J’ai vu Le monde après nous, film catastrophe avec Julia Roberts et Ethan Hawke, produit par Barack et Michelle Obama et disponible sur Netflix vendredi 8 décembre.
Je vous parlais des meilleurs films de Julia Roberts disponibles en streaming sur Netflix, je peux ajouter Le monde après nous à cette liste.
Avant de vous expliquer en quoi Le monde après nous est terrifiant, je promets de vous en dire le moins possible sur le scénario dans cet article, afin que vous puissiez bénéficier du même effet de surprise que moi. Cette chronique est donc garantie sans gros spoiler mais je vous conseille quand même de regarder le film AVANT de lire mon article. Je ne voudrais pas que vous m’en vouliez d’en avoir un peu trop dit. Maintenant que les choses sont claires, voici de quoi parle Le monde après nous.
Le monde après nous: de quoi ça parle?
Le monde après nous, c’est l’histoire d’Amanda Sandford, jouée par Julia Roberts. Elle travaille dans une agence de pub et elle déteste les gens. Elle le dit dès les premières minutes du film, en regardant par la fenêtre de son appartement new-yorkais. Fatiguée de l’agitation dans laquelle elle évolue au quotidien, elle réserve une maison à la campagne pour quelques jours de vacances en famille.
En arrivant à Long Island, tout le monde pousse des Oh et des Ah enchantés: la maison dans laquelle elle s’installe avec son mari, Clay alias Ethan Hawke, et ses deux enfants est magnifique. Et puis la piscine, quel bonheur. Le temps d’un instant, et parce que de toute façon, la connexion Internet est pourrie, les enfants y trouvent refuge et s’éclaboussent avec entrain. Tout le monde est content, même Amanda, ce qui, pour une misanthrope de cet acabit, est du rarement vu.
Le premier soir, alors que la nuit est tombée et qu’il est l’heure de s’ouvrir une bonne bouteille de vin, un homme, interprété par Ali Mahershala, et une jeune femme frappent à la porte. Ils affirment être les propriétaires des lieux, annoncent qu’une grande panne de courant paralyse New York, et demandent à entrer.
Les Sandford ne voient pas ça d’un très bon œil. Amanda, surtout, doute: eux, comprenez des noirs, propriétaires de cette baraque somptueuse? Les premiers échanges sont tendus, d’autant qu’il est impossible de vérifier leurs dires: la télé, le wifi, et le réseau cellulaire ne fonctionnent plus. Qui sont ces gens? Que leur veulent-ils? Et que se passe-t-il dehors? Une cohabitation méfiante s’installe.
Le monde après nous met face à notre comportement et ce n’est pas beau à voir
Au cas où vous ne le saviez pas, le monde court à sa perte. Et c’est exactement sur ça que joue ce film réalisé par Sam Esmail, créateur de la série Mr Robot. On sait que tout est sur le point de s’effondrer mais on met toute notre énergie quotidienne à faire en sorte de l’oublier en exigeant un divertissement sans fin.
C’est idiot et en plus, ça ne fonctionne à moitié: même en s’abrutissant gaiement devant nos écrans, l’angoisse existentielle est tenace. On a beau tenter de fermer les fenêtres de notre navigateur intérieur, un onglet continue à clignoter et met nos sens en alerte. Et si les prédictions se vérifiaient? Et si tout s’effondrait vraiment demain?
“Sans téléphone et sans GPS, je suis un incapable”
Le monde après nous réunit un cocktail d’ingrédients explosifs. C’est un film qui parle de la façon dont la technologie nous a rendus bêtes et dépendants. Le père l’admet à un moment crucial du récit: il ne sait pas quoi faire sans son téléphone et sans son GPS. Je suis un incapable, je suis désemparé, avoue Ethan Hawke, terrifié.
C’est un film qui parle de tensions raciales. Si les inconnus qui avaient frappé à leur porte étaient blancs, les Standford auraient-ils été aussi méfiants? La réponse est évidente. Et ça marche dans les deux sens: la fille du proprio ne cesse de lui répéter de ne pas faire confiance aux Blancs.
