J’ai vu le film Chien de la casse et je suis désormais obsédée par Raphaël Quenard, qui me fait penser à Adele Exarchopoulos au masculin.
J’aime les gens atypiques, les écorchés, les à-côtés, les trop sensibles, ceux qui disent tout avec les yeux et qui reconnaissent la qualité et la portée d’un silence.
J’aime ceux qui font trop de bruit, qui s’agitent, pour cacher le fait qu’ils ne se sentent à leur place nulle part. J’aime les gens qui ne font pas semblant.
J’ai regardé toutes les interviews vidéo ou à peu près que l’acteur français Raphaël Quenard a pu donner depuis le début de sa carrière au cinéma, j’en ai lues quelques-unes aussi (dont celle-ci, que j’ai beaucoup aimée) et il vient de se faire une place de choix dans la liste des gens qui m’émeuvent.
Je l’avais déjà repéré dans le film déjanté Coupez de Michel Hazanaviscius et dans Novembre avec Jean Dujardin. Il a une gueule qu’on n’oublie pas, un visage acéré, des joues qu’on dirait taillées au couteau, des yeux perçants.
Adele Exarchopoulos au masculin
Il a aussi une façon de parler qui reste dans l’oreille, une sorte de voile sur la voix. Raphaël Quenard joue le frère d’Adele Exarchopoulos dans Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry (film qui m’avait remuée en profondeur).
En y réfléchissant, je trouve qu’ils se ressemblent dans leur façon d’être, de s’exprimer et de jouer. Ils sont authentiques parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement.
L’un et l’autre sont bouleversants dans la scène finale qui les réunit enfin. Tout le film nous prépare à cette confrontation et quand elle survient, tout en nous déborde.
Raphaël Quenard vient de décrocher son premier rôle et j’ai envie de vous en parler parce que je ne voudrais pas que vous manquiez l’éclosion de cet acteur français qui va marquer les années à venir.
Chien de la casse: un tendre qui ne savait rien faire d’autre que le bonhomme
Dans Chien de la casse, déjà sorti en France mais dans les cinémas belges ce mercredi 14 juin, Raphaël joue Mirales, un mec qu’on croirait tout droit sorti d’une cité à ceci près qu’il vit dans un village du sud de la France tranquille.
Mirales, c’est un bonhomme: il vend du shit, il ne quitte jamais son chien Malabar, il balance à qui veut l’entendre ses grandes théories sur la vie et il en a beaucoup.
Justement, il est à l’âge où tout le monde commence à se rendre compte que tout ça, c’est que de la théorie. Mirales parle beaucoup mais ne fait pas grand-chose.
Mirales est ami avec Dog, aussi taiseux qu’il est bavard. Ils ont toujours traîné ensemble et la dynamique entre eux est la même depuis des années: Mirales humilie, bouscule, se moque, affiche Dog sans vergogne et Dog encaisse sans broncher.
Les jours passent, identiques, sans autre ambition, pour l’un et l’autre, que d’aller fumer un joint sur la place avec les copains. Et puis, une fille débarque au village et se rapproche de Dog. Soudain, tout est remis en question.
Rejoignez-moi sur Instagram, sur Facebook et sur Pinterest.
L’histoire d’une amitié toxique mais fidèle
Chien de la casse, c’est l’histoire d’une amitié toxique mais fidèle. Mirales est maladroit, mais il aime profondément Dog. Il n’est pas capable de fonctionner sans lui. C’est sa béquille. Mais il lui fait payer son immobilité, sa mère dépressive et sa solitude.
En vrai, c’est un garçon qui ne sait pas comment exprimer sa tendresse. Il suffit de le voir traverser son village, quand il n’est pas en représentation devant ses copains. Tout le monde le connait, il salue les petits vieux, prend le temps de discuter avec eux.
C’est un gentil qui croit qu’en groupe, pour exister, il a besoin de jouer au dur. C’est hyper touchant à observer et ça m’a rendue mélancolique.
Chien de la casse est un premier film (de Jean-Baptiste Durand) réussi. Ça parle d’un monde qui se termine et d’un autre à réinventer, de l’avenir qu’on repousse parce qu’on a peur que les choses changent, et du jour où les choses changent enfin.
Ça dit aussi que c’est compliqué de bien s’aimer quand on est deux garçons parce qu’on croit qu’il y a des codes de la masculinité à respecter. Bref, allez le voir.
À lire ailleurs sur le blog sur le même thème
Abonne-toi à ma newsletter TRANSPARENTE pour recevoir un mail de ma part chaque dimanche. J’y parle en toute honnêteté (encore plus qu’ici) de ma vie de maman.
Rejoins-moi sur Instagram, Facebook, YouTube et Pinterest. Si tu aimes le blog, tu peux aussi me payer un café pour le soutenir. Enfin, tu peux également te procurer mon Guide de la Belgique en famille qui rassemble 100 activités à faire en famille à travers tout le pays et mon livre Journal de Bord d’une maternité décomplexée.