7 films que j’ai vus au Festival de Cannes 2022 et que j’ai adorés

by seayouson

Je couvre le Festival de Cannes en tant que journaliste depuis 14 ans. Je vous ai partagés mes aventures en direct sur les réseaux sociaux mais comme promis, voici un article récap de ce que j’ai vu et aimé. Voici mes 7 meilleurs films du Festival de Cannes 2022. Je n’ai gardé que le meilleur des 25 films que j’ai vus. Il y en a évidemment plein d’autres. C’est une sélection très personnelle et totalement non-exhaustive. Enregistrez cet article dans vos favoris pour vous en souvenir.

« Revoir Paris »

Parmi les meilleurs films du Festival de Cannes 2022, il y a « Revoir Paris ». C’est un sujet délicat parce que terriblement violent et encore très frais dans nos mémoires à tous. La réalisatrice Alice Winocour traite des attentats de Paris et fait jouer Virginie Efira et Benoit Magimel. Et le fait avec pudeur et justesse: son frère se trouvait au Bataclan le 13 novembre 2015. Je précise qu’il a survécu à l’attaque. Alice a beaucoup discuté avec lui de cet événement traumatisant. Et ce film est le résultat de leur discussion.

« Revoir Paris » est l’histoire d’une femme et d’un homme qui ne se connaissaient pas avant de vivre la même nuit d’horreur. La brasserie dans laquelle ils se trouvent est la cible d’un attentat. Ils s’en sortent mais elle ne se souvient de rien tandis que lui se rappelle de chaque détail. J’ai trouvé Virginie Efira et Benoit Magimel habités. C’est extrêmement bien joué. C’est touchant mais sans pathos inutile. J’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux. C’est l’un de mes coups de cœur du Festival de Cannes 2022.

Voici la bande-annonce de Revoir Paris.

Et mon avis sur Revoir Paris, en direct de Cannes:

« Plus que jamais »

C’est le dernier film de Gaspard Ulliel et vous savez que sa mort précoce m’a touchée. Forcément, je m’attendais à ce que « Plus que jamais » soit émouvant. Il joue un homme dont l’épouse, gravement malade, décide de partir en Norvège pour se reconnecter à la nature et à elle-même, tout en épargnant ses proches. Gaspard n’est pas la star du film: c’est Vicky Krieps qui tient le haut de l’affiche. Pourtant, vu les circonstances, on ne voit que lui.

J’ai trouvé le film assez lent et je n’accroche pas trop à Vicky Krieps mais j’ai pleuré comme une madeleine à la fin. Déjà parce que le sujet est lourd, même si la réalisatrice réussit à mettre des touches de lumière ça et là dans son film. Mais surtout parce que Gaspard Ulliel est impeccable dans le rôle de cet homme qui refuse l’inexorable. Sa jeunesse, sa beauté n’ont fait que me sauter aux yeux et la fin, qui le montre debout sur un bateau s’éloignant du rivage, m’a achevée. Je vous le conseille mais je vous conseille de le regarder quand vous allez bien.

« Close »

J’avais adoré « Girl », le premier film du Belge Lukas Dhont. J’attendais beaucoup de « Close », le deuxième. Il fait partie des meilleurs films du Festival de Cannes 2022: il est reparti avec le Grand Prix du Festival de Cannes 2022, soit le prix le plus prestigieux juste avant la Palme d’Or. Et c’est plus que mérité.

« Close », c’est l’histoire de Rémi et Léo, 13 ans tous les deux et inséparables depuis toujours. Les deux garçons viennent d’entrer en secondaire et leur amitié est mise à mal par une remarque idiote de leurs nouveaux camarades. On les trouve trop proches physiquement. Léo veut s’intégrer et pense que pour réussir à le faire, il doit prendre ses distances avec Rémi. Il ne lui en parle pas, mais il agit. Petit à petit, il s’éloigne, laissant Rémi désemparé. Jusqu’au drame qui va tout chambouler.

« Close » est un film visuellement très beau et assez silencieux. Les personnages sont discrets, jamais dans l’exubérance, tout est dans la retenue, dans un regard échangé, dans une nuque qui se crispe, dans une main qui frôle la peau de l’autre. Ça parle de la culpabilité, de comment le regard des autres nous impacte, de l’enfance qu’on quitte sans prévenir, de l’adolescence qui bouleverse tout, de l’impuissance parentale… C’est hyper touchant. Mon avis ici:

« Elvis »

De Baz Luhrmann, j’ai adoré « Romeo + Juliet » et le regard de Leonardo DiCaprio perdu dans ses pensées sur la plage et je connais toutes les chansons de « Moulin Rouge » par cœur. « Elvis » rejoint ma liste des films populaires que j’ai envie de revoir aussitôt que je les ai vus.

