J’ai lu L’homme que je ne devais pas aimer d’Agathe Ruga. Voici ma critique détaillée.
L’homme que je ne devais pas aimer: ça raconte quoi?
Ariane est mariée et maman de trois enfants. Le jour où son regard accroche celui de Sandro, barman de 10 ans son cadet, ses certitudes s’écroulent. Ariane oublie tout: ses engagements, ses promesses, pour répondre à son désir. Plus rien ne compte à part le feu qui ravage tout au fond de son ventre.
“Avant toute chose, il était la preuve que ma féminité n’était pas morte. Que je n’étais pas morte. Que je n’étais pas mère. Dans ses yeux, je n’avais pas sorti trois enfants de mon sexe, je n’avais pas de cernes, je n’avais pas de préoccupation dévorante. Ce qu’il voyait, c’était la jeune femme souriante, éblouissant sa terrasse, son lieu de travail – lui-même. (…) Etait-il beau, était-il drôle? Je ne me posais aucune question. Un boulon avait sauté, j’avais perdu tout sens logique, il était devenu du jour au lendemain la raison de mon quotidien.”
Mais Ariane comprend vite qu’elle s’est enflammée pour un homme qui n’est pas à la hauteur de ses espoirs romantiques et encore moins du père de ses enfants.
Alors qu’elle souffre d’être éconduite, que la pluie lui gèle les os tandis qu’elle attend l’objet de ses fantasmes au coin de la rue sans jamais savoir s’il finira pas la rejoindre et par éteindre son incendie, elle se demande: comment a-t-elle pu en arriver là? Qui sont les hommes de sa vie que cet homme-là lui rappelle? Qu’est-ce que cette silhouette, ce visage et cette voix réveillent en elle? Elle remonte le temps et étudie à la loupe les figures masculines qui ont marqué son existence pour essayer de comprendre pourquoi elle a tout envoyé valser.
Mon avis
Je n’avais jamais entendu parler d’Agathe Ruga. J’ai vu la couverture de son dernier roman, Rendez-vous à la Porte Dorée dans les story Instagram de gens que je suis et que j’estime. Je me suis donc penchée sur son cas en lisant le roman qu’elle a sorti en 2022.
Agathe est une ancienne dentiste, reconvertie en blogueuse littéraire puis écrivaine. L’autrice joue la carte de l’autofiction. Ce qu’elle raconte, c’est ce qu’elle a vécu. En tout cas, c’est là qu’elle puise la source de son inspiration. Ariane, c’est elle. Elle raconte ce qu’une femme ne raconte jamais: l’absence totale de morale et de culpabilité, le désir immense et égoïste à assouvir. Même si j’ai trouvé le propos intéressant et audacieux, il y a une forme d’étalage qui m’a mis mal à l’aise. Peut-être parce que je me suis mise à la place de ses enfants?
Agathe Ruga a admis s’être fâchée avec sa mère lors de la sortie de son premier roman et avec son père pour celui-là. Je suis fascinée par l’auto fiction, mais j’aime bien quand il y a quelque chose à défendre. Ici, j’ai l’impression qu’elle écrit tout ce qu’elle pense sans se soucier de faire du mal aux gens qui l’entourent et qu’à part la réalisation de son propre désir, il n’y a rien à défendre. Je n’ai pas à juger des urgences des uns et des autres mais je suis de celles qui pensent que tout doit être dit mais que la manière, la forme et le moment doivent être choisis avec soin.
Une héroïne (elle-même) peu glorieuse
Après, j’admets qu’Agathe ne s’épargne pas: elle ne donne pas de son héroïne une image glorieuse. Dans une interview accordée à l’époque de la sortie du livre, Agathe confiait: “Quand je pense à Ariane, ou quand je parle d’elle, je suis traversée par des sentiments ambivalents : la peine, la honte et la nostalgie. Car oui, il y a trois ans, je fus cette femme passionnée, révoltée, mal à l’aise dans sa vie de femme au foyer. Aujourd’hui, je me demande comment elle a pu perdre la raison et être autant dominée par la passion… ”
Lire ça me réconcilie avec la lecture de son roman. Elle est consciente que ce qu’elle a fait et ce qu’elle a été n’est pas brillant. Elle ne se donne pas le beau rôle. Bref, vous le lirez et vous me direz ce que vous en avez pensé?
Son troisième roman semble être une sorte de suite
Moi, je vais entamer la lecture de son nouveau livre Rendez-vous à la Porte Dorée. On y retrouve une mère de trois enfants (tiens, tiens, encore une fois?) qui regrette d’avoir quitté son mari pour une passion sans lendemain. Ce n’est pas la même femme mais il me semble que c’est la suite de l’histoire de L’homme que je ne devais pas aimer malgré tout. Je suis curieuse du traitement qu’elle réserve à son ex. On en reparle.
Acheter L’homme que je ne devais pas aimer d’Agathe Ruga.
Abonne-toi à ma newsletter TRANSPARENTE pour recevoir un mail de ma part chaque dimanche. J’y parle en toute honnêteté (encore plus qu’ici) de ma vie de maman.
Rejoins-moi sur Instagram, Facebook, YouTube et Pinterest. Si tu aimes le blog, tu peux aussi me payer un café pour le soutenir. Enfin, tu peux également te procurer mon Guide de la Belgique en famille qui rassemble 100 activités à faire en famille à travers tout le pays et mon livre Journal de Bord d’une maternité décomplexée.
