On a deux mois pour l’oublier et à la fois, autant pour s’y faire… et pourtant, je ne sais pas vous, mais moi, la rentrée me surprend chaque année. J’ai un coup de pression, une montée d’angoisse, rien n’est prêt et je suis pleine de sentiments contradictoires. Et au fur et à mesure qu’Ezra grandit de nouvelles questions se posent. Elles non plus, je ne les attendais pas… Récemment, mon enfant de 3 ans m’a demandé une gourde rose et… je lui ai acheté une gourde bleue.
Je vous avais déjà parlé de sa petite gourde isotherme, qu’il emporte partout et qui se trouve sur la liste des fournitures scolaires obligatoires ici à Palm Springs. La chaleur étant ce qu’elle est dans le désert californien où l’on vit depuis deux ans, elle permet de garder l’eau à une température agréable.
“Une gourde rose avec Barbie dessus”
Je lui ai récemment dit que sa gourde à l’effigie de Flash McQueen fuitait et que j’allais donc lui en acheter une nouvelle. Sans hésitation et sans avoir vu les motifs proposés, il m’a annoncé tout de go qu’il voulait une gourde rose “avec Barbie dessus”. Étonnement. Demande de précision de ma part. Confirmation de la sienne. Silence.
J’ai tout de suite imaginé les quolibets des petits garçons de son âge à l’école… Les enfants peuvent être cruels et dans la preschool qu’il fréquente, la frontière entre les filles et les garçons est bien délimitée: tout est rose d’un côté et tout est bleu de l’autre. Il y a des journées où les institutrices demandent aux élèves de venir déguiser en “princesses” pour les filles et en “super-héros” pour les garçons. Ça m’énerve prodigieusement… C’est cliché et tellement limitant.
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Je me suis dégonflée et j’ai eu honte de ma technique
Et pourtant, je me suis dégonflée… Il avait été très clair dans sa demande mais je lui ai acheté une gourde verte avec Buzz l’éclair et Woody dessus. Il l’a adoptée instantanément et ne m’a plus jamais reparlé de Barbie mais n’empêche, j’ai eu un peu honte de ma technique…
On pousse les petites filles à s’assumer, à jouer à des “jeux de garçons” si elles le souhaitent, à s’inscrire au foot, à réclamer ce qui leur est dû, à se défendre si nécessaire. On leur dit qu’elles ont le droit de faire le métier qui les fait rêver. C’est génial.
Si j’avais une petite fille, je l’encouragerais à prendre la place qu’elle souhaite et à laquelle elle a droit. Je voudrais qu’elle aime le bleu, le vert, le jaune et pas que le rose, qu’elle ait envie de porter les cheveux courts et des pantalons si ça lui chante.
J’ai un fils et j’ai peur pour lui
Mais j’ai un fils. Et je ne suis pas aussi franche du collier… Pas autant que je l’aurais espéré, en tout cas. Pourquoi? Parce que j’ai peur pour lui. Je lui ai quand même acheté une poussette mauve à fleurs quand il était plus petit. À sa demande.
Et il a récemment choisi un petit coussin de voyage rose pétant, malgré l’insistance de la vendeuse américaine pour qu’il prenne le bleu, “parce que bon, you know, c’est pour les filles”… En réalité, je me contrefous qu’il boive dans une gourde rose à paillettes…
Mais je préfère qu’il fasse ça à la maison ou en tout cas, en ma compagnie, pour que je puisse le défendre si on porte sur ses goûts un jugement déplacé. Ou un jugement tout court.
Parce qu’on peut dire tout ce qu’on veut: la société, même si elle est plus inclusive qu’avant, a, dans sa grande majorité, toujours du mal avec un petit garçon qui joue à la poupée, qui se passionne pour les robes et les bijoux de sa mère et qui veut faire de la danse.
Le Prince George moqué parce qu’il fait de la danse
La preuve encore récemment avec les moqueries d’une présentatrice télévisée américaine à l’égard du fils du Prince William et de Kate Middleton. George, 6 ans, va pratiquer le ballet cette année parce qu’il “adore ça” selon son père. L’enfant a été bâché en direct et la réflexion sexiste de la journaliste a provoqué une levée de boucliers… De nombreux danseurs de ballet ont manifesté en faveur du petit prince, rappelant que non, ce n’était pas un sport de fille.
On pousse nos petites filles à être fortes, à oser dire ce qu’elles pensent, à faire preuve d’ambition, mais on ne permet pas à nos petits garçons de faire preuve de faiblesse, de baisser les bras, de pleurer un bon coup. On les somme plus vite de se relever, d’être combatif, de reprendre le dessus, de se défendre tout seul.
