Lettre au sujet de Noël adressée à l’adulte que deviendra mon enfant.
Mon enfant, Noël approche et je vois tes yeux briller.
Je t’entends t’émerveiller quand la guirlande lumineuse du sapin se met à clignoter et quand tu ouvres la petite fenêtre du jour de ton calendrier de l’avent. Noël n’est pas encore tout à fait là que tu fais déjà des oh et des ah.
Le réveillon est proche et il ne sera pas différent des autres années. On fêtera Noël à trois, ton papa, toi et moi. On fera un apéro à rallonge et on regardera un film de saison, collés serrés dans le canapé.
Le 25 au réveil, Père Noël aura déposé les cadeaux qui te sont destinés au pied de l’arbre que tu as toi-même décoré. J’entends déjà d’ici le papier qui se froisse, tes commentaires et ton rire.
J’espère que je me souviendrai des paillettes dans tes yeux
J’espère que je me souviendrai des paillettes qui brillaient dans tes yeux, petit, quand tu auras grandi. Que j’arriverai à conserver, pour toi, la magie des fêtes de fin d’année dans le foyer que tu auras déserté.
Que je ne deviendrai pas l’un de ces parents aigris, relou qui te mettent la pression dès la mi-octobre pour savoir chez qui tu passeras Noël.
De ces parents incapables de dire je t’aime frontalement, maintenant que leur progéniture est adulte.
Incapables de dire: En fait, je te mets la pression parce que je ne sais pas comment te faire savoir autrement que je rêve de t’avoir à ma table le 24, ta présence au réveillon me comble de joie.
Incapables de dire: Depuis que tu as quitté la maison, la magie de Noël n’existe plus, les fêtes n’ont plus les mêmes saveurs. Si tu savais comme tu me manques.
Quand on est grand, Noël s’appréhende
Tu es petit, tu ne t’en rends pas encore compte. Mais quand on est grands, Noël n’est plus qu’une longue litanie de plaintes et de problèmes d’agenda.
Quand on est grands, Noël s’appréhende. On y va à reculons. La soirée du réveillon est une soirée à enjeux. Autour de moi, je ne vois que ça…
Des femmes noyées par la charge mentale liée aux cadeaux, à la préparation du repas, au calendrier…
Le 24, chez tes parents ou chez les miens? Qu’importe la réponse, on sait que les dents vont grincer et qu’il va falloir se justifier.
Non mais dis-moi, elle veut quoi ta soeur? C’est ta soeur quand même! On s’offre souvent des cadeaux par obligation et rarement avec le cœur.
On n’a pas eu le temps d’y penser assez longtemps à l’avance, alors on prend le premier truc qui peut convenir dans une boutique sans intérêt.
On dépense de l’argent pour rien parce que ça ne fait plaisir à personne: ni à celui qui l’offre, ni à celui qui le reçoit.
Lettre à mon enfant devenu grand au sujet de Noël
Mon fils, un jour, tu grandiras, et tu auras construit ta vie. Tu auras des projets dont je serai exclue.
Tu partageras ta vie avec une personne qui aura, elle-même, une famille et ses propres traditions, son propre agenda, ses habitudes et son passif.
J’espère que Noël ne sera pas un sujet entre nous. Qu’on sera tous conscients que c’est complètement idiot de s’attacher à cette date-là, alors qu’on n’est pas catholiques.
J’espère que tu auras toujours envie de t’asseoir à ma table. Que venir voir tes parents ne sera pas une corvée, un moment redouté. Que tu nous pardonneras nos errances et nos ratés.
J’espère que je n’aurai pas besoin de Noël pour passer du temps avec toi et tes éventuels enfants.
J’espère que je ne te forcerai jamais à choisir
J’espère qu’on n’oubliera jamais le mantra de ta petite enfance: « Ce qui compte, c’est l’amour. » Et qu’on saura l’appliquer dans notre relation d’adulte à adulte.
J’espère que je me souviendrai à quel point tu aimais la fin d’année et ses lumières partout et que je ne viendrai pas gâcher tes souvenirs de petit garçon en attendant de toi quelque chose que tu ne sauras pas me donner.
En te forçant à choisir. Entre ta belle-famille et nous.
Ou pire encore: entre ton père et moi, si on ne tenait pas jusque-là.
J’espère que j’aurai assez de souplesse pour qu’on réinvente les choses, tous ensemble.
J’espère que j’aurai la vie assez remplie pour ne pas trop souffrir de ton éventuelle absence à mes côtés, le 24 décembre. Que je me rappellerai que moi aussi, j’ai parfois déserté ce soir-là, pour trinquer dans la famille de l’autre.
En attendant, je vais profiter du Noël qui s’annonce et écouter ton rire d’enfant qui cascade, qui inonde, qui illumine, qui rend tout plus joli et plus intense.
Je vais profiter de ton innocence, de ta naïveté et de ta joie immense de nous avoir, tous les deux, rien que pour toi.
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