La partie deux du documentaire Montre jamais ça à personne sur Orelsan est disponible ce jeudi 13 octobre sur Amazon Prime Video et je crois vraiment que tous les parents devraient le regarder. Qu’ils aiment ou pas le rap d’ailleurs.
Je ne vous cache pas que moi, j’adore Orelsan depuis quelques années. J’étais en transe lors de son concert au Palais 12 à Bruxelles. Comme beaucoup, j’ai vu la première partie du documentaire Montre jamais ça à personne l’année passée et mon cœur a fait boum.
Ça m’a fait, étrangement, beaucoup de bien en tant que maman… Voici pourquoi tous les parents devraient regarder les 10 épisodes du documentaire sur Orelsan.
Parce que c’est la déclaration d’amour d’un petit frère (coeur avec les mains)
Déjà parce que Montre jamais ça à personne, récompensé aux dernières Victoires de la musique du prix de la Création Visuelle, c’est la déclaration d’amour d’un petit frère à son aîné. Clément Cotentin, journaliste, a filmé Aurélien, son grand frère, pendant des années.
Il était là quand Aurélien griffonnait des rimes sur un coin de table, alors qu’il était veilleur de nuit dans un hôtel. Il se tapait en permanence l’incruste parmi la bande de copains de son aîné.
Clément était là pour écouter ses premiers titres. Il a soutenu Aurélien en plein bad buzz avec le morceau Sale Pute et c’est lui qui a tourné ses premiers clips.
Il le dit régulièrement au cours du documentaire: il a toujours cru en son grand frère. Et ça, c’est beau.
Ça peut très mal se passer dans une fratrie, on peut ne pas s’entendre avec ses frères et sœurs. Mais l’inverse est vrai aussi.
Ce docu parle de l’amour fraternel. Il raconte l’admiration sans limites d’un petit frère pour son aîné. Et la confiance absolue que l’aîné accorde à son cadet.
Parce qu’Orelsan se montre tel qu’il est: en pyjama, pas coiffé, en pleine déprime et pétri de doutes. Le rappeur l’a souvent dit: il n’aurait jamais été autant à l’aise avec quelqu’un d’autre.
C’est parce que ce docu est une affaire de famille qu’il est aussi sincère.
Parce que ça dit qu’un adolescent qui a l’air d’un glandeur ne l’est pas forcément (ouf!)
Dans la première partie du docu, la maman d’Orelsan, Nelly, dont il parle dans la chanson La Quête (titre au clip magnifique), intervient. Elle explique qu’elle ne se faisait pas beaucoup d’illusions au sujet d’Aurélien.
C’est sûr que la nonchalance d’Orelsan adolescent (et même adulte) a de quoi irriter n’importe quel parent. Vu que j’ai un enfant nonchalant, ça m’a beaucoup parlé.
Quand on a un enfant qui se « repose sur ses acquis » et qui « se laisse vivre », le docu Montre jamais ça à personne rassure. Il dit qu’il faut faire confiance à ses enfants. Les guider, les conseiller, mais leur faire confiance aussi.
Que même si on a l’impression que notre enfant n’arrivera jamais à rien, s’il s’obstine dans une voie quand on ne comprend pas, on doit parfois le laisser aller jusqu’au bout de son rêve.
D’autant qu’Aurélien ne se contente pas de traîner avec ses potes. On le voit faire des petits boulots. Je vous parlais de son job de veilleur de nuit dans un hôtel, ce n’est pas le seul travail alimentaire qu’il a exercé.
Je suppose que c’est ça l’équilibre: « ok, tu crois en tes rêves, je veux bien y croire avec toi, mais tu prends un minimum de responsabilités ».
Un gros glandeur en apparence mais…
Ado, Orelsan a tout d’un gros glandeur en apparence mais en coulisses, au moindre temps mort, il écrit des titres, les enregistre, les mixe, filme des clips et poste ses vidéos sur MySpace (quand Youtube n’existait pas encore)
Il ne sait pas très bien où ça va le mener mais il y va, il trace sa route, il est dans l’action.
En tant que parent, entre ce qu’on voit de notre môme et ce qu’il fait en réalité, il y a toujours un monde… Et parfois, il est positif, ce monde!
Parce que si votre enfant a une fibre artistique, ça rassure: oui, la musique, c’est un vrai métier
Le documentaire sur Orelsan va faire réfléchir les parents qui pensent toujours que la musique, ce n’est pas un vrai métier.
Ce n’est pas mon cas: je suis entourée d’artistes. Mon mari est musicien, ses amis aussi. J’aimerais bien croire que les temps ont changé et que tout le monde sait désormais que l’art, c’est aussi difficile que n’importe quel métier manuel.
Mais bon, quand je vois comment on a traité tous les acteurs de la scène musicale pendant la pandémie… Pas si sûr.
Orelsan, son frère et ses amis rappellent que la musique, c’est un vrai travail, avec ses jours avec et ses jours sans, ses crises d’angoisse face à la feuille blanche, ses remises en question permanentes.
C’est laborieux, il faut des connaissances techniques, savoir écrire, sentir le monde, enfoncer des portes fermées, forcer le passage, se faire entendre, croire en soi quand les gens ne croient plus en nous.
En voyant Orelsan galérer comme jamais pour écrire son album « Civilisation », qui est devenu en 1 mois et demi de commercialisation à peine, l’album le plus vendu de l’année 2021… Ça m’a fait un bien fou.
Tous les gens qui exercent un métier artistique traversent les mêmes doutes. Perso, tous les jours, je me dis que je fais de la merde, et le lendemain, pourtant, je recommence.