On leur dit tout ça, souvent, pour qu’ils avancent incognito dans la société, qu’ils n’essuient pas de brimades inutiles, le monde étant déjà bien assez violent comme ça.
Mon fils veut une gourde rose et ça devrait être banal
Mais l’égalité des sexes, elle passera aussi par là: par le fait d’accepter que nos garçons fassent du ballet sans que ça remette en cause leur genre et que nos hommes fassent preuve de douceur ou d’empathie sans que ça remette en cause leur virilité.
Mon fils veut une gourde rose et ça devrait être banal. Aussi banal qu’un homme qui cuisine, fait les courses, le repassage, change son bébé, interrompt sa journée de travail pour aller chercher son enfant malade à l’école…
Une fille devrait pouvoir faire exactement ce qu’elle veut de sa vie. Mais ça devrait être pareil pour les petits garçons.
Débat en mon for intérieur
Alors voilà. Je lui ai acheté une gourde bleue pour lui éviter des débats inutiles avec des gens, de son âge ou non. Et en faisant ça, le débat, c’est avec mon for intérieur que je l’ai depuis quelques jours.
En m’empêchant de lui acheter une gourde rose, j’ai voulu le protéger mais je laisse les cons gagner. Et je fais partie de l’autre mêlée… De celle qui n’ose pas se mouiller.
Je n’en suis pas particulièrement fière. Et puis, en l’empêchant d’être confronté à la bêtise humaine, est-ce que je lui rends vraiment service? Pas si sûr… Il la constatera, un jour ou l’autre, et plus souvent que nécessaire. En le mettant dans de la ouate, je ne lui permets pas, peut-être, d’avoir les bonnes armes pour y répondre.
Et vous, qu’auriez-vous fait à ma place: gourde rose ou gourde bleue?
24 comments
Tu as tout à fait raison, c’est une réflexion compliquée car autant le sexisme est plus souvent marqué envers les femmes, autant le “gender neutral” l’est beaucoup plus envers les filles… Je crois que j’aurais été plutôt dans ta situation à vrai dire – un peu mal à l’aise, mais transigeant au final. Pas facile de trouver le bon positionnement… surtout de ton côté de l’atlantique j’imagine!
Je lui achète des jouets et autres “de filles” s’il en a envie… Mais sur ce coup-là, l’emmener à l’école tous les jours… Je ne sais pas.
Mon fils a 6 ans et c’est déjà arrivé souvent qu’il demande des trucs à paillettes parce qu’il adore, des chaussettes avec Minnie, des choses roses, etc. Généralement on les lui prend, mais quand il revient à la maison en disant qu’untel a dit que c’était une fille parce qu’il avait des chaussettes Minnie, ça me fait vraiment mal au coeur mais c’est là aussi une occasion de faire passer les messages je pense, et au fur et à mesure il apprend à en avoir rien à faire de ce que disent les autres. Même si j’ai envie d’aller trouver chacun des gosses qui a dit quelque chose bien sûr 🙂 J’ai envie qu’il apprenne à prendre de la distance par rapport à ça (de toute façon, certains enfants trouveront toujours un truc à balancer sur un autre enfant). C’est un chemin long et plein de nids de poule mais je suis certaine qu’à terme, ça sera positif pour tout le monde 🙂
A 6 ans je pense que j’aurais acheté la gourde sans me poser de questions… à cet âge il peut au moins argumenter. A même pas 4 ans, j’ai juste peur qu’il se mette à pleurer. ? mais c’est clair, on doit leur apprendre à se défaire des jugements des autres… tache ardue!
C’est en effet un sujet compliqué ! On a beau défendre certaines idées, des fois, c’est plus difficile de passer à l’action… D’autant plus que tu étais inquiète pour ton fils (et des possibles moqueries)… Et puis, je suis d’accord avec toi, il est plus accepté qu’une fille joue aux tracteurs qu’un garçon à la poupée… Bref, vraiment pas facile de mettre de la distance avec le jugement qu’on a peur de recevoir !
