Comment passer du temps de qualité avec son enfant? Comment trouver le temps pour ses enfants, en fait, dans cette vie qui va toujours trop vite?
On me dit souvent que je fais “plein de choses” avec mon petit garçon. On me demande régulièrement où je trouve le temps de regarder mon enfant grandir sachant que je suis à temps plein, que j’ai écrit un livre, que je tiens un blog ?
La question m’étonne et elle semble étrange ainsi formulée. Ce n’est pas de la frime, je ne me la raconte pas, mais je vais répondre ici à celles qui me l’ont posée. Comment faire pour passer du temps avec son enfant?
Je m’adresse à celles qui courent après les heures, qui ont l’impression de passer leur vie à “caser” les enfants pour gérer tout ce qu’il y a à gérer parce que la vie passe à une vitesse folle et qu’on a parfois à peine le temps de reprendre sa respiration que… c’est déjà demain!
Je vais être très honnête avec vous: moi aussi j’ai cette impression-là et oui, je passe beaucoup de temps avec Ezra mais il n’y a aucun secret particulier.
À part que je fais peut-être des choix un peu différents par rapport à la moyenne et que ça demande quelques sacrifices. Des sacrifices que je ne considère pas vraiment comme tels puisque j’ai choisi de les faire…
Passer du temps avec son enfant, c’est renoncer à certaines choses
Mais oui, je renonce à certaines choses sympas pour gagner du temps en famille par ailleurs. J’essaie de lutter contre le fait qu’on doive presque prendre rendez-vous avec les gens qui vivent sous notre toit pour passer du temps avec eux.
Parce qu’on est sollicités en permanence par la famille, les amis, le travail… Et on se retrouve vite partout et avec tout le monde sauf avec les gens qu’on aime.
Voici quelques exemples très pratiques pour que vous compreniez ma dynamique quotidienne qui est loin, très loin d’être parfaite. Mais qui me permet de passer plein de temps avec mon fils.
Action pour passer du temps avec son enfant: un congé parental
Je travaille beaucoup mais j’ai appris à dire non. Parce qu’à l’heure du “tout le temps connecté”, c’est plus que jamais nécessaire.
J’ai trop rallumé mon ordinateur dans ma vie sur des heures où je n’étais pas censée le faire. Et ça commençait à empiéter sur mon temps en famille.
Ces derniers mois, j’ai pris un congé parental. Ça existe, pourquoi s’en priver? Pendant cinq mois, j’ai travaillé quatre jours par semaine au lieu de cinq. J’étais en congé tous les lundis.
Mon homme, lui, travaille à horaire décalé et est en congé le lundi aussi. On a du coup bien profité des longs week-ends.
Sacrifice que cette action demande: j’ai moins d’argent
Mon salaire a été impacté par ce choix. J’ai choisi de gagner moins pour avoir plus de temps avec mon fils.
C’est parfois un peu ennuyant, on fait plus attention à nos dépenses, je n’ai plus fait de shopping depuis des lustres, mais vous savez ce qu’on dit: passer du temps avec nos enfants, ça n’a pas de prix…
Je suis donc riche de tous ces moments qu’on a passés et qu’on passe encore, à deux ou à trois.
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Action: des jours de congé en semaine
Mon congé parental prend fin le 1er juillet. Je reprends ensuite à temps plein.
Mais je fais durer le plaisir encore un peu: tout l’été, j’ai pris mes lundis et mardis de congé au lieu de tabler sur une seule fois quinze jours de congé.
Sacrifice: pas de grandes vacances
Je serai présente pour mon fils 4 jours d’affilée, toutes les semaines, tout l’été. Mais je n’aurai, du coup, pas de “grandes” vacances, pas de vraie déconnexion, pas de vrai break.
Ce ne sera pas les vacances les plus reposantes de ma vie. Mais de un, on ne peut pas tout avoir et de deux… on dormira quand on sera morts.
Action: je joue tout le temps avec lui
Je joue avec lui dès que j’ai éteint mon ordinateur. On sort les jeux de société et les coloriages, on va se promener, on discute.
