Accoucher aux États-Unis: tout ce que vous n’imaginez pas

by seayouson

Quand on s’installe aux États-Unis, on doit s’adapter aux coutumes et mœurs du pays. Je donne la parole à deux femmes qui me racontent à quoi ça ressemble d’accoucher aux États-Unis. Attention, c’est surprenant !

Ça ne se passe jamais comme on l’avait imaginé. Chaque accouchement est différent et chacun apporte son lot de bonnes ou mauvaises surprises. Encore plus quand on accouche à 6000 ou 9000 kilomètres de chez soi…

Deux Belges expatriées aux États-Unis me racontent leur accouchement au pays de l’Oncle Sam. Caroline a accouché d’une petite fille dans la région de San Francisco. Daphné a accouché à New York : elle est maman de deux garçons.

La différence dès le premier test de grossesse positif

Les différences entre la Belgique et les États-Unis sont notables. La preuve dès le test de grossesse positif, au moment de trouver un gynécologue…

Aux États-Unis, les gynécologues sont affiliés à l’un ou l’autre hôpital et à l’une ou l’autre assurance. On ne choisit pas son gynécologue par hasard mais en fonction de l’hôpital où l’on souhaite accoucher et de l’assurance médicale dont on dispose.

Daphné est tombée enceinte six mois après son arrivée à New York. « Je n’avais pas de gynéco. » Elle a rapidement trouvé celle qui lui convenait mais a été prévenue : elle n’accoucherait pas forcément avec la gynécologue qui la suivrait tout au long de sa grossesse.

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« Ma gynécologue travaillait dans un bureau avec quatre gynécologues. J’ai eu un rendez-vous avec les quatre. Tu accouches avec celui qui est de garde le jour J. »

Aux États-Unis, les femmes enceintes ont droit généralement à trois échographies. Caroline comme Daphné avaient des petits soucis de santé qui nécessitaient une surveillance plus rapprochée.

accoucher aux états-unis: bébé qui dort paisiblement

Des cours de préparation à l’accouchement géniaux

Les deux mamans parlent avec excitation des cours de préparation à l’accouchement. Caroline se rappelle : « Au cours de baby care, on manipulait une poupée pour apprendre à mettre une couche, à porter le bébé, à faire son rot… »

« Ils insistaient beaucoup sur le fait que si le bébé pleurait, ce n’est pas parce qu’on s’y prenait mal mais simplement parce que la naissance est un immense chamboulement pour lui. On a aussi appris comment emmailloter un bébé au cours. Ils insistaient beaucoup sur le fait que c’était important d’être entourés. »

échographie femme enceinte

Parmi les autres conseils que Caroline a retenus, il y a celui-là : « Ils disaient que la maman allaitante devait s’occuper du bébé et que le papa devait gérer tout le reste : la cuisine, la vaisselle, les lessives… »

Dans l’hôpital où Caroline a accouché, il y avait aussi des cours pour préparer son aîné à l’arrivée d’un bébé ou encore des cours pour les grands-parents. Celui-là était destiné à rafraîchir leurs connaissances au sujet des bébés.

On dit « We are pregnant » et ce n’est pas anodin

Pour son premier bébé, Daphné a suivi les cours de yoga prénatal. « Et vu que c’est à l’américaine, on t’offre toujours à boire ou à manger», sourit-elle.

Des deux côtés du continent, les papas ont été plus que bien traités. Caroline rappelle d’ailleurs : « Aux Etats-Unis, on dit We are pregnant », ce qui prouve bien l’importance qu’on donne aux pères.

Un bracelet antivol à la cheville du nouveau-né

En Californie comme à New York, les bébés, dès leur naissance, portaient un petit bracelet de sécurité à la cheville, un antivol. Ce bracelet alerte la sécurité en cas de déplacement anormal dans l’hôpital. Cette méthode vise à éviter les vols de bébés dans les hôpitaux.