Je n’ai pas de garçon et comme tu dis c’est qq part plus facile pour ça avec une fille. Le fils de mon amie a cependant le même âge que le tien, c’est son deuxième, et j’ai remarqué qu’elle suit ses goûts. Il est fan du rose et elle n’hésite pas à lui la acheter ponctuellement des choses dans cette couleur (parapluie, jouets, …). Je ne lui ai jamais demandé si d’autres se moquaient de lui parce que ça reviendrait à souligner pour moi le fait qu’il a un jouet ou un vêtement qui ne fait pas « garçon » et par principe je m’y refuse. Mais je sais, pour les avoir déjà entendues, que les petites filles de la garderie adorent les affaires qu’il a 😉 Quant aux moqueries malheureusement … ma grande y est sensible et elle revient souvent en me disant « ils se sont moqués parce que j’avais un yogourt de bébé » (avec Pat Patrouille dessus), parce que c’etait Un pantalon de garçon (un pantalon un peu jogging), etc. Alors je lui demande si elle, ça lui plaît, elle me dit que oui, et je lui rappelle qu’il y a des individus qui ont besoin de se moquer pour se sentir forts, qu’elle en croisera toute sa vie et que c’est à elle de décider comment elle veut y réagir. On verra par la suite. La seule chose que je sais c’est que je ne la pousserais pas à devoir assumer un vêtement ou autre au prétexte « qu’on s’en fout des autres ». Ce serait la sacrifier sur l’autel du féminisme. Mais si c’est son choix et si elle a le souhait de l’assumer, je ne la freinerai pas.
Je crois que si Ezra avait 2 ans de plus, je l’aurais achetée sa gourde. Là, je me dis qu’il est encore petit pour argumenter sur le sujet. Mais je retiens ta façon d’expliquer: certains ont besoin de se moquer pour se sentir forts. C’est intelligemment dit.
Je n’ai pas été confrontée à cette situation, mais ma benjamine adore les motos et j’en ai marre qu’on me demande si elle a récupéré les affaires de son frère. Bref, si mon fils avait voulu une gourde rose Barbie, je lui aurais demandé s’il était sûr et je pense que je lui aurais achetée car à 4 ans, ils sont encore petits. Mais c’est beaucoup plus neutre en Allemagne qu’aux États-Unis apparemment. Dans notre crèche, les jouets ne sont ni roses ni bleus et les enfants sont encouragés à jouer ensemble à tous les jeux, les éducatrices sont plutôt sensibles à la question des discriminations.
Je ne connais pas vraiment l’Amérique dans sa globalité. Mais à l’école où il est, je les trouve très binaire sur la question. Les filles sont toutes en rose à paillettes et les garçons ont tous des T-shirts avec des voitures et des tracteurs. Mais je ne connais pas la position des profs sur le sujet… Peut-être que sa gourde rose n’aurait choqué personne.
Pas de réflexion, juste deux questions : le papa dans tout ça, il en pense quoi ? Il aurait craqué ?
A Bruxelles, aurais-tu acheté la gourde rose ?
Vivement sa prochaine demande, je suis curieuse de savoir comment tout ça va évoluer (bon après, la preschool, les princess’parties tout ça… je ne ferai pas de commentaires, courage 😀 )
Le papa m’a dit: pas de gourde rose. 🙂 Et non, à Bruxelles, idem… Je ne l’aurais pas achetée non plus.
Je te lis (toujours avec plaisir) depuis quelques mois. Je suis de Bruxelles et j’ai un fils un peu plus jeune que le tien puisqu’il aura 3 ans fin décembre. Il est rentré à l’école ce lundi.
Je n’ai pas eu besoin de réfléchir longtemps pour savoir qu’à ta place, j’aurais réagi exactement de la même façon.
Il faudra bien des petits garçons courageux et des parents encourageants pour que venir avec une gourde rose ou un serre-tête à paillettes ne fassent plus lever un sourcil. Personnellement à l’heure actuelle si je peux éviter le plus longtemps possible à mon tout petit d’être celui qui va essuyer les plâtres de l’évolution des mentalités je le ferai. Mais je serai à ses côtés si un jour, quand il sera plus grand et en mesure de faire ce choix en toute connaissance de causes (et surtout de conséquences), je le soutiendrai au maximum. Je pousserai un poil plus loin en te disant que je m’inquiète beaucoup pour mon garçon au sein de cette vague de féminisme (nécessaire je suis d’accord) que nous vivons actuellement.
Je te rejoins sur tout! Pour la dernière phrase, je ne pense pas qu’on doive s’inquiéter. Si on les éduque bien, que ça devient des hommes respectueux et empathiques, tout devrait bien se passer pour eux. 🙂 Les femmes, qu’elles se revendiquent féministes ou non, ne sont pas toutes des harpies, heureusement 😀
Je suis votre blog depuis un petit moment (environ l’âge de mon fils enfait … presque deux ans ! 🙂 ) et vos articles me font souvent passer par tout un tas d’émotions. Alors merci ! Pour cet espace de réflexion sans trop de prise de tête non plus … 😉
Mon fils est encore petit, il n’arrive pas encore tout à fait à choisir tel ou tel objet mais je me suis