Dans un documentaire diffusé le lundi 19 juin, Brigitte Bardot revenait sur sa maternité. Ce moment généralement heureux dans la vie d’une femme, elle l’a vécu comme un drame absolu. Selon elle, ça a fait deux malheureux: son fils et elle. D’abord surprise, j’ai fait quelques recherches sur son fils unique et la relation qu’elle entretient avec lui. Les propos qu’elle a tenus à son sujet dans le passé sont hyper violents. D’abord, je l’ai jugée et puis, je me dis que c’était infiniment triste… Je vous explique.
Quand j’étais adolescente, ma mère m’a dit que « je ne trouverais jamais personne [pour être en couple avec moi] parce que je ne savais pas vider un lave-vaisselle ». Cette réflexion, complètement absurde mais violente quand on est une jeune fille en pleine construction, m’a marquée: j’en parlais encore ce week-end avec mon mari et mon fils.
Les mots d’une mère nous imprègnent et nous habitent. Ils font de nous ce que nous sommes. Perso, ça m’a convaincue que je ne voulais pas être aimée parce que je savais « tenir un ménage », comme le voulait l’expression à l’époque. Et je ne vide jamais un lave-vaisselle, par principe. Ça ne m’empêche pas d’être aimée. J’ai déjoué le sort que ma mère m’avait jeté.
Tout ça pour dire que je ne sais pas comment s’est construit le fils unique de Brigitte Bardot avec les mots qu’elle emploie pour parler de lui. Dans un documentaire de Mireille Dumas diffusé ce lundi 19 juin sur Canal + et intitulé Brigitte Bardot: l’insoumise, l’actrice de 88 ans est revenue sur sa maternité mal vécue.
Elle a voulu avorter, le médecin a refusé
Brigitte Bardot a donné naissance à Nicolas, le 11 janvier 1960. Elle était en couple avec Jacques Charrier et elle avait 26 ans. Brigitte Bardot avait souhaité avorter mais l’IVG n’était pas légale en France à l’époque et son médecin a refusé de pratiquer l’intervention.
Aujourd’hui, elle admet: « Je n’étais pas assez mature pour être mère. Je savais aussi que j’avais besoin d’avoir des parents, d’avoir un amoureux près de moi qui me guide, qui me protège, qui m’aide… et je ne me voyais pas du tout commencer à donner à un enfant ce que j’attendais des autres. »
Dans le magazine Point de vue, en août 2020, elle racontait: « Quand il est né, c’était l’hystérie autour de moi. C’était de la folie. La chambre d’accouchement installée dans ma maison, les photographes derrière les fenêtres, ceux qui se déguisaient en médecins pour me surprendre. Il n’y avait aucune intimité. C’était terrible.”
“J’ai associé la naissance de mon fils à ce traumatisme. Et c’est Nicolas qui en a porté les conséquences. »
Elle a tenté de se suicider neuf mois après son accouchement
Neuf mois après la naissance de son fils, elle a tenté de se suicider. Elle avait déjà voulu mourir à 16 ans, en se mettant la tête dans le four. Dans le documentaire, elle raconte: « Je n’aime pas tellement la vie et je déteste la mort. Mais parfois la mort m’est apparue comme seule issue à des problèmes que je croyais insurmontables.”
“Quelqu’un a dit : Le suicide, c’est l’impossibilité de vivre les cinq prochaines minutes. Et c’est vrai. Il arrive un moment où l’on se dit Je ne veux plus. Et c’est à ce moment-là qu’on fait une connerie. »
“J’aurais préféré accoucher d’un petit chien”
Brigitte Bardot avait déjà eu des mots très durs au sujet de son fils dans son autobiographie Initiales B.B.: Mémoires, sortie chez Grasset. Elle avait notamment déclaré qu’elle aurait « préféré accoucher d’un petit chien. »
“Ce bébé était comme une tumeur: je n’attendais que le moment où l’on m’en débarrasserait”
« C’était un peu comme une tumeur qui s’était nourrie de moi, que j’avais portée dans ma chair tuméfiée, n’attendant que le moment béni où l’on m’en débarrasserait enfin.”
Le cauchemar arrivé à son paroxysme, il fallait que j’assume à vie l’objet de mon malheur. » Elle racontait s’être « bourrée le ventre de coups de poing » quand elle avait appris sa grossesse.
Nicolas Charrier, qui avait 3 ans quand ses parents se sont séparés, a grandi avec son père. Aujourd’hui, il vit en Norvège, avec la famille qu’il a fondée.
Rejoignez-moi sur Instagram, sur Facebook et sur Pinterest.
Le fils a poursuivi sa mère en justice
En 1996, « effroyablement affecté » par les propos tenus par sa génitrice dans sa bio, il l’a poursuivie en justice pour « violation et atteinte à la vie privée du foetus ». Brigitte Bardot et son éditeur avaient été condamnés. Elle avait dû verser des dommages et intérêts au fils mais également au père.
Les relations mère-fils sont aujourd’hui cordiales mais distendues. « Nous nous appelons régulièrement. Il me rend visite une fois par an à la Madrague, seul ou accompagné de sa famille, de sa femme, de mes petites-filles […] Je l’aime d’une manière spéciale. Et lui aussi. Il me ressemble un peu. Physiquement il a beaucoup hérité de son père. »
Une histoire triste qui rappelle à quel point le droit à l’avortement est précieux
Brigitte Bardot a confié avoir vécu sa maternité comme « un drame ». « Ça a fait deux malheureux: mon fils et moi. » Si on dépasse les propos qu’elle tient au sujet de son enfant, qui doivent vraiment être atroces à entendre quand on est l’enfant en question, finalement, l’histoire est assez triste.
C’est l’histoire d’une femme qui n’a pas eu le choix. Elle ne voulait pas de cet enfant. Elle l’a dit dès qu’elle est tombée enceinte et elle n’a jamais prétendu le contraire.
C’est une histoire qui rappelle à quel point le droit à l’avortement est précieux et se doit d’être protégé. Il vaut mieux pas d’enfant du tout plutôt qu’un enfant non désiré qui doit vivre en sachant que personne ne voulait de lui.
À lire ailleurs sur le blog sur le même sujet
Abonne-toi à ma newsletter TRANSPARENTE pour recevoir un mail de ma part chaque dimanche. J’y parle en toute honnêteté (encore plus qu’ici) de ma vie de maman.
Rejoins-moi sur Instagram, Facebook, YouTube et Pinterest. Si tu aimes le blog, tu peux aussi me payer un café pour le soutenir. Enfin, tu peux également te procurer mon Guide de la Belgique en famille qui rassemble 100 activités à faire en famille à travers tout le pays et mon livre Journal de Bord d’une maternité décomplexée.