Daphné se rappelle être sortie par mégarde du service hospitalier dans lequel elle se trouvait avec son deuxième petit garçon dans les bras. « Je n’étais pas loin d’un ascenseur du coup ça a prévenu la sécurité qui a accouru. On a dû prouver notre identité. »

Caroline précise: « Il y a aussi un garde à l’entrée de la maternité. Si tu n’as pas ton autocollant visiteur, tu ne passes pas et tu dois laisser ta pièce d’identité si tu viens rendre visite à quelqu’un. »

Concernant l’après-grossesse, Caroline me confie avoir été surprise par le manque d’attention accordée à la maman. Avant l’accouchement, tout le monde est aux petits soins pour elle. Une fois qu’elle a donné la vie, elle passe au second plan: « Le bébé est la star ».

Par contre, la dépression post-natale est prise au sérieux. Les médecins interrogent régulièrement la maman au sujet de ses états d’âme.

A New York, la maman reste 24 heures à l’hôpital en cas d’accouchement par voie basse sans complications. C’est 24 heures de moins qu’en Californie. En cas de césarienne, c’est trois jours à New York, quatre en Californie.

accoucher aux USA

La peur permanente du procès

Parmi les choses qui diffèrent entre la Belgique et les Etats-Unis, il y a la question juridique. Le premier accouchement de Daphné à New York a été compliqué. Il s’est fini en césarienne d’urgence. Une césarienne au cours de laquelle les médecins ont égaré un instrument.

Ils ont cru l’avoir oublié dans l’utérus de Daphné, qui a été charcutée une deuxième fois pour vérifier. L’instrument était en fait tombé par terre.

Autre souci : son nouveau-né était paralysé du bras. Et personne ne lui a dit clairement pourquoi… « On m’a simplement dit de prendre rendez-vous avec un neurologue. »

« J’ai passé les deux, trois premiers jours de retour à la maison à appeler plein de neurologues. Une paralysie d’Erb a été confirmée. C’est mon kiné qui a mis les mots sur le problème et qui m’a dit que c’était dû à une manipulation de l’enfant à la naissance. L’hôpital ne m’a pas dit ça clairement parce qu’il y avait la peur d’un procès. »

« Quand je l’ai recroisée, la gynéco qui m’a accouchée m’a prise dans ses bras et m’a fait la bise. Elle me remerciait en gros de ne pas lui avoir fait un procès. Honnêtement, je n’ai jamais pensé en faire un. »

accouchement aux USA

« L’erreur est humaine et ça ne faisait pas assez longtemps que j’étais aux États-Unis pour penser comme ça. Ce n’est pas dans notre nature belge… » Je précise que son petit garçon va bien aujourd’hui.

Le prix complètement fou d’un accouchement aux USA

Dans les deux cas, nos expatriées belges avaient une bonne assurance santé. C’est obligatoire aux États-Unis. Daphné détaille: « L’hôpital envoie une facture à l’assurance et puis, ils négocient entre eux et l’assurance dit combien elle accepte de payer. »

« J’ai accouché par césarienne, c’était un accouchement à 60.000 dollars. » Elle précise qu’elle était, une fois son bébé né, en chambre double. « A New York, si tu veux une chambre individuelle à l’hôpital, c’est 1500 dollars la nuit et ce n’est pas remboursé par l’assurance. »

Autre différence notable : le congé de maternité. Depuis l’année passée, New York permet un congé de maternité de huit semaines, légèrement rémunéré. Quand Daphné a accouché, c’était six semaines et elle n’a reçu aucune compensation financnière.

Même si les mamans sont invitées à reprendre le travail au plus vite, les crèches ne prennent généralement les enfants en charge qu’à l’âge d’un an. Avant ça, il s’agit de trouver une gardienne.

« Je suis passée par le système proposé par la ville, qui est le moins cher. Mais ce n’est pas au goût de tout le monde. Je laissais mon bébé à des gens à très faibles revenus, qui vivent dans des logements sociaux. »

Caroline ne travaille pas actuellement. Elle envisage une reprise lorsque sa fille aura un an. Sur la côte ouest comme sur la côte est, des discussions sont en cours pour améliorer le statut des jeunes parents.

A New York, Bill de Blasio veut rendre les congés parentaux payés obligatoires tandis que le gouverneur de Californie envisage un congé rémunéré de six mois qui pourrait être divisé entre les deux parents.

L’avantage d’accoucher dans une autre langue

Même si elles ont toutes les deux eu des complications, aucune ne s’est dit qu’elle aurait préféré accoucher en Belgique. La seule chose qui a manqué à Caroline, c’est sa famille et ses amis.