Comme son nom l’indique, le film raconte la vie d’Elvis, le roi du rock’n’roll. C’est du grand, grand spectacle. La prestation de l’acteur Austin Butler dans le rôle principal m’a scotchée : il est tellement incroyable qu’il a éclipsé Tom Hanks, narrateur de l’histoire et qui joue le seul et unique manager qu’Elvis n’a jamais eu. Ça sent l’Oscar à plein nez.

Le film n’élude rien: on retrace vraiment toute la vie d’Elvis et c’est passionnant. On parle de son enfance, de son déhanché torride, de son mariage avec Lisa Marie, de sa résidence à Las Vegas, de son addiction aux médicaments… J’ai tout aimé. J’en ai pris plein la vue, j’ai été émerveillée, bluffée, j’ai eu envie de danser et d’applaudir. Bref, un vrai bon divertissement.

« La nuit du 12 »

Yohann et Marceau sont collègues à la Police Judiciaire. La nuit du 12, une jeune femme est retrouvée calcinée dans un petit village de montagne, à quelques mètres de chez ses parents. La PJ tente de comprendre et de mettre la main sur celui qui s’est rendu coupable d’une telle abomination. Si les suspects sont nombreux, rapidement, l’enquête piétine. « La nuit du 12 » est un thriller captivant qui se demande comment faire, quand on est policier, pour continuer à travailler, à dormir, à avancer quand on est hanté par une affaire impossible à résoudre.

Le film s’inspire du livre « 18.3 – Une année à la PJ » de Pauline Guéna. Il est basé sur une histoire relatée sur une trentaine de pages dans ce bouquin qui en fait plus de 500. Le livre dit que chaque enquêteur tombe un jour sur un crime qui fait plus mal que les autres. Bastien Bouillon est dingue dans le rôle principal: on compatit immédiatement à son obsession. Bouli Lanners, dans le rôle du collègue à fleur de peau, en pleine séparation amoureuse, et impuissant face à la bêtise des hommes est parfait, comme toujours.

« Tout le monde aime Jeanne »

Tout le monde aime Jeanne est une comédie impertinente et cynique tellement de son époque. Blanche Gardin joue Jeanne, une femme que tout le monde aimait bien avant le fiasco de son projet professionnel. Surendettée, elle se voit contrainte de mettre en vente l’appartement portugais de sa mère, décédée un an auparavant. À l’aéroport, Jeanne tombe sur un ancien camarade de classe aussi boulet que gentil, interprété par Laurent Lafitte, lunaire.

« Tout le monde aime Jeanne » est une comédie grinçante qui a une particularité surprenante. On entre dans la tête de Jeanne grâce à de petits personnages animés qui nous disent ce qui lui passent par la tête tandis qu’elle tente de faire bonne figure face aux épreuves que la vie a mises sur son chemin. Le contraste entre le sourire affiché et ses pensées véritables est à mourir de rire. On est toutes un peu comme ça, non? Même si le procédé s’essouffle un peu en cours de route, j’ai trouvé le film très chouette.

« Rebel »

J’ai aussi envie de mettre « Rebel » parmi ma liste des meilleurs films du Festival de Cannes 2022. Adil El Arbi et Bilall Fallah sont deux réalisateurs belges d’origine marocaine. Ils ont présenté « Rebel » à Cannes et j’ai pris le film en pleine face. C’est dérangeant mais c’est pour ça que j’aime le cinéma: parce que ça me secoue. C’est l’histoire d’un caïd de Molenbeek qui part en Syrie dans l’idée d’aider les victimes de la guerre. Peu après son départ, ses proches le découvrent en train d’abattre un homme dans une vidéo de propagande de l’État islamique. Les gens sont sous le choc de constater qu’il a rejoint l’EI. Mais la vérité n’est pas toujours celle qu’on voit.

Bon, on ne va pas se mentir: le sujet est sensible. Les deux réalisateurs veulent qu’on ait de l’empathie pour des gens impliqués dans des actions sanguinolentes. Le film « Rebel » m’a fait mal au bide, mais j’ai aimé les scènes de danse qui permettent au spectateur de reprendre sa respiration. C’est un conte des mille et nuits, une leçon, un autre point de vue. Je vous mets ici l’interview des deux réalisateurs que j’ai réalisée à Cannes pour que vous compreniez mieux le sujet du film.

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