Je suis maman d’un petit garçon: voici tout ce qu’on ne m’avait pas dit

by seayouson

Quand on m’a dit que j’allais devenir maman d’un petit garçon, j’étais soulagée. J’ai longtemps eu des rapports compliqués avec ma mère et ils sont aujourd’hui inexistants.

J’ai tendance à mettre nos tensions (en partie) sur le compte de notre genre commun et c’est peut-être complètement idiot… Mais savoir que j’allais avoir un petit mec, c’était l’assurance, pour moi, de ne pas reproduire ce que j’avais connu.

Je m’attendais à ce que la maternité soit un bouleversement. Mais je n’avais pas mesuré à quel point le fait d’avoir un garçon allait changer à ce point ma perception du monde.

Voilà toutes les choses qu’on ne dit pas aux mamans des petits garçons.

maman d'un garçon: ce qu'on ne dit pas

Je suis maman d’un garçon et je prends la phrase “Éduquez vos garçons” comme une gifle

Je ne m’attendais pas à me prendre cette phrase en plein visage, partout, tout le temps, sur les réseaux sociaux.

Tu es là, dans ta journée, tu scrolles tranquillement et BAM, tu as subitement toute la responsabilité du monde pourri sur tes épaules.

C’est déjà énorme d’être parent en soi, qu’importe le genre de son enfant. Mais là, en étant maman d’un garçon, j’ai l’impression que je suis responsable de toutes les Weinstein qui peuplent le monde.

Je n’imaginais pas la pression qu’on mettait aux mamans de garçons

Je n’imaginais pas la pression qu’on mettait aux mamans de garçons: à quel point, on allait me rappeler souvent, avec cette phrase ou dans l’actu, que c’était à moi de faire de mon enfant quelqu’un de bien.

maman d'un garçon

Évidemment que je l’éduque mon garçon: je suis une femme, je sais ce que c’est d’être emmerdée par un homme dans la rue, au travail, sans raison, partout, à tout âge.

Je fais évidemment tout ce qui est en mon pouvoir pour que ça n’arrive pas. Pour que le jeune garçon doux, gentil, généreux et affectueux qu’il est le reste à l’âge adulte.

Je suis maman d’un garçon et je prends mes responsabilités, je sais la part que j’ai à jouer dans cette histoire. Mon mari, son père, prend bien plus que sa part aussi.

Mon enfant a devant les yeux un modèle masculin exemplaire. Qui fait les courses, qui cuisine, qui repasse, fait les lessives, nettoie…

Mais je sais aussi que les gens qu’il rencontrera dans sa vie l’influenceront parfois bien plus que moi.

J’espère qu’ils partageront les mêmes valeurs, que les parents derrière ces enfants-là auront pris leur rôle à cœur, mais qui m’en donne l’assurance?

Je veux bien prendre mes responsabilités mais prenez la vôtre aussi

Je fais de mon mieux mais comment laisser un jeune garçon exprimer sa sensibilité au milieu de gens qui ne cessent de lui dire d’arrêter de pleurer?

Un des profs masculins de mon fils l’a récemment taxé de “drama queen”. Oui, il pleure plus vite que ses camarades, qu’il prend l’injustice très à cœur, qu’il est vite heurté quand on se moque de lui. Mais j’avoue, j’ai un peu sursauté.

L’éducation des garçons doit changer mais c’est toute la société qui doit changer en même temps. Parce que moi, à mon échelle, je veux bien faire mon possible.

Mais si, derrière, on cautionne ou on lui dit l’inverse de tout ce que moi, j’interdis à la maison…

Si on continue à donner raison aux garçons qui se la racontent, qui terrorisent, qui pensent que leur genre suffit à faire la loi, comment voulez-vous que ceux qui sont bien éduqués se fassent entendre?

La sensibilité et la douceur, ce n’est pas qu’une question de genre

Je m’en doutais mais je ne vais pas vous mentir: inconsciemment, je me disais qu’avoir un garçon, c’était synonyme de baston, de cris, de trucs qu’on jette, de colères… Les clichés ont la vie dure.

Un enfant, ça déconstruit absolument tous tes aprioris. Bien sûr, je ne me disais pas qu’une fille n’était que douceur et un petit garçon que brutalité. Mais quand même, j’avais quelques idées à la con de ce genre-là.

