Journal de bord du confinement – Jour 2

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Journal de bord du confinement – Jour 2.

Découverte du jour: l’histoire du Petit Prince lue par Gérard Philippe sur Apple Music. Soit 33 minutes de silence émerveillé.

Question du jour: l’imbécile qui a inventé la peinture à doigt, il n’avait pas d’enfant, n’est-ce pas?

Arnaque du jour: “Maman, je peux m’endormir près de toi?” J’ai répondu oui, c’était il y a une heure, il ne dort toujours pas.

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Cher Journal,

Le plus ennuyant avec ce virus, ce n’est pas d’être confiné, c’est que tu ne peux pas râler en paix. Il semblerait que quand tu partages ton toit avec d’autres humains, ton humeur influence immédiatement celles des autres. Que tu pleures ou que tu te marres, c’est contagieux. Ça aussi, décidément. Le bon sens me dit que c’est donc mieux d’être de bonne humeur.

Je ne suis pas sûre d’en garder, du bon sens, sur la longueur. Mais tant qu’il y en a encore, autant en faire usage. J’évite donc de tirer la tête toute la journée et de répéter qu’on va tous mourir à cause d’un connard de pangolin, c’est mauvais pour l’ambiance. Mais je t’avoue que c’est pas l’envie qui manque. C’est pas le confinement qui est difficile, c’est de rester de bon poil pour la survie familiale.

Aujourd’hui, j’ai remarqué que mon fils avait une grosse tendance à la désobéissance scolaire. Mais la désobéissance marrante. Genre, je lui dis de tracer une ligne de haut en bas, il va la tracer de bas en haut en se bidonnant. Mais vu que sa méthode fonctionne tout aussi bien que la mienne, je laisse faire. Je ne sais pas si je rends service à son institutrice qui le récupérera bien un jour ou l’autre.

Du moins, je l’espère parce qu’on raconte qu’en Californie, les écoles pourraient rester fermées jusqu’à la fin de l’année scolaire. Quand j’ai eu vent de l’info, je me suis d’ailleurs empressée d’écrire à son instit, pour lui dire qu’elle nous manquait mais surtout pour me convaincre/lui rappeler qu’elle allait bien finir par le récupérer.

Dans l’après-midi, j’ai dit oui pour la peinture à doigt. J’avais dit “une activité scolaire” le matin, “une activité manuelle” l’après-midi. C’est sûr qu’il a bien compris le mot “manuel”: il a mis ses mains pleines de peinture, dans ma tronche. J’ai fait pareil. Ça s’est fini au bain pour lui, dans la douche pour moi.

Certains demandent à ce qu’on remette les lumières de Noël sur les façades afin qu’on puisse “avoir quelque chose à regarder” depuis nos fenêtres pendant le confinement. Moi je me suis dit que j’allais mettre de la couleur dans la vie de mon môme, afin qu’il ne soit pas trop vite écœuré des murs beiges de notre appart. Au propre comme au figuré. Pour le moment, on est bon. Jusqu’à quand?

A demain!

PS: ça doit être dur à porter “pangolin” comme totem scout, pour le moment.

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