Billie Pretty a disparu: le meilleur roman de Sophie Astrabie

by seayouson

J’ai lu Billie Pretty a disparu de Sophie Astrabie et je vous donne mon avis. Pour moi, ce quatrième roman est son meilleur. Je l’avais mis dans ma liste des 10 livres à lire cet été et je l’ai dévoré.

Sophie Astrabie n’est pas devenue écrivaine par hasard. Elle l’est devenue à force d’en rêver et à force de travail. Elle parle souvent de la persévérance que ce métier-qui-n’en-est-pas-vraiment-un-pour-beaucoup exige. J’aime l’écouter s’épancher sur son parcours inspirant dans des podcasts ou sur son compte Instagram.

Elle a autoédité son premier roman, Le Pacte d’Avril, sur Amazon en 2016. Et quand on y pense, il en faut des cojones pour le faire. Parce que derrière, il faut défendre son ouvrage, le pousser, dire aux gens à quel point ce qu’on a écrit mérite d’être lu. Ça m’épate.

Elle a bien fait d’y croire puisqu’en 2018, Albin Michel l’a repérée.

Son deuxième roman, La somme de nos vies, est sorti en 2020 chez Flammarion. Deux ans plus tard, il y a eu Les bruits du souvenir et enfin, Billie Pretty a disparu. 

“J’écris parce que je ne veux jamais penser qu’avoir des enfants m’a empêchée”

Ce livre, elle l’a écrit alors qu’elle attendait sa troisième fille. Elle devait accoucher le 8 janvier et terminer son roman le 1er février. Sa fille est née le 28 décembre 2022. Sophie Astrabie a eu un post-partum compliqué et a dû subir une opération.

À peine remise sur pied, son nouveau-né collé à elle, elle s’est remise au travail. “J’écris en me disant que je dois absolument réussir pour ne jamais penser qu’avoir des enfants m’a empêchée”, dit-elle. “J’écris parce que c’est ce qui me rend heureuse et que je ne veux pas regarder mes filles en me disant que sans elles, j’y serai arrivée.”

Je trouve que ça se sent dans ce livre: cette urgence, cette envie d’y aller, de tout donner. L’écriture est précise et la lecture hyper fluide. Pour moi, Billie Pretty a disparu, c’est son premier page-turner. J’ai commencé à le lire et au bout de 10 pages, je n’arrivais plus à le lâcher.

Billie Pretty a disparu: ça raconte quoi?

Depuis qu’elle est enfant, Billie croit qu’elle s’appelle Billie grâce à une chanteuse américaine qui avait la plus belle voix du monde. C’est ce que lui raconte Marcel, son grand-père, avec lequel elle vit depuis le décès de sa mère. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est qu’on lui a raconté une belle histoire pour lui cacher la moins belle.

Billie vit “une vie répétitive” dans une petite ville de province où chaque centime compte et où les distractions sont rares. Billie pense que si elle est dotée de ce prénom-là, c’est qu’une vie grandiose l’attend quelque part. Un jour d’été comme un autre, Billie rencontre Maxime dans l’escalier de son immeuble. Avec lui, elle découvre l’amitié, la confiance et l’amour.

Billie Pretty a disparu, c’est l’histoire d’un garçon et d’une fille qui s’aiment très fort mais jamais en même temps. Mais c’est surtout l’histoire d’une petite fille qui a été en colère toute sa vie sans trop savoir pourquoi et qui va prendre sa revanche de la plus belle des façons.

Voilà pour le résumé de Billie Pretty a disparu.

roman Billie Pretty a dispary de Sophie Astrabie

Billie Pretty a disparu: mon avis

J’ai lu deux romans sur trois de Sophie Astrabie et son Carnet d’une écrivaine est également sur ma table de chevet. Je ne savais pas à quoi m’attendre en ouvrant Billie Pretty a disparu. Je n’avais pas lu le résumé.