Dernièrement, je regardais mon fils faire un petit nid à une chenille. Il rassemblait des feuilles dans sa main, ajoutait de l’herbe.

Il regardait sa chenille évoluer dans ce petit environnement douillet quand une fillette de son âge est arrivée par derrière, s’est emparée d’une pierre et a explosé la chenille d’un coup, d’un seul.

maman d'un garçon

Mon garçon était bouche bée. Et moi aussi.

J’ai un enfant tendre, sensible, doux, plus souvent triste qu’en colère.

Ça n’a pas directement quelque chose à voir avec son genre. C’est sûrement plus une question de caractère, d’éducation, de tempérament, du foyer dans lequel il évolue au quotidien.

Ce truc en lui, depuis qu’il est petit

Et à la fois, quand je pense à l’inné et à l’acquis, je dois avouer qu’il y a quand même des goûts qui sont propres au genre.

Mon fils passe sa vie, depuis TOUJOURS, avec une petite voiture en main. Il adore les trains, les camions, les circuits de bagnoles et il me demande sans cesse à quel âge il pourra voir Fast and Furious.

Ni son papa ni moi ne l’avons poussé vers ces jouets-là, vers ces films-là. C’est en lui, depuis qu’il est petit.

Donc oui, un petit garçon, c’est tout ce qu’on imagine mais c’est plein d’autres choses aussi. On répète souvent que les petites filles aiment le rose, les paillettes et les licornes et on leur dit qu’elles ont le droit d’être qui elles veulent.

J’aimerais beaucoup qu’on dise ça aussi aux garçons: qu’on leur dise que oui, ils aimeront sûrement les bagnoles, la vitesse et l’aventure mais qu’ils ont tout autant le droit de porter du rose et qu’ils peuvent, sans honte, aimer les Barbies.

On ne parle jamais de décalottage alors que c’est un sujet important de la petite enfance des garçons

C’est un sujet donc on ne parle jamais aux mamans des petits garçons sauf quand il y a un problème: je veux parler du décalottage du prépuce.

J’ai découvert que c’était un sujet tabou en en parlant aux mamans de garçons autour de moi. On est toutes d’accord: les médecins n’expliquent pas dans le détail les gestes à faire ou à ne pas faire.

Sauf que excusez-moi, mais à notre âge, quand on voit un zizi de près, il est généralement décalotté depuis longtemps hein!

Et vu que les mères des garçons n’en ont pas entre leurs jambes, on ne sait pas forcément quoi faire, quand le faire, comment faire.

Les médecins devraient aborder le sujet plus franchement avec les parents des petits garçons.

Bref, être maman d’un petit garçon, c’est tout ça et plein d’autres choses encore. Quelles sont les choses qui vous ont surprise en devenant maman d’un petit mec?