Sacrifice: ma maison est rarement rangée
L’endroit où je vis est perpétuellement en désordre. Ne vous avisez pas de débarquer à l’improviste. J’ai de temps en temps une crise de rangement, quelques minutes affolées où je pète un plomb.
Et ça arrive souvent juste avant d’aller dormir… Mais en temps normal, je laisse les choses en l’état. Le ménage attendra. Et il attend souvent longtemps.
Je vais à l’essentiel, au minimum, au plus rapide. Pour que ça reste vivable. Je ne sais pas d’où vient l’idée qu’on doit entretenir sa maison à la perfection pour être une bonne mère.
C’était ok dans les années 60, quand les femmes ne travaillaient pas. Mais je refuse de me mettre la pression pour un peu de poussière sur l’étagère.
Je me dis que mon fils souviendra des jeux de société qu’on faisait ensemble et non pas de l’état de propreté de notre habitation. Donc tant pis, ma maison n’est pas bien rangée mais dedans, il y a de la vie et de la bonne humeur.
Chapeau à celles qui arrivent à avoir les deux.
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Action: je laisse le papa prendre sa place
Je ne fais pas forcément ce qu’on attend d’une femme ou d’une maman.
Sacrifice: les commentaires des gens
Et tant pis pour le qu’en dira-t-on. Pour passer du temps avec son enfant, il faut sacrifier son idée de la mère parfaite sous l’autel de ce qu’on est capable de faire sans devenir complètement folle.
Je fais le maximum, c’est-à-dire mon maximum, et de mon mieux. Certaines sont peut-être capables de bien plus. Je suis ok avec ça.
Mais surtout, j’ai un mari qui prend sa part. Je gère la paperasse, les rendez-vous chez le médecin, les billets d’avion, les bricolages, la mise au lit. Il cuisine, il lance des machines à laver, il repasse ses vêtements, je ne dois pas le faire pour lui.
Chacun a son rôle et ce rôle est interchangeable. Celui qui a le temps fait ce qu’il y a à faire pour que ça tourne rond. Je n’ai pas de charge mentale. Ou très peu…
Mon temps de cerveau est du coup disponible pour mon enfant quand je décide de passer du temps avec lui.
Est-ce que j’ai de la chance? Je ne sais pas. Je ne trouve pas ça normal de s’extasier sur ce qu’un homme fait alors qu’on ne dit rien à une femme qui fait la même chose.
J’ai un homme qui a été éduqué par une bonne maman, qui lui a appris à être indépendant et respectueux. J’essaierai de faire pareil avec mon fils pour qu’il fasse aussi partie des hommes qui assurent au quotidien.
Action: j’arrête de travailler tôt
Je m’arrête de travailler à l’heure, comme je vous le disais plus haut. Ça m’évite en tout cas de lui répéter, en culpabilisant: “Oui, j’arrive dans cinq minutes.” “Encore cinq minutes et j’ai quasi fini.” “Écoute si tu arrêtes de me parler, j’aurai peut-être fini plus vite.”
Sacrifice: je rallume l’ordi en soirée
Je rallume souvent l’ordinateur en soirée et parfois jusque tard dans la nuit. Parce qu’il faut quand même que certaines choses soient faites.
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Action: je l’emmène partout avec moi
J’emmène mon fils avec moi, à peu près partout quand il ne s’agit pas de boulot ou de soirées entre adultes.
Sacrifice: je perds beaucoup de temps
On ne va pas se mentir: je vais deux fois plus vite sans lui. Une petite course rapide au supermarché se transforme généralement en promenade interminable dans les rayons.
Mais je le prends avec moi parce qu’au final, qu’avais-je de plus important à faire que de l’écouter s’émerveiller et s’étonner, sa petite main dans la sienne?