J’avoue, j’ai un peu tardé à le faire parce que ni le titre ni la couverture ne m’attiraient particulièrement. Je ne sais pas trop vous expliquer pourquoi. Je sais surtout que j’ai bien fait de ne pas m’arrêter à mes a priori: lu en deux soirées, Billie Pretty a disparu est devenu mon livre préféré de Sophie Astrabie. 

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Ils s’aiment mais jamais au même moment

C’est l’histoire d’une fille et d’un garçon qui s’aiment d’amour fou mais qui se loupent tout le temps. C’est l’histoire d’un amour qui se construit dans l’enfance, se renforce à l’adolescence, est bousculé par l’entrée dans l’âge adulte. 

L’histoire est simple mais les mots choisis pour la raconter m’ont bouleversée. J’ai souvent pleuré de voir Billie et Maxime rater la marche si près du but. 

Ce n’est pas du tout le même style d’écriture, mais sans les émotions que ça a générées chez moi, Billie Pretty a disparu m’a fait penser à Leurs enfants après eux, le Goncourt de Nicolas Mathieu. L’histoire traverse plusieurs années et remue des souvenirs et des sentiments qu’ont connus ceux qui ont des amours pas toujours évidents.

Les gens qu’on aime et qu’on repousse parce qu’on préfère les abandonner avant qu’ils ne le fassent en premier. La solitude qu’on s’impose pour éviter de souffrir.

La déception cuisante, brutale, qu’on ressent quand, enfin, on est prêt à vivre cette relation dont on rêve depuis si longtemps, et qu’on constate que l’autre, fatigué de nous attendre, a avancé sans nous.

La passion qui emporte tout avec, dans les yeux, « cette flamme, celle de l’instant présent, celle qui brûle tout sur son passage. Surtout les projets d’avenir. » 

J’ai souvent pensé: je sais ce qu’elle ressent, Billie, parce que tout ça, un jour, je l’ai ressenti aussi. 

C’est l’histoire d’une fille qui refuse le confort de son milieu modeste

J’ai aussi compris ses sentiments ambivalents pour son grand-père. Elle l’aime, c’est sûr, et à la fois, elle lui en veut. « Marcel reste dans son milieu modeste comme un poisson reste dans son milieu aquatique. Sans le questionner. Dans ce confort qui empêche. Dans son un tiens vaut mieux que deux tu l’auras qu’il répète sans cesse.”

“On n’a pas à se plaindre, alors je ne me plains pas”, pense Billie. “Mais si on me posait la question, si on me demandait à moi ce que j’aimerais avoir que je n’ai pas, je saurais quoi répondre. Et je sais aussi que j’irai le chercher.”

Ça aussi, c’est un sentiment que je comprends. Parce que je viens d’un milieu modeste et que mon rêve, je me le suis construit toute seule. En croyant en moi quand personne d’autre ne le faisait.

“Il y aura toujours quelqu’un pour te décourager de faire quelque chose”, lui dit une journaliste. “Mais il ne faut pas chercher à éviter les emmerdeurs. C’est grâce à eux que tu sais vraiment ce que tu veux dans la vie. Ce qui t’habite.”

Sophie Astrabie distille çà et là quelques leçons de vie. J’ai surligné plein de passages et j’ai pleuré plusieurs fois. C’est une lecture qui m’a rendue mélancolique. Et vu que j’adore me vautrer dans la mélancolie, j’ai adoré!

L’extrait qui donne envie

“J’ai 11 ans et j’ai l’impression qu’avoir 11 ans, ça dure des années. Je suis plongée en enfance, cette salle d’attente dont seuls les adultes savent qu’elle n’a rien de définitif. Je suis fille unique. J’ai un cousin qui vit à Saint-Etienne mais je ne le vois jamais. On dit famille nombreuse mais il n’y a pas de mots quand on est peu. C’est juste une famille pas nombreuse. Cela ne me dérange pas vraiment. Au moins, dans les familles pas nombreuses, on a le temps d’être ensemble et on ne se partage pas beaucoup. S’il y en a qui boude, il ne peut pas aller voir un autre membre de la famille. Les familles pas nombreuses, ça ne boude pas longtemps.”

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