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2 comments

Valérie 3 novembre 2022 - 14 02 22 112211

Coucou !
J’ai lu l’article parce que j’aime avoir différents points de vue même si je suis de nature très sûre de moi et souvent j’y vais au feeling, mais apparemment être mère, c’est douter de tout tout le temps et c’est très interpellant quand on n’est pas du style à se poser trop de questions dans l’absolu !
Je suis maman d’un garçon de 11 ans, mais aussi de 2 filles de 10 et 7 ans du coup j’ai une vision assez globale je crois !
Je n’aime pas non plus leur “éduquez vos mecs” et quoi, toi tu te les grattes pendant que moi j’éduque mon gamin ? Comme toi j’ai un homme que l’on peut qualifier de mec bien, même très bien, même tellement bien que je ne sais pas ce que j’ai fait dans une vie antérieure pour le mériter. Il s’occupe des 3 mieux que moi (c’est très objectif comme jugement), il est patient, doux et pédagogue, je n’ai aucune patience, je suis plutôt brusque et la pédagogie et moi ça fait 2, je suis sanguine et je pète des douilles régulièrement. Vis ma vie de Capricorne, mais non Val, t’es juste une connasse ah ah ! Mon garçon est fondamentalement gentil, je voudrais en faire un mec bien comme son père, mais ils sont totalement différents. Mon garçon est sanguin, nerveux, exalté et vit tout puissance 8000, c’est une tête brûlée. Il est sociable et recherche en permanence la compagnie et il vit à travers le jugement que l’on porte sur lui. Il a soif de reconnaissance de ses actes, il aime être félicité pour tout ce qu’il entreprend et encore plus si c’est bien fait. Il est élitiste alors qu’aucun de ses parents ne l’est (moi, je suis la fainéantise incarnée, si une tâche m’incombe, qu’elle soit professionnelle ou personnelle, je vais chercher le moyen de la faire vite et bien sans me faire de mal). Lui va chercher la manière qui lui rapportera le plus de suffrages.
Bref, tout ça pour dire que le caractère et le milieu externe dans lequel ils évoluent jouent un rôle beaucoup plus grand que ce que nous on peut inculquer dans le milieu familial et plus ils grandissent, pire c’est j’ai l’impression. Je pense dans l’absolu que j’en ferai un mec bien, mais je trouve qu’il y a beaucoup de choses qui ne sont pas soutenues dans le milieu scolaire ou le milieu sportif également et qui parfois déconstruisent ce que l’on essaie de mettre en place. Et dans notre société, c’est difficile d’être parfois différent sur certains points.
En ce qui concerne le décallotage d’un petit garçon, moi j’avais un frère un an plus jeune que moi et j’étais pas non plus au courant ah ah. Par contre, j’ai une pédiatre en or qui m’a tout expliqué à sa 1ère visite et qui a vérifié que ce qui était fait à la maison portait ses fruits au fur et à mesure qu’il grandissait et surtout avec l’aide de son Papa. Sans qu’il y ait de douleurs et sans pression ni traumatisme. Effectivement, en discutant avec des copines, c’est clairement pas comme ça partout. Et je trouve ça dingue que l’information ne passe pas mieux que ça pour quelque chose d’aussi naturel !
Ce qu’il y a de bien avec un trio d’enfants des 2 sexes, c’est que l’on peut observer beaucoup de choses (même si régulièrement, j’envie mes copines sans enfants, qu’on soit claire, c’est pas une partie de plaisir quotidienne, celles qui disent le contraire fument de la drogue !). Ici, ça joue à tout peu importe le sexe, ma seconde a baladé des voitures dans sa poussette pendant au moins 3 ans. Moi j’avais acheté des poupées qu’elle n’a jamais regardé, elle faisait comme son frère. La 3ème est arrivée et a fait un mix des 2 niveau jeux, de préférence le jeu qui provoquait le plus de réactions de la part des 2 grands, sinon c’est pas drôle !
Dans tous les cas, mon but est d’en faire des adultes libres, bien dans leurs baskets, sûrs d’eux, même si le doute fait partie de la vie, mais suffisamment sûrs pour être en sécurité et bien mentalement. Elever 2 gamines, c’est dur aussi, dans un monde ou la sexualité est parfois violente, omniprésente partout et où la femme dans les publicités ou les écrans (pourtant cadenassés à mort ici) est montrée comme une biche canon H24 et où tout est basé sur le physique (c’est un autre débat). Ma seconde est un peu comme ton petit garçon, très sensible, à fleur de peau, douce et moelleuse. C’était une petite nenette très timide et farouche (alors que ses parents ne le sont pas) et qui devenait agressive dès qu’elle était mal à l’aise pcqu’elle avait du mal à gérer ce sentiment de gêne (on l’a compris après 4 ans seigneur) depuis elle gère ses émotions avec les chevaux, grosse grosse passion dans sa vie et révélation pour elle ça l’a transformée ! Je pense aussi qu’en