Mon enfant de 8 ans me provoque: courage, c’est normal !

by seayouson

Le comportement de l’enfant est insaisissable. Dans la parentalité, les acquis et vérités d’un jour ne sont pas forcément ceux du lendemain. Mon enfant a 7 ans et demi et je lui découvre des facettes que je ne lui connaissais pas. Mon petit garçon est parfois agressif sans raison. De plus en plus souvent, il lève les yeux au ciel et il s’agace plus vite.

Pour l’instant, je regarde ça avec beaucoup de tendresse: ce n’est pas facile de trouver sa place, de savoir ce qu’il est acceptable de faire ou non dans la vie, de comprendre ce que l’on attend de nous. Éduquer n’est pas une mince affaire. Grandir non plus.

J’ai lu, hier, le message désespéré d’une maman sur un groupe de parents sur Facebook. Elle disait qu’elle ne savait plus comment gérer le comportement de son enfant de 8 ans, en pleine phase d’opposition. Elle se demandait comment aider sa fille agressive et perpétuellement énervée sans crier et comment réagir face aux caprices et à l’impulsivité.

Mon enfant de 8 ans me provoque: pourquoi cet âge est considéré comme “le pire âge” pour les parents

Vu que je suis étonnée par le chamboulement hormonal auquel j’assiste en direct chez mon fils, je me suis intéressée de près à la question et j’ai découvert que l’âge de 8 ans faisait partie des âges les plus compliqués à gérer pour les parents. On fait le point.

Votre enfant de 8 ans fait preuve d’agressivité et l’instant d’après vous réclame un câlin? Il pleure pour un rien, n’arrive plus à s’exprimer sans s’énerver, vous répond en levant les yeux au ciel et vous avez l’impression qu’il est subitement entré dans une phase de préadolescence précoce?

Selon les psychologues, c’est tout à fait normal. Ça fait partie du développement de l’enfant. Les parents sont mentalement préparés au Terrible Two et à l’adolescence mais pas à la sortie brutale de la petite enfance.

Avant d’aller plus loin, je rappelle que certains enfants réussiront à canaliser leurs frustrations mieux que les autres. Chaque enfant a sa propre personnalité et l’environnement dans lequel il évolue a aussi un rôle à jouer sur sa façon de tolérer la frustration.

8 ans peut être l’âge du cauchemar dans certaines familles, mais ça ne sera pas le cas ailleurs. Tant mieux.

C’est cependant une affirmation: grandir ne se fait pas sans heurt. Le développement du cerveau et du corps est à l’origine de ces réactions inattendues.

« Les enfants en âge d’être à l’école primaire ont des défis sociaux et émotionnels qui peuvent être compliqués et difficiles à gérer pour les parents », note le docteur Marquita Davis, directrice de KinderCare, sur le site parental américain Mother.ly.

8 ans l'âge de l'enfer parental

Des changements au niveau mental, physique et émotionnel

Les enfants de 8 ans découvrent que le monde est vaste et se sentent prêts à explorer leur indépendance. « A 8 – 9 ans, l’enfant a une poussée de croissance à la fois mentale et physique mais surtout émotionnelle », explique Mary Ann Little, psychologue, clinicienne et autrice de nombreux livres sur l’éducation des enfants. 

Les enfants de 8 ans font de grands bonds cognitifs en développant des compétences linguistiques, mathématiques et écrites plus avancées.

« Ils comprennent la relation de cause à effet et le fonctionnement des choses. Et même si la puberté n’est pas encore là, ils prennent conscience des changements qui surviennent dans leur corps. »

En prime, ils se développent de façon affective: ils veulent être plus indépendants et ils apprennent à se connaître. « Ils ont le désert croissant d’appartenir à un groupe et de trouver leur place dans l’ordre social, que ça soit à l’école ou dans le sport. L’exclusion sociale devient plus douloureuse. »

En gros, les enfants de 8 ans naviguent dans le monde de manière nouvelle et ils provoquent leurs parents pour affirmer leur indépendance. « Beaucoup sont plus têtus ou désagréables. Plus il expérimente son autonomie, plus l’enfant est sensible et difficile. »

8 ans serait l'âge le plus difficile pour les parents

Comment aider un enfant de 8 ans à gérer ses émotions?

Je le répète souvent, c’est vraiment mon mantra depuis que je suis mère: ça va passer. C’est LA phrase que je me répète quand mon enfant est infernal. Cette phase-là, même si elle est violente, n’est qu’une phase. Se le répéter permet déjà d’atténuer un peu l’anxiété. 

Comment réagir face à un jeune enfant de 8 ans en pleine tempête émotionnelle? Voici quelques conseils.

Armez-vous de patience

Respirez profondément devant le comportement insupportable de votre enfant et rappelez-vous que son attitude n’est pas directement dirigée contre vous. Selon les experts, il faut prendre du recul et faire preuve d’empathie face à un enfant turbulent. Coucou l’éducation positive.

« C’est difficile d’être un enfant de 8 ou 9 ans qui veut être adulte d’un côté et qui voudrait un câlin de l’autre côté. »

Mon enfant de 8 ans me provoque: pourquoi c'est normal

Limitez les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux peuvent avoir une influence néfaste sur le comportement des jeunes enfants (et tout le monde en général, en fait). Le comportement des enfants est directement impacté par ce qu’ils voient en ligne.

Pour leur bien et pour le bien de la vie de famille, interdisez-leur l’accès à Instagram, TikTok et compagnie. Ça leur évitera de se comparer et de souffrir de ces comparaisons.

Encadrez sans contrôler

Il faut mettre des limites et accompagner son enfant dans la gestion de ses émotions. Essayez d’adopter une démarche bienveillante et tentez de lui montrer comment identifier les choses qui vont le faire vriller et comment calmer son mal-être. Il faut lui expliquer, lui dire que ce qu’il traverse est normal.

Les parents peuvent aussi responsabiliser leurs enfants en leur donnant des tâches adaptées à leur âge. Un enfant difficile ne l’est jamais sans raison. Les crises de colère sont peut-être là pour vous dire qu’il a besoin qu’on lui fasse confiance. Et puis, être fâché, c’est en réalité parfois être triste mais ne pas savoir comment l’exprimer.

Il faut travailler avec lui, son estime de soi. Les parents peuvent aussi permettre à leur enfant de passer un peu plus de temps avec ses amis en dehors de l’école.

Même si c’est difficile, il faut, à un moment, lâcher un peu la bride à l’enfant qu’on a mis au monde, lui laisser un peu plus de liberté. Peut-être que le moment est venu.

Ayez confiance en lui pour qu’il ait confiance en vous. C’est la clé pour s’épanouir.

Rappelez-vous que votre enfant a toujours besoin de vous, même s’il vous repousse

Pas simple de faire face à quelqu’un qui teste les limites en permanence et qui nous repousse avec agacement. En tant que parent, on peut être déstabilisé par les crises de colères soudaines de la chair de sa chair et n’envisager que les punitions. Ou bien céder aux caprices, parce qu’on croit que c’est plus facile.

Les psychologues vous rappellent l’importance de la communication verbale et corporelle pour apaiser un enfant agité, en pleine provocation. La bienveillance et le silence, parfois, sont la clé pour aider son enfant.

Dites-lui que vous l’aimez envers et contre tout. Et si tout ce que vous dites l’énerve, prenez-le dans vos bras. Rien de tel qu’un câlin pour désamorcer les conflits. Il faut lui montrer que vous êtes là pour lui, même s’il en doute.

Tout ça, en fait, vous prépare à rencontrer l’adolescent qui, bientôt, habitera sous votre toit.

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