Journal de bord du confinement – J’ai oublié de compter les jours…
Lieu géographique: dans la maison, actuellement vide, des parents d’un de mes amis d’enfance, dans la campagne belge où j’ai grandi.
Météo: J’ai froid.
Petite satisfaction personnelle: Ils annoncent de la pluie dans les jours à venir en Californie mais pas ici.
Humeur: Changeante.
Cher journal,
J’ai souvent déménagé dans ma vie, mais jamais aussi vite. Je suis en train de me demander si je n’ai pas rêvé toute notre vie en Californie tant elle a vite été remplacée par une autre que je connais par cœur, depuis toujours. On est en Belgique. On a voyagé le visage à moitié caché par un masque et des gants de cuisine jaune en guide de protection des mains. Je n’avais jamais pris l’avion avec un look aussi pourri. Il faut, je suppose, une première fois à tout. Maintenant que j’y pense, je n’avais jamais non plus payé 700 euros pour une voiture louée 4 heures à peine. Ce pangolin, je le retiens…
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Ezra aussi enchaîne les premières fois.
Son premier printemps en Belgique: “Mais il fait super froid ici, maman.”
Son premier Melo Cake: “C’est marrant à l’intérieur on dirait un marshmallow.” Moi, la première fois que j’ai mangé un marshmallow, je me suis dit que ça ressemblait à un Melo Cake.
Sa première pilule de mélatonine: rien de tel pour se remettre en deux temps, trois mouvements du décalage horaire. Il a fait des nuits complètes dès la première nuit du retour. Du coup moi aussi.
Lisez aussi: Journal de bord du confinement – Jour 1, Jour 2 et le Journal de bord du confinement Jour 4.
Son premier morceau de viande blanc-bleu-belge: la bonne viande étant horriblement chère en Californie, on n’en mange quasiment jamais. J’avoue que la pièce de boeuf qu’on a mangée cette semaine en Belgique m’a vraiment fait plaisir. Et mon fils, qui ne veut jamais rien goûter de nouveau, a demandé à être resservi plusieurs fois. Je n’en suis pas encore revenue. Il trouve par contre que les frites belges ne sont “pas aussi bonnes” que les frites… du MacDo. Je n’en suis pas encore revenue non plus.
Niveau scolaire? J’ai fermé les bouquins pour le moment. Je n’ai pas la tête à ça et lui non plus. Je crois que l’important pour le moment, c’est qu’on se marre un peu. Alors on fait des jeux. Plein de jeux, de société ou de cartes. On s’assied à la petite table de la cuisine, et on enchaîne les parties. Je le regarde se bidonner quand on gagne ensemble contre le loup en jouant à “C’est qui le plus fort?”. Je rigole quand il essaie d’imiter le corbeau quand on joue au jeu Le Verger. Je ris encore quand je constate qu’il ne retient absolument rien de ce que je lui raconte en jouant à Rapido Météo.
Il y a des hauts et des bas. Il y a la vie qui est moyen sympa pour le moment mais il y a de l’amour, comme d’hab, et la santé, aussi, et ça, c’est précieux de nos jours. Alors, on se blottit, on lit des histoires, on se fait des attaques de bisous et mes jambes servent d’avion dans le jardin. On fait comme tout le monde, on attend que ça passe. Pour aller boire une bière en terrasse au lieu de la boire par écran interposé, pour fêter les anniversaires de la petite cousine ou de la meilleure copine, et puis, pour reprendre l’avion pour rentrer à la maison. En attendant, promis, on va tout faire pour voir le verre à moitié plein, parce que la vie nous sort une petite pandémie de son chapeau, il n’y a que comme ça qu’on tient.
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1 comment
Bon courage pour cette adaptation / réadaptation !