Passer du temps avec son enfant, ce n’est pas que dégager du temps le week-end, ça se fait aussi au quotidien: en choisissant les fruits qu’il a envie de manger, en le laissant remplir la bouteille de lait à la ferme, en lui demandant de m’aider à porter un sac…
Ça lui donne un rôle à jouer dans la famille, on est une équipe, sa présence est requise pour donner un coup de main, ranger, balayer…
Mais sinon, j’évacue le pratique obligatoire comme les courses ou le shopping en commandant en ligne quand il dort. C’est déjà une sacrée épine hors du pied…
Et pour revenir à cette idée de: passer du temps avec son enfant, ça ne doit pas se faire que le week-end, on essaie de faire des trucs sympa aussi en semaine au lieu d’être englués dans la routine.
Si j’ai fini de travailler à 16 heures, pourquoi ne pourrais-je pas aller lui montrer l’Atomium à 18 heures? Ça demande un peu d’énergie de quitter sa journée de travail pour enchaîner sur une activité mais c’est agréablement régressif.
On a l’impression de faire un truc interdit, genre l’école buissonnière. Cette sensation doit d’ailleurs dater de l’époque où on fréquentait encore l’école et où on ne pouvait pas sortir en semaine.
C’est revigorant et ça permet de faire autre chose que s’endormir devant Netflix. On se réveille le lendemain physiquement fatigué, certes, mais le cœur gonflé d’une belle énergie.
Action: je fais la sieste avec lui
Quand vient l’heure de la sieste, je dors avec lui. (Du moins quand j’en ai l’occasion.)
Sacrifice: je ne peux pas ranger/bosser/batchcooker pendant ce temps-là
Je pourrais profiter du calme pour faire autre chose mais je suis fatiguée et j’applique toujours le conseil donné par la sage-femme qui me suivait lors de ma grossesse: dors en même temps que ton bébé.
Ce n’est plus un bébé mais le quotidien est parfois fatiguant malgré tout. Si j’ai envie de m’écrouler avec lui le week-end, je le fais. On se blottit, on se met au chaud, on papote jusqu’à tomber.
Et j’en reviens à ce que je disais plus haut: peut-être que ce soir, on mangera un morceau de pain avec un peu de fromage au lieu d’un bon petit repas mijoté fait maison…
Peut-être que le circuit de trains qui prend toute la place au milieu du salon y restera encore quelques jours et que je continuerai à l’enjamber en soupirant un peu, mais dormir ensemble, c’est aussi passer du temps ensemble.
Ma façon de faire n’est pas parfaite et je crois qu’un tas de gens ne supporteraient pas l’instabilité permanente de mon quotidien.
Mais voilà comment, techniquement, je m’organise (si on peut appeler ça comme ça parce que chez moi, c’est plutôt naturel) pour passer du temps avec mon fils qui n’aura pas 4 ans toute sa vie.
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4 comments
Encore un super article merci!
J’ai aussi tendance à “délaisser” le ménage pour profiter de moments en famille…mais pas encore assez à mon goût…les enfants grandissent tellement vite
Hellooo, je suis tout à fait d’accord avec toi et le ménage passe carrement au second plan ! En revanche, je ne dors pas avec lui pendant la sieste parce que je n’en ai pas besoin et je profite de ce temps libre ?
Je te rassure, je ne dors pas à chaque fois avec lui… ? mais je ne me prive pas si j’en ressens le besoin.
Avec 3 enfants, et pas de boulot à l’heure actuelle, mon organisation est forcément un peu différente mais j’aime beaucoup le pragmatisme de tes idées. Le bonheur des enfants n’est pas dans la qualité du DIY qu’on lui fait faire (ou plutôt qu’on fait POUR lui la plupart du temps, soyons honnêtes^^), dans l’ampleur culturelle ou pédagogique de son action, ou dans la perfection visuelle. Mais dans le fait qu’on soit vraiment sincère, et présent, réellement – même si c’est pour lire un livre, tricher à un jeu ou faire encore des pâtes quand on sait qu’il adore ça. Les enfants se rappelleront qu’on a pris le temps pour eux, vraiment – pas pour faire joli ou classe sur instagram. Et je crois qu’il devient parfois urgent de