tant que mère, on a beaucoup sur les épaules dès la naissance. Avec un 1er, on apprend, on fait la blinde d’erreurs, on écoute les autres parce qu’on n’est pas expertes et chez moi, ça a façonné les enfants. Le 1er cache ses angoisses, mais en tant qu’ancienne angoissée je les fais sortir et je crois qu’il transporte mes doutes et mes peurs de l’inconnu qui font partie d’une 1ère grossesse. La seconde est très cool, mais moi aussi en tant que maman d’une seconde (15 mois après le 1er) j’étais beaucoup plus cool et Zen et la 3ème… mon dieu, je n’ai jamais vu autant de confiance en soi, d’autorité naturelle et d’absence de doutes chez un si petit être, mais moi à sa naissance, j’étais une mère forte, je me sentais experte, je ne me posais aucune question, je me faisais totalement confiance et je suis certaine que cette gamine a pris tous ces bons sentiments pour débuter sa vie de cette manière. A sa mode, en sécurité physiquement et mentalement, rien ne l’arrête.
Bref, je me suis un peu étalée ah ah, mais que ce soit fille ou garçon, la charge est différente, mais tout aussi grande. L’avantage c’est que l’on en parle de plus en plus et à plus de niveaux, mais ça prend du temps avant que ça soit un automatisme naturel pour ts les parents d’éduquer ses enfants dans la bienveillance et le respect d’autrui. Je me dis que rien que le fait de se poser la question fait qu’on est quand même une bonne maman et que tant qu’il y a de l’amour autour d’eux, ça ne peut que bien se passer ! Et parfois, je me dis qu’à notre niveau qd des potes viennent jouer à la maison, on peut aussi avoir une influence positive sur d’autres petits êtres sans s’en rendre compte et ça, c’est top ! D’ailleurs, après, j’arrête mais pour mon garçon et cette phrase à la con “éduquez vos mecs” j’avais acheté le livre corps, amour et sexualité (enfants de 5 à 12 ans) de Charline Vermont et qui prône le respect et le consentement mutuels en me disant que ok, la phrase était soûlante mais que le but était d’en faire un chouette gamin indépendamment des pressions à la con. En fait ce livre est un livre que beaucoup d’adultes devraient lire en fait parce que ça remet certaines églises au milieu du village ah ah. Ce livre est sur ma table de salon et les 3 l’utilisent hyper régulièrement et en ressortent des exemples dans la vie quotidienne. Ma dernière a dit à son frère la semaine passée “je ne t’ai pas donné mon consentement pour que tu prennes mes nouveaux bics” alors qu’ils étaient en train de jouer donc c’est ludique, c’est simple à comprendre (7 ans) et c’est facilement remis en pratique (hors sexualité, on s’entend hein). Mais je trouvais important que cette notion de respect et de consentement d’autrui soit acquise très tôt. Quand ils jouent ensembles et que ça commence à se chamailler, qd il y en a un qui dit “arrête”, ils s’arrêtent. Et ça, pour moi, c’est une grosse réussite, même si ici, ça passe par le jeu actuellement, dans moins de 5 ans, j’aurai 2 petits adultes sous mon toit, je trouve important qu’au moindre signal ils s’arrêtent et que s’il n’y a pas de consentement, ils n’entreprennent rien. A notre petite échelle, nous, les mères de garçons, on a la chance de pouvoir éduquer nos futurs petits hommes en mecs bien, comme on aurait voulu en rencontrer toutes notre vie et leur “éduquez vos mecs” ça prend tout son sens, moi je le prends en “éduque ton gamin pour qu’il soit un mec que t’aurais aimé rencontrer étant jeune” et là, ça change la donne et c’est totalement transposable en “éduquez vos filles, comme t’aurais aimé que tes copines soient étant jeunes” 🙂

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Nadia 5 novembre 2022 - 8 08 59 115911

Bonjour, merci pour cet article. J’ai un garçon de 5 ans qui est comme le vôtre,doux, sensible, calme et qui pleure souvent, et qui n’aime pas se battre. Ça me heurte tellement quand on lui dit d’arrêter de pleurer, quand on lui dit de montrer ses muscles ou que le rose c’est pour les filles et que lui me répond “mais moi j’aime le rose”.
J’ai une fille maintenant de 1 an et demi qui elle est bien l’inverse, indépendante, avec un fort caractère et pourtant les seuls compliment qu’elle entent sont “t’es belle”.
J’essaye de faire ma part dans l’éducation de mon fils, lui montrer qu’il a droit d’être sensible et de pleurer mais malheureusement son père est loin d’être un bon exemple dans la vie quotidienne. Alors j’ai les mêmes interrogations “comment élever un fils doux responsable et respecrueux quand autour de nous il a des injonction à faire tout l’inverse ?”. Alors oui “éduquez vos fils” je fais ma part et j’espère du fond du cœur que ça suffira.

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