« Mais d’un autre côté, être juste tous les deux et puis tous les trois, ça nous a permis de trouver notre équilibre. Je me suis sentie épaulée tout au long de ma grossesse et de mon accouchement. Il n’y avait que des bonnes ondes, c’était très bienveillant. »

Et accoucher dans une autre langue que la sienne a ses avantages : « Je pouvais insulter tout le monde en français quand j’avais trop mal, il n’y a que le papa qui me comprenait… », se marre Daphné.

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8 comments

Charlotte - Enfance Joyeuse 23 avril 2019 - 8 08 39 04394

J’aime beaucoup la petite note humoristique de la fin ! C’est clair que pendant le travail, ça a du la soulager de pouvoir dire certaines choses en français 😉
En tous cas, c’est hyper intéressant ce « comparatif ». Le coup du bracelet antivol m’a assez surprise. Mais finalement, il n’est pas là pour faire joli et Caroline en a eu la preuve. Il est utile si jamais quelqu’un envisage le pire avec ton bébé !
En tous cas, le « we are pregnant » me parle beaucoup. On devrait s’en inspirer en France et en Belgique.
Bon après, pour le coup, le fait de choisir son gynécologue et de ne pas payer une somme exorbitante à l’accouchement a quand même de sacrés avantages…
Merci pour ce super billet!

Reply
seayouson 25 avril 2019 - 4 04 19 04194

J’aime beaucoup aussi le we are pregnant. Ça implique le papa immédiatement!

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3kleinegrenouilles 23 avril 2019 - 10 10 08 04084

Merci pour cet article ! Je ne savais pas que le congé maternité rémunéré n’existait pas aux États-Unis. Quand je pense qu’en Allemagne, j’ai touché 80% de mon salaire pendant un an en congé parental… Comment font les Américains pauvres et/ou sans assurance maladie ?

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seayouson 25 avril 2019 - 4 04 18 04184

Un an!! 80%!! C’est fou! Quel pied! Les américains pauvres et sans assurance ne font pas… il n’y a aucune solution pour eux. Du coup les mamans ne bossent pas, du coup y a encore moins d’argent… mais ils essaient de changer les choses. Ils sont complètement arriérés pour ça alors qu ils ont des idees incroyables et novatrices sur un tas d’autres choses! C’est dingue.

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3kleinegrenouilles 25 avril 2019 - 8 08 15 04154

Je n’en revenais pas quand j’ai lu les arguments anti-Obamacare, le pire étant que c’était la porte ouverte au communisme.

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Arnaud 23 avril 2019 - 15 03 08 04084

Le coup du « we are pregnant », je l’ai utilisé beaucoup pendant les grossesses et pour les naissances de mes deux garçons.

En Belgique aussi il y a moyen d’avoir de super préparations à la naissance. On commence à voir fleurir quelques de gîtes de naissance intra-hospitaliers. Nous avons fait toute notre préparation à la naissance et nos accouchements au Cocon à Erasme. Une super équipe de sage-femmes qui nous ont donnés plein d’outils pour mener à bien des accouchements naturel, sans interventions médicales (tout en ayant l’opportunité si besoin de descendre de deux étages et de bénéficier d’une intervention médicale si le besoin se fait sentir).

Et là aussi, on est suivi par toute l’équipe de sage femme tout au long de la grossesse pour apprendre à toutes les connaitre, parce qu’on ne sait pas laquelle sera de garde le jour J.

Et finalement, le supplément par rapport à un accouchement « classique » est vraiment dérisoire. Surtout quand on compare les prix pratiqués aux US!

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seayouson 25 avril 2019 - 4 04 16 04164

J’ai déjà beaucoup entendu parler du Cocon à Erasme et effectivement il paraît que c’est top!

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Virginie Neleditesapersonne 26 avril 2019 - 9 09 06 04064

Non mais le prix… !? Concrètement, comment font les familles aux revenus modestes ? Les femmes accouchement chez elles ? Elles accouchement en ambulatoire ?!
Il y a de plus en plus de maternité qui proposent un bracelet anti-vol en France, perso on me l’a proposé mais j’avais refusé – A l »époque j’avais un peu halluciné de cette proposition d’ailleurs !

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