C’était une nuit où être mère prend tout son sens. Dans l’obscurité, l’enfant au front chaud et à la toux sèche blotti contre moi, j’ai pensé à celles qui géraient ça toutes seules. Ces mères célibataires qui le sont par choix ou non.
Celles qui ont fait un bébé toutes seules parce qu’elles n’ont pas trouvé le père alors que leur horloge biologique s’apprêtait à sonner le glas.
Celles qui n’avaient pas prévu d’être mères célibataires mais qu’on a plantées là. Ou celles encore qui aimaient l’homme mais pas le père et pour qui le passage d’amants à parents s’est mal passé.
Les mères célibataires, expertes en jonglage, en agenda, en sourire de façade
Je pensais à ces femmes qui se retrouvent à tout gérer, qui sont devenues des expertes en jonglage, en agenda, en organisation et en sourire de façade.
Parce que j’imagine les litres de larmes ravalées, j’imagine les épaules solides qu’il faut avoir pour éduquer un enfant et assumer l’entière responsabilité des choix que ça implique.
Je les imagine si fortes, parce qu’obligées de se faire confiance, obligées de trancher, d’assurer.
Par la force des choses. Parce que la vie en a décidé ainsi.
Sur tous les fronts, dans toutes les circonstances…
Elles sont sur tous les fronts, dans toutes les circonstances, à l’eau, au moulin et le nez dans les comptes.
Elles n’ont pas le droit de défaillir, de faiblir, de pleurer, de se plaindre. Ou en tout cas, elles ne se l’accordent pas.
Elles n’ont personne à accuser en cas de raté. Elles ne délèguent pas, elles n’y pensent même pas.
Elles n’ont pas de charge mentale, elles ont la charge tout court.
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Elles sont la mère, le père, et même quand la tempête fait rage, elles gardent le cap, elles tiennent la barre, elles s’accrochent, serrent les dents et ne quittent jamais des yeux l’objectif: l’horizon apaisé, au loin.
Faire de l’enfant agité un adulte bien dans ses baskets.
J’imagine la solitude et la fatigue
J’imagine la solitude et la fatigue. En couple, on partage les inquiétudes, les nuits difficiles, les trajets d’école, et les fous-rires. Les prises de tête aussi.
Je pense à elles parce qu’elles s’endorment avec leurs peines et leurs joies et que personne n’est là pour pleurer ou se réjouir avec elles, personne n’est là pour leur dire que oui, ce moment-là était précieux et que oui, elles le chériront jusqu’à la fin de leur vie.
Elles se font des souvenirs toutes seules, il n’y a pas d’autres témoins qu’elles de ce qu’elles vivent en famille.
Les mères célibataires sont celles sur qui on compte mais elles n’ont personne sur qui compter.
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Chères mamans célibataires, vous avez toute mon admiration et toute ma compassion.
Soyez fières de vous, de ce que vous arrivez à faire, pardonnez-vous vos errances et vos hésitations, autorisez-vous quelques heures en solo, sans culpabiliser, baissez les armes.
Vous êtes des warriors, ne l’oubliez jamais.
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14 comments
Maman célibataire d’un petit bout de presque 5 ans, je veux juste te dire MERCI pour ce très bel hommage!
et pour tout ton blog d’ailleurs
?????? Courage! Ça doit pas être simple!
Merci ??
C’est bien vrai que ce sont des femmes admirables; encore plus admirables que les autres mamans ce qui n’est pas peu dire !
<3 <3 Quel texte <3
J’ai pleuré en te lisant. Suite à un divorce j’ai été maman solo 2 ans avec 2 enfants qui avaient 1 an et 8 ans au moment du divorce. Biensur il y a un papa. Mais c’est moi qui avait (a) les enfants et qui gère tout le quotidien et les angoisses qui vont avec.
Ma plus grande angoisse à cette époque était “je n’ai pas le droit d’être malade, grave malade..”. J’ai eu une pyelonephrite avec scepticemie. J’ai refusée l’hospitalisation parce que je n’en avais pas le choix…
Merci pour ton article.
Aujourd’hui à nouveau en couple. C’est plus facile. Oui on peut se reposer et partager nos émotions et le quotidien. On se sent moins seule mais j’ai gardé cette habitude de gérer…
?????? je ne sais pas quoi dire. Je suis touchée de t’avoir fait pleurer.