Le chaos dû à la désinformation
Le monde après nous nous montre aussi à quel point la désinformation peut mettre notre humanité en péril. Les dirigeants du monde s’accusent les uns les autres du pire, brouillant les signaux de compréhension des gens et provoquant un chaos généralisé. Sans ennemi clair, les gens se considèrent avec suspicion et en viennent à se détester.
Savoir que les Obama sont aux manettes de ce film apocalyptique alors que Donald Trump prépare son grand retour sur le devant de la scène donne un goût particulier à la chose. Comme les animaux du film, qui semblent vouloir avertir les humains que quelque chose se prépare, les Obama veulent nous secouer pour qu’on réagisse avant qu’il ne soit trop tard.
Comment expliquer la fin du film Le monde après nous?
Avec un titre comme ça, vous supposez qu’il y a du spoiler, je suppose? Vous avez raison! Le monde après nous est basé sur un roman du même nom (Leave the world Behind en anglais) sorti en 2020 et signé Rumaan Alam. Le livre et le film ne se terminent pas de la même façon. La fin choisie par Sam Esmaïl est abrupte et surprenante.
Ce qu’il se passe
Les dernières minutes nous montre Rose, la fille de Clay et d’Amanda, être seule dans une grande maison vide. La jeune fille avait annoncé à sa mère, quelques heures auparavant, qu’elle en avait marre d’attendre. Et si elle ne prononce pas les mots fin du monde, elle est lucide sur ce qui vient. Elle en a marre d’attendre la mort sans agir.
La voilà donc assise à la table des voisins, face à des kilos de malbouffe. Bonbons, chocolat, soda, elle se goinfre parce que vu ce qui les attend, pourquoi s’en empêcher? Elle découvre que la maison comprend un abri anti-atomique full équipé.
Elle y trouve une télé et une tonne de DVD, parmi lesquels l’intégrale de Friends. Depuis le début du film, Rose regrette de ne pas avoir pu voir la fin de la série à cause de la connexion Internet pourrie des lieux que sa mère a loués pour les vacances. Enfin, elle va pouvoir réaliser son rêve: savoir comment les choses se terminent entre Ross et Rachel.
Alors que New York est bombardée et que son frère a perdu toutes ses dents après avoir été victime d’une arme sonore et invisible, la petite meuf lance l’épisode tant attendu. La caméra s’arrête sur son visage émerveillé, illuminé par les images diffusées sur l’écran. Et paf, rideau, générique de fin.
Mon interprétation de cette fin brutale
J’avoue, j’ai dit: « Mais quoi, c’est ça, la fin ? » quand j’ai vu le nom des acteurs défiler. Il a fallu qu’on en parle à la maison pour que je l’intègre.
Le roman raconte comment Rose se sent à ce moment-là, au moment de glisser le DVD dans le lecteur. Elle est presque résignée face à l’imminence d’un désastre qu’elle ne comprend pas.
Dans le film, ce qui me choque, c’est que Rose ne semble pas penser un instant à ses proches. Au lieu de les avertir qu’un tel abri existe, elle assouvit son désir futile. Et à la fois, c’est tellement propre au monde actuel… L’homme est égoïste: il pense à lui avant de penser aux autres.
Et puis ok, on nous répète que la fin du monde est proche, on le sait. Mais on se dit que seul, on n’arrivera à rien et vu que la solidarité est rare, à quoi bon? Autant s’évader, voire même tout oublier, devant sa série préférée avec des personnages auxquels on est plus attachés qu’à ses propres frères et soeurs.
Netflix n’a pas de honte à admettre, dans sa propre production, que l’addiction qu’elle provoque est une partie du problème.
En conclusion: on regarde ou on zappe?
On regarde ! Le monde après nous est un huis clos tendu, un film catastrophe et une dystopie à la fois. Les acteurs sont bons, (j’émets un peu plus de réserve sur la jeune actrice qui joue la fille de Julia Roberts et Ethan Hawke), le propos secoue. Il frappe fort comme Don’t Look Up l’avait fait en 2021, sur la même plateforme, à la même période.
Décidément, Netflix prend plaisir à nous faire flipper en fin d’année. Peut-être pour qu’on prenne la bonne résolution d’enfin changer le monde en janvier?
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