Stop au parent zen à tout prix: oui, vous avez le droit de vous mettre en colère

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Vous vous êtes mis en colère contre votre enfant et vous culpabilisez à mort. Arrêtez. Tout de suite. Le parent zen à tout prix, ça n’existe que dans les livres et de toute façon, ce n’est bon pour personne: oui, vous avez le droit de vous mettre en colère.

Dans le livre baptisé “Hyper-parentalité: Apprendre à lâcher prise pour le bien des parents et des enfants“, le psychopédagogue Bruno Humbeeck explique qu’être un parent zen n’est pas toujours une bonne chose pour l’enfant. Et c’est un avis qui mérite d’être entendu.

C’est quoi un parent zen?

Le parent zen ne se met jamais en colère. Il est, selon Bruno Humbeeck, le parent “maître absolu de ses nerfs, flegmatique jusqu’au bout des ongles”. “C’est un parent imperturbable quand bien même son enfant ferait de son mieux pour se montrer insupportable.”

C’est un parent qui a une voix posée, une humeur égale qu’importe les affronts et l’impertinence de la petite personne face à lui. Et “les colères de l’enfant s’écrasent sans cesse contre le mur solide bâti par les parents zen”, note Bruno.

Pourquoi être un parent zen est un problème?

Selon Bruno Humbeeck, “le problème de la zénitude parentale, c’est qu’elle ne délivre pas aux enfants la totalité des informations dont ils ont pourtant besoin pour décoder l’état émotif parental.”

“Dire je suis très fâché sur un ton qui ne laisse rien paraître” et ne pas laisser le corps exprimer cette colère, “c’est une façon d’annuler le message qu’on dit par ce qu’on montre de soi”.

Le parent zen se contredit. Il se dit en colère mais il n’en laisse rien paraître et du coup, les signaux sont brouillés pour l’enfant. Comment faire confiance à quelqu’un qui envoie un double message? Comment comprendre la bonne façon d’exprimer ses émotions si même notre personne référente n’y arrive pas?

Pour l’adulte qui réprime à ce point ses émotions, il y a aussi un risque: celui d’imploser de l’intérieur.

On a aussi le droit de se mettre en colère quand on est parent!

Bruno Humbeeck rappelle donc très justement que le parent a le droit, lui aussi, d’exprimer sa colère. Le parent a le droit, au même titre que l’enfant, d’exprimer ses émotions. C’est même une nécessité.

“Les émotions ressenties par papa ou maman sont tout aussi importantes que celles qu’éprouvent les enfants”, écrit-il. Et ça fait du bien de le lire!

Bruno Humbeeck conseille aux parents de “vivre pleinement leurs émotions en ne se laissant toutefois pas déborder par elles.”

Le parent zen, ce produit de la parentalité positive excessive

Bruno Humbeeck n’est absolument pas contre la parentalité positive mais il est contre ses dérives. Il rappelle que les modèles de parents qu’elle érige en tant que normes ne sont en fait que des modèles théoriques.

Une fois ces parents-là, et donc le parent zen, confrontés à la réalité, souvent ça coince et c’est normal.

“Le parent parfait n’existe que dans les livres”, note-t-il. Il rappelle à ceux qui en doutaient que l’obéissance n’est pas un vilain mot. “L’obéissance n’est un problème que si elle est aveugle. (…) Elle est une vertu quand elle signifie qu’on est sensible à ce qui se vit dans un groupe par chacun de ceux qui le composent avec nous. (…)”

“Il faut de toute urgence apprendre aux hyper-parents que le mot obéissance n’est pas une injure et que l’obéissance véritable, lucide, volontaire et sensible aux intérêts du collectif grandit toujours celui qui en fait preuve.” Ça mérite réflexion.

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