Maman solo depuis 4 ans… 3 enfants de 5, 6 et 8 ans aujourd’hui
Je n’arrive pas a refaire confiance à un homme… d’ailleurs je ne trouve ni le temps ni l’énergie d’essayer
Ton texte est tellement juste que les larmes ont coulé toutes seules…
“Celle sur qui tout le monde compte mais qui n’ont personne sur qui compter…”
Juste merci
?
Je n’avais pas trouvé le temps de venir lire ton article avant… Je viens de pleurer en le lisant et je voudrais te remercier d’avoir su mettre des mots sur notre vie. MERCI
Amandine, 32 ans, maman célibataire depuis bientôt 3 ans, de Marius 5 ans 1/2 et Antonin bientôt 4 ans.
Salut à vous, belles mamans en couple,
Je suis aussi maman célibataire, de 3 enfants en bas âge depuis 2 ans. Quand j’ai lu le texte, très vrai au demeurant, ce que je me suis dit, c’est : “ok, le texte est beau, mais toi qui lit et qui n’est pas seule, as-tu déjà soutenu concrètement une maman seule?” Je veux dire, en lui offrant de l’aide dans son quotidien, un repas, une sortie, un baby-sitting, un massage, ou parfois simplement du temps de qualité pour l’écouter parler? Non parce que moi j’en ai lu des tas, de ces beaux textes sur les blogs, mais pour l’avoir vécu, ce qui touche le fond du coeur, ce qui aide vraiment, c’est l’amour et le soutien concret que l’on peut recevoir d’un proche, mais aussi d’une copine, d’une voisine, même d’une inconnue… On a besoin de cette aide, de cette compassion, de cette compréhension. On a besoin de ne pas toujours se retrouver seule le week-end parce que c’est soi-disant un temps familial, mais comme on est seules et bien, pour beaucoup, on n’est plus une famille. Et non, ce n’est pas toujours “génial” d’avoir du temps pour soi quand les enfants sont chez papa, parfois, c’est très lourd, le temps pour soi, seule chez soi. Je lance un pavé dans la marre, n’est-ce pas? Vous m’en voulez? Faut pas, ce n’est pas méchant, au contraire, je souhaite susciter le questionnement, et pourquoi pas, plus de compréhension et de solidarité. Entre mamans ce qu’on a besoin, c’est d’être là les unes pour les autres, s’entraider, et surtout apprendre à se laisser aider 😉 Des bises
Le fait de lire se que l’on ose pas dire parce que l’on n’a pas trouvé l’espace pour en parler… c’est fou le bien fou que ca fait. Je suis une maman d’un enfant de 10 ans déjà.
Je ne trouve aucune histoire qui ressemble à la mienne, car j’ai eut cette enfant suite au viol de mon ex compagnon que j’ai du fuir pour construire ma vie. Les années sont passé j’ai tenté de refaire ma vie mais je n’ai toujours pas guéri de mes blessures. Il faut être bien pour être deux et chaque relation est un échec mais me font grandir chaque jour un peu plus, et assure un peu plus l’avenir de mon fils que j’aime tant.
Je ne poste pas ce message en victime car aujourd’hui mon histoire est ma force. Et pour ca il m’a fallut sortir de l’isolement, affronter la discrimination les jugements, accepter que l’on a droit faire des erreurs, demander de l’aide sans honte et trouver la paix en soi.
Votre article me donne envie d’écrire la mienne, cette histoire que l’on prend pour habitude de garder pour soi mérite d’être partager.
La vie me surprendra toujours et je compte bien en profiter.
Je ne veux pas guérir car je ne suis pas malade mais je veux apprendre a vivre avec et un jour gouter a ce bonheur d’être à la fois une femme et une mère.
Merci a vous pour cette article, et je souhaite à toutes les mamans célibataires avec ou sans père d’Être HEUREUSE !!
Merci! Ça m’a fait du bien de lire ça, mon petit à 6 mois et j’ai perdu son père il y a un an,et je suis isolée à cause de la pandémie, dans un pays dont je ne maîtrise pas complètement la langue.
Oh là là Mila… Je suis tellement désolée pour toi. Ton message me touche beaucoup. Où te trouves-tu? N’hésite pas à m’écrire pour discuter: seayouson@gmail.com.
Juste pour info .. Il y a aussi des papas solos … peu mais ils existent -) .. C’est mon cas en solo avec mon petit bout de 3 mois .. Le texte reste néanmoins très vrai.