Enfant unique, enfant roi: j’ai un seul enfant et je vous assure que c’est faux

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Avant d’avoir un enfant, je croyais aux clichés. Je pensais donc qu’un enfant unique était forcément un enfant roi. Maintenant que je suis la maman d’un enfant unique et qu’il y a pas mal de famille avec la même configuration autour de moi, je constate qu’il n’y a rien de plus faux. 

Beaucoup de parents croient savoir ce que c’est que d’élever un enfant unique parce qu’ils ont eu un seul enfant avant d’en avoir plusieurs et qu’ils se souviennent du temps infini qu’ils pouvaient lui consacrer par rapport au temps limité qu’ils lui consacrent aujourd’hui. Oui, ok, mais ça n’a rien à avoir.

Je parle de ce qui se joue sur la longueur et de la façon dont on envisage l’éducation quand on est parent d’un enfant unique et qu’on sait, parce qu’il s’agit d’un vrai choix éclairé, qu’il ne sera jamais rejoint par un frère ou une soeur…

Enfant unique, enfant roi? C’est faux!

Un enfant roi est un enfant qui croit que tout lui est permis ou que tout lui est dû. Il exige d’être au centre de l’attention: que ce soit de ses parents, de ses professeurs, de ses amis. Un enfant roi est un enfant qui refuse l’autorité, qui se met en colère dès qu’on tente de lui imposer des limites, qui manque de respect aux adultes, aussi, généralement.

C’est une erreur de penser qu’un enfant unique est un enfant roi. Alors oui, on leur consacre du temps à ces enfants-là. Et c’est normal: on a plus de temps pour un enfant que pour deux, c’est mathématique.

Mais justement, moi, maman d’un seul enfant passant la plupart de mon temps avec lui, je veux que tout le monde y trouve du plaisir donc il est hors de question que je me laisse marcher dessus.

Être parent d’un enfant unique, c’est souvent être très exigeant

Je constate en fait que ma réalité est celles de nombreux parents d’enfants uniques autour de moi. Les parents d’enfant unique sont terriblement exigeants, les limites posées sont plus claires, elles sont immuables et donc, plus facilement respectées.

Attention, ne me lisez ou ne m’interprétez pas mal: ça ne veut pas dire que les parents qui ont plusieurs enfants sont négligents et que les enfants issus de famille nombreuse sont des petits animaux mal élevés. Pas du tout. J’explique ce que je suis en tant que mère d’un enfant unique, issue d’une famille nombreuse (j’ai deux frères et une sœur). Je ne mets rien en opposition. Ce n’est pas mieux ni moins bien, c’est comme ça.

Je dis juste que le nombre d’enfants a forcément un impact sur notre manière d’être avec eux. Il ne faut pas avoir des études de psycho pour constater que le deuxième enfant a des privilèges que le premier n’avait pas au même âge. Il suffit de voir ça avec les consoles de jeux.

Souvent, l’aîné a dû attendre 8 ou 9 ans pour en avoir une. Le petit, pourtant de deux ou trois ans son cadet, a le droit de le regarder jouer pendant des heures par-dessus son épaule ou on lui en offre une aussi pour ne pas faire d’histoire. Quand on a un enfant unique, ce genre de situation ne se présente pas. C’est comme ça.

Je suis maman d’un enfant unique et je ne laisse jamais rien passer sur le respect et la politesse

Avoir un seul enfant, c’est être présent et exigeant H24. On voit tout, vu qu’on a deux paires d’yeux posés sur notre enfant. Et on entend tout, vu qu’on a deux paires d’oreilles pour surveiller ce qu’il dit. On en parle souvent avec son père: sur le respect, le partage, la politesse, on ne laisse jamais rien passer à notre fils.

On le reprend depuis toujours sur la façon de se tenir, sur le respect à avoir envers autrui et sur le respect des règles. Quand on fixe des règles importantes, on ne laisse pas couler si elles ne sont pas respectées.

En ayant plusieurs enfants, je crois que c’est plus difficile de ne jamais rien lâcher. De ce que j’observe, on est plus vite tentés de dire: bon, ok, c’est bon pour cette fois, pour éviter une énième prise de tête sur la journée. Ici, il y en a toujours un des deux qui a assez d’énergie pour tenir.

Je sais que dit comme ça, on peut penser que c’est une éducation militaire. On pourrait croire que cette exigence, ça en fait des enfants brimés, mais pas du tout. Être exigeant, ça ne veut pas dire pour autant mettre la pression sur tout et n’importe quoi. On est des parents plus détendus que la moyenne sur un tas d’autres choses.

Il y a des enfants rois partout, et probablement plus parmi ceux qui ont des frères et soeurs

Cette idée qu’un enfant unique est forcément un enfant roi doit être déconstruite. Je crois que le parent d’enfant unique craint tellement qu’on lui reproche d’élever un enfant roi qu’il fait très attention à ce que ça n’arrive pas.

Perso, j’ai toujours mis le partage au centre de notre éducation, j’ai toujours insisté auprès de mon enfant sur le fait qu’il ne pouvait pas interrompre les grands à tout va, qu’il avait droit à un temps de parole, comme tout le monde, mais qu’il devait participer à la discussion sans la monopoliser.

Je pense qu’un enfant unique fait également moins de crise de colère que les autres… Arrêtez-moi si vous avez constaté autre chose. Mais quelque par, c’est logique: quand la frustration pointe le bout de son nez, le parent a le temps de s’arrêter, d’expliquer, d’argumenter. Il n’y a pas un autre enfant qui lui tire la manche pour réclamer son attention.

C’est toujours pareil: ça dépend…

Encore une fois, attention: je ne dis pas que les enfants uniques sont parfaits. Pas du tout. Mais ils ne sont pas forcément des enfants rois. Ils peuvent l’être, et j’en ai déjà vus, mais pas plus ou moins que les enfants ayant une fratrie.

Ça dépend en fait du parent, tout ça. Il y a plus de parent démissionnaire chez les parents de famille nombreuse démissionnaire que parmi les parents d’enfant unique. Et donc plus d’enfants rois parmi ceux qui ont des frères et sœurs que parmi ceux qui n’en n’ont pas.

Déjà parce que les familles composées d’au moins deux enfants sont plus nombreuses que celles avec un seul enfant, donc c’est statistique. Mais aussi parce que c’est épuisant, la parentalité, que c’est difficile, qu’on n’est pas toujours capable de donner à nos enfants ce qu’ils attendent de nous… Et que quand on est ultra-sollicités, c’est normal de, parfois, lâcher l’affaire.

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