J’ai pleuré comme jamais en lisant « Un tout petit rien » de Camille Anseaume. Je vous en avais parlé ici. Et pourtant, j’étais loin de devenir mère à ce moment-là. Depuis, j’ai tout lu d’elle. Son dernier roman également.
Un autre visage que celui des contes pour la belle-mère
Dans « Ma Belle », Camille Anseaume nous montre un autre visage de la belle-mère, personnage maléfique des contes. On ne parle ici de la belle-mère dont on hérite quand on se marie.
Mais bien de celle dont on hérite si notre père se met en couple avec une autre femme que notre mère. Ou celle que l’on devient si on se case avec un homme qui a déjà eu une vie avant nous.
La belle-mère a mauvaise presse: si une famille recomposée ne fonctionne pas, c’est souvent elle qui est pointée du doigt. Louise, la belle-mère du roman de Camille le sait.
En s’adressant mentalement à sa belle-fille, la ravissante (et terrifiante) Blanche, elle lui dit: « Je suis ta punition, ton assiette d’épinards à finir, tes devoirs de vacances en plein mois d’août, je suis la télécommande qui éteint la télé: fin du programme papa et toi, fin de l’enfance, fin de l’insouciance. Fin de l’espoir fou que maman reviendra. »
Être chez soi en ayant l’impression de déranger en permanence
Blanche, sa belle-fille, la tient à distance et elle en souffre. Louise a l’impression de déranger en permanence. Elle passe une semaine sur deux avec quelqu’un qui préfèrerait qu’elle n’existe pas.
La belle-mère, sous la plume percutante de Camille Anseaume, s’interroge sur le rôle du père, qui passe tout à sa fille sous prétexte de ne pas la faire souffrir, elle qui a déjà été tant bouleversée par le divorce.
« Dans les contes de fées, on n’entend jamais le roi engueuler son épouse, consoler sa fille, taper des poings sur la table, mettre les choses au clair, distribuer les cartes, se positionner. Je ne dis pas qu’il est le seul responsable de la situation. Je dis juste que s’il jouait son rôle, il n’y aurait sans doute pas de rivalité, pas de conflit, pas de conte. »
Belle-mère, ce n’est pas un rôle que l’on choisit
Avec « Ma Belle », Camille Anseaume nous rappelle qu’être belle-mère n’est pas un rôle que l’on choisit. Ça paraît logique mais en fait, quand on en a une de belle-mère, on imagine parfois qu’elle a débarqué dans notre vie juste pour nous énerver.
En réalité, c’est un rôle qui est attribué à une femme lorsqu’elle tombe amoureuse d’un homme qui a eu une vie avant elle. Et avec lequel elle est bien obligée de composer. Il faut trouver sa place, être présente sans s’excuser, mais n’être ni directive ni intrusive.
En plus de savoir qu’elle est un second choix, elle doit se farcir l’enfant d’une autre et ses humeurs. Et quelle autre: on parle de la femme à laquelle elle ne cessera jamais de se comparer.
« Sur des forums, je lis des témoignages de belles-mères au bout du rouleau. Certaines vont jusqu’à poser un ultimatum à leur mec: c’est elles ou les enfants. Je ne les comprends pas. C’est perdant-perdant. Soit le choix se porte sur les enfants, et elles l’ont bien dans l’os. Soit leur mec les choisit elles, et alors je me demande comment on peut continuer à aimer un homme qui renonce à ses enfants par peur de perdre une femme capable d’imposer ce choix. »
Un peu d’espoir aux belles-mères désespérées
Tout sonne juste dans ce roman, qui donnera probablement un peu d’espoir aux belles-mères désespérées. Louise finit par trouver quelques pistes pour faire céder le mur de glace qui la séparait de sa belle-fille.
Et parce que la belle-mère- sorcière des contes de fée passe son temps à comparer sa beauté à celle de sa belle-fille, « Ma Belle » interroge aussi l’importance qu’on accorde au physique, au sien et à celui des autres.
Bref, un roman plein de vérités et de phrases qu’on a envie de souligner avant de le refiler à nos copines belles-mères ou à celles qui en ont une.
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