Parce que c’est un chouette message sur la persévérance à transmettre à nos enfants
C’est un beau message, pas neuf, mais important: quand on veut, on peut. Cette petite phrase donne l’impression que c’est simple, du coup, elle m’agace un peu quand elle est dite comme ça, sans contexte.
Mais le docu d’Orelsan rappelle que non, ça n’est pas facile, mais ce n’est pas pour ça qu’on doit abandonner.
Quand on a un objectif en tête, qu’il y a un rêve bien précis qui nous pousse à sortir du lit, on ne baisse pas les bras.
En regardant ce documentaire sur Orelsan, je me suis dit que j’espérais que je ferais partie des parents qui poussent leur enfant à continuer à y croire. Que je ne serai pas celle qui lui avancera quelques arguments très pragmatiques pour qu’il abandonne.
Un parent peut parfois casser son enfant dans son élan, simplement parce qu’il a peur pour lui. En regardant Montre jamais ça à personne, je me suis promis que je ferais tout pour ne pas être de ce genre-là.
Parce que ça fait remettre les choses en perspective face à un enfant têtu
Bon, Orelsan a mon âge (37 ans), il n’est plus un enfant mais quand même. Il y a un truc sur l’obstination que j’aime bien.
Dans la deuxième partie du documentaire, il dit à tout le monde qu’il veut ouvrir les concerts de sa tournée en arrivant seul sur scène et sans micro.
Il dit qu’il veut entamer le refrain de « Jour meilleur » avec son public, toutes lumières allumées. Skread, Ablaye et tous les autres sont d’accord: ça va être nul, ça ne va pas marcher.
Orelsan ne veut rien savoir, il veut aller jusqu’au bout de son idée, même si tout le monde trouve qu’elle craint. Juste avant de monter sur scène, pour le premier concert de sa tournée, on voit que tout le monde a peur qu’il ne se prenne un four…
Au final? Il a eu raison. Ça marche: les gens chantent avec lui immédiatement, la magie opère. Il voulait son moment de communion, il l’a eu et personne n’y avait cru, sauf lui. Il a bien fait d’être têtu!
Parce que c’est une célébration au sens large de la famille
On peut être célèbre, dire des gros mots dans ses chansons et avoir le sens de la famille. Orelsan en a d’ailleurs fait une chanson pleine d’ironie, et une autre, où il rétablissait la vérité.
Pour garder la tête froide, Orelsan a besoin d’être entouré de ses proches. Son frère est toujours sur ses talons, les enfants de son frère viennent squatter le studio et lui demandent de mettre du Stromae, sa femme n’est jamais loin (on la voit brièvement).
On le voit rendre visite à sa grand-mère en maison de repos tous les jours pendant le Covid. Grand-mère qui avait déjà une place de choix dans la première partie de Montre jamais ça à personne.
Il a aussi un vrai sens de l’amitié: les amis d’hier sont ceux d’aujourd’hui. Sa relation avec Gringe, le torturé, est émouvante. Et le trio complémentaire qu’il forme avec Skread et Ablaye est admirable.
Skread est celui qui apporte une structure et une vision. Ablaye est celui qui prend soin de tout le monde et qui a le recul nécessaire pour trancher sur un morceau quand les deux n’y arrivent pas.
Mon avis sur Montre jamais ça à personne – Partie 2
J’avais été cueillie par la fraîcheur, une certaine forme de naïveté et la sincérité des six premiers épisodes.
Le regard du petit frère sur son grand frère, ce mélange d’admiration juvénile et de vrai sujet journalistique m’avaient ém et fait rire. J’avais acheté des places pour le concert d’Orelsan directement après ma vision du documentaire.
Forcément, pour la deuxième partie (qui sera la dernière), l’effet de surprise a disparu. Mais désormais, on a l’impression de retrouver sa famille, c’est une autre sensation mais c’est agréable aussi.
On entre un peu plus dans l’intimité du rappeur de Caen. On le voit chez lui, le jour de son mariage, avec ses neveux et nièces, en pyjama et déprimé.
Avoir du succès, c’est bien mais le plus dur, c’est de rester
Cette deuxième partie nous raconte qu’avoir du succès ne fait pas que tout à coup, il n’y a plus de difficultés. Le plus difficile finalement, c’est de durer.
J’ai beaucoup aimé voir Orelsan être confronté aux aléas du quotidien (il a perdu des milliers de pages de notes). J’ai aimé le voir appeler Gringe, le solitaire, l’angoissé, pour lui proposer un duo.
À ce moment-là, Orel sort du studio de Pharrell Williams aux USA. Il a coché une case sur la liste des choses à faire avant de mourir: collaborer avec son idole. Sauf que pour Pharrell, Orel n’est qu’un feat. parmi d’autres et que les collaborations, pour lui, elles se font à la chaîne.
Le voir appeler Gringe à ce moment-là n’est pas anodin: il sait où sont ses vrais amis et avec qui, c’est vraiment chouette de travailler.
Un documentaire intergénérationnel: même mon fils de 6 ans a adoré!
Bref, ce documentaire sur Orelsan, c’est un docu intergénérationnel que je conseille à tout le monde, parents comme enfants. Je l’ai regardé avec Ezra, 6 ans, qui connait toutes les chansons de Civilisation à force de les entendre dans la voiture.
Je vous donne son feedback: « Il dit beaucoup de mots qu’on peut pas dire Orelsan, mais t’as toujours envie de savoir ce qu’il se passe après parce qu’il y a du suspense. » Intergénérationnel, je vous dis!
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