu’elles voudraient être, ce qu’on attend d’elles, ce qu’on leur permet et ce qu’elles se permettent de faire.

Voici le monologue complet d’America Ferrera dans Barbie.

“C’est littéralement impossible d’être une femme. Vous êtes si belle, si intelligente, et ça me tue que tu penses que tu n’es pas assez bien. Nous devons toujours être extraordinaires, mais de toute façon, on s’y prend toujours mal. Il faut être mince, mais pas trop. Et on ne peut jamais dire qu’on veut être mince. Il faut dire que l’on veut être en bonne santé, mais il faut aussi être mince. Il faut avoir de l’argent, mais il ne faut pas demander de l’argent parce que c’est grossier. Il faut diriger mais il ne faut pas être méchant. Vous devez diriger, mais vous ne pouvez pas écraser les idées des autres. Vous êtes censée aimer être mère, mais ne parlez pas de vos enfants tout le temps. Vous devez être ambitieuse, mais vous devez aussi toujours veiller sur les autres. Vous devez répondre du mauvais comportement des hommes, ce qui est insensé, mais si vous le dites, on vous accuse de vous plaindre. Vous êtes censée rester belle pour les hommes, mais pas au point de les tenter ou de menacer d’autres femmes, car vous êtes censée faire partie de la sororité. Mais il faut toujours se démarquer et être reconnaissante. Il ne faut jamais vieillir, ne jamais être grossière, ne jamais se vanter, ne jamais être égoïste, ne jamais tomber, ne jamais échouer, ne jamais avoir peur, ne jamais sortir du rang. C’est trop dur ! C’est trop contradictoire et personne ne vous donne de médaille ou ne vous remercie ! Et il s’avère en fait que non seulement vous faites tout de travers, mais que tout est de votre faute. Je suis tellement fatiguée de me voir et de voir toutes les autres femmes se torturer pour que les gens nous aiment.”

J’ai eu envie de l’applaudir à la fin de son monologue qui détaille, avec des exemples concrets, la réalité des femmes d’aujourd’hui. 

On nous demande d’être tout et son contraire, d’être sexy mais pas vulgaire, professionnellement ambitieuse tout en étant une mère présente. Nous évoluons dans un monde fait de contradictions. Comment voulez-vous ne pas douter de vous en permanence? 

America Ferrera dans Barbie

America Ferrera “frappée par la vérité” de son monologue

En tant que femme, même si je n’apprends rien dans ce monologue d’America Ferrera, il m’a secouée. La pression que je me suis mise ces derniers jours pour assurer mon taf, ma vie de famille, les vacances à venir et l’organisation de la rentrée est redescendue un peu. 

America Ferrera savait, dès le tournage de Barbie, que son intervention allait résonner chez les autres femmes pour la simple et bonne raison que ce discours a raisonné chez elle. “La première fois que j’ai lu le texte, j’ai été frappée par sa vérité”, a confié l’actrice. Il n’y a aucune femme dans ma vie pour qui ces mots ne sont pas vrais. Pas une seule.”

margot robie dans le film barbie

Si on pouvait toutes être amies comme les Barbies…

La pression que je me mets, elle est due aussi à ce que je vois autour de moi, sur les réseaux sociaux et ailleurs. Mon fil Insta est plein de nanas plus bronzées que moi, plus toniques, qui me semblent mieux organisées et plus riches que moi. Du coup, ça me file le bourdon ou bien l’angoisse, au choix.

Ça entretient cette idée de rivalité féminine, dont je vous avais déjà beaucoup parlé sur ce blog. Et cette rivalité, elle est due au patriarcat avant tout. Les autrices que j’avais interviewées à ce sujet en parlent très bien.

En y réfléchissant, ce serait vraiment génial qu’on vive toutes le truc comme dans le film. Qu’en entendant ce monologue percutant, on change notre façon de penser et qu’on revienne à la personne qu’on est réellement intrinsèquement. Qu’on arrête de se voir comme une machine de guerre capable de tout faire, de tout gérer et de tout supporter.

Puis-je aller vivre à Barbieland?

Et ça serait tellement super qu’on soit toutes aussi solidaires que dans le film Barbie. À Barbieland, les Barbie s’adorent, elles se soutiennent, elles se complimentent, elles s’encouragent. Jamais une Barbie ne craint qu’une autre Barbie lui fasse de l’ombre.

Elles savent qu’il y a de la place pour toutes et qu’elles brillent toutes, de la meilleure façon qui soit, chacune à leur manière. Au début du film, j’ai trouvé ça naïf. À la fin, je me suis dit que c’était peut-être de ça dont on avait toutes vraiment besoin: le soutien inconditionnel des autres femmes.

Quelle Barbie est avec moi?

Barbie est sorti au cinéma ce mercredi 19 juillet. Le film est réalisé par Greta Gerwig (Frances Ha, Lady Bird, Les quatre filles du Docteur March) et écrit par Greta Gerwich et son conjoint Noah Baumbach (Marriage Story, White Noise). Margot Robbie joue Barbie. Elle est aussi la productrice du film. Ryan Gosling interprète le personnage de Ken. Au casting également: America Ferrera, Ariana Greenblatt, Sim Liu ou encore Issa Rae. 

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