Le bonheur des uns fait le bonheur des autres et le dicton s’applique parfaitement au film italien Comandante de Edoardo De Angelis, qui fait l’ouverture de la Mostra de Venise ce mercredi 30 août.
L’honneur était normalement réservé à Challengers, film américain de Luca Guadagnino, à qui l’on doit Call me by your name. Le film m’excitait très fort: il parlait tennis et plan à trois avec Zendaya. Regardez la bande-annonce: c’est chaud!
Quand les acteurs hollywoodiens ont annoncé qu’ils rejoignaient la grève menée par les scénaristes, la production de Challengers a déclaré forfait. Si les acteurs ne peuvent pas faire la promotion du film, à quoi bon? La Mostra a dû trouver un autre film en dernière minute: elle a jeté son dévolu sur Comandante. Mon excitation est retombée d’un cran.
De quoi parle le film Comandante?
Comandante est un film italien avec Pierfrancesco Favino. Il raconte l’histoire vraie de Salvatore Todaro, commandant du sous-marin Cappellini durant la Seconde guerre mondiale.
L’histoire débute avec un Salvatore mal en point. Nous sommes en 1933, l’homme souffre d’une grave lésion à la colonne vertébrale. Sa jolie compagne lui propose de prendre une retraite anticipée mais Salvatore a la mer dans le sang. Il obtient l’autorisation de rester en service et doit porter une attelle en fer qui lui cause d’atroces douleurs.
Le 26 septembre 1940, le voilà à la tête du sous-marin Cappellini. On découvre la vie à bord, les hommes qui fatiguent, qui s’empoignent, qui vivent collés serrés dans un espace réduit.
Le 15 octobre, vers 23 heures, le sous-marin est pris pour cible par un navire marchand qui navigue tous feux éteints. La riposte est immédiate, le navire s’enflamme et ses occupants se retrouvent à l’eau. Todaro découvre que le bateau abattu est le Kabalo et qu’il navigue sous pavillon belge. Il est désagréablement surpris: dans le conflit qui embrase le monde, la Belgique, à ce moment-là, est neutre.
Malgré tout, Salvatore, répondant aux ordres de la mer plutôt qu’à ceux de ses supérieurs, décide de sauver les naufragés, au péril de son propre équipage.
Mon avis sur le film Comandante
Autant vous le dire tout de suite: j’attendais plus d’action. J’avais envie d’avoir la boule au ventre tout en sachant qu’ils allaient finir par être sauvés. C’est le problème quand on s’est renseigné sur le film au préalable: on a des attentes et souvent, on est déçu.
Comandante n’est pas un film d’action mais le portrait d’un homme dont l’intégrité et l’humanisme feraient bien d’en inspirer certains. Il rappelle que peu importe les devoirs, les règles en vigueur et croyances politiques, aider les autres devrait être au centre de chacune de nos actions.
Le message est fort, sachant qu’en 2023 encore, des gens qui fuient leur pays en guerre et traversent des océans déchaînés dans l’espoir d’une vie meilleure n’ont pas l’accueil qu’ils méritent.
Je trouve le message de Comandante important mais le rendu à l’écran ne m’a pas enflammée. J’ai quand même ri grâce à Johan Heldenberg, acteur flamand vu dans le merveilleux Alabama Monroe, qui nous offre un moment d’anthologie dans la cuisine du sous-marin.
Les Belges montrent aux Italiens suspicieux comment faire des frites. Ce moment de légèreté qui intervient après plusieurs heures de cohabitation forcée et tendue. Il rappelle que peu importe nos vues divergentes, si on baisse les armes, on est tous pareils ou en tout cas, il est toujours possible de trouver un terrain d’entente.
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