Les intranquilles est un film du réalisateur belge Joachim Lafosse. Il est disponible en streaming sur la plateforme Sooner en Belgique mais aussi à la location sur Amazon, Apple TV, etc. Voici trois bonnes raisons de le voir.
Le résumé du film Les intranquilles
Le moment est doux et joyeux. Damien fait du bateau avec son fils, Amine. Le soleil brille, la mer est calme, le père se laisse aller… Et soudain, l’ambiance se gâte.
Sans raison apparente, il y a l’urgence, les gestes brusques, le regard dur. Damien s’agite, il perd pied, il plonge et annonce à son fils qu’il rentre à la nage et qu’il n’a qu’à ramener le bateau tout seul.
Sur le rivage, la mère, Leila, s’inquiète. Elle fixe l’horizon, elle sent que quelque chose ne va pas. Depuis quelques semaines, en fait, plus rien ne va. Damien a l’humeur changeante et la fatigue chevillée au corps.
Il ne dort plus, il peint pendant la nuit, déplace des meubles, répare des vélos. Leila, sans cesse, lui répète: “Repose-toi”. Il ne l’écoute pas. Et le repos, elle n’y a plus droit non plus.
Trois raisons d’aller voir Les Intranquilles
Pour son sujet, filmé avec sensibilité
Joachim Lafosse filme le couple avec une sensiblité rare. L’homme est pudique. Il étudie, il observe, il décortique, il analyse mais sans lourdeur, en nous laissant l’opportunité de nous faire notre propre opinion sur ce que vivent ses personnages.
J’avais déjà été bouleversée par L’économie du couple, qui racontait la rupture d’un couple après 15 ans de relation. Il était question du camp qu’on choisit, de la garde des enfants, des affaires qu’on se partage, de la distance qui remplace soudain l’intimité. Je vous laisse regarder la bande-annonce ici.
Dans Les intranquilles, Joachim aborde la question du couple à travers le prisme de la bipolarité. Ces dernières années, les problèmes mentaux sont enfin mis en lumière.
Joachim Lafosse apporte son angle de vue avec délicatesse et justesse. Il n’en fait jamais trop. C’est parfois un peu lent mais même lorsqu’il ne se passe rien, la tension monte d’un cran. Il maîtrise son sujet: son père est bipolaire. L’enfant du film, c’est lui.
Il nous montre l’importance de l’équilibre en couple et en famille. Il suffit d’une seule personne qui perd pied pour que tout le monde vacille. Damien entraîne sa femme sur le chemin de la folie. Elle a beau tenter de garder la tête froide, son inquiétude et son impuissance la rongent. C’est flippant à voir. Les intranquilles, c’est lui et c’est elle aussi.
Pour ses acteurs: Leïla Bekthi et Damien Bonnard
Le jeu d’acteurs est incroyable. Joachim filme ses acteurs au plus près. Les intranquilles ne serait pas ce qu’il est sans le talent de Leïla Bekhti et Damien Bonnard. Une scène les montre en train de danser. Leur regard, leurs gestes, tout n’est que sensualité. On comprend sans un seul mot de leur part l’amour qu’ils se portent.
Une autre montre Leïla obliger Damien (ils portent leurs propres prénoms dans le film) à prendre ses médicaments permettant de stabiliser son humeur. Il se moque d’elle, elle lui hurle ses quatre vérités. J’ai eu envie de la prendre dans ses bras. Tous les deux provoquent compassion et empathie immédiates.
Pour les questions que ça soulève
“Les intranquilles” interroge sur la pression qu’on se met quand on est artiste et il raconte ce que les adultes infligent à leurs enfants quand ils n’assurent plus leur rôle de protecteur. Une scène montre Damien, en pleine crise, débarquer dans la classe de son fils et inciter les élèves à le suivre. Il ne se rend pas compte qu’il fout la honte à son enfant.
Vous l’aurez compris: j’ai trouvé Les intranquilles formidable. C’est d’ailleurs le seul film qui m’a fait pleurer au Festival de Cannes. Il est au ciné dès à présent. Vous avez vu la bande-annonce? Ca vous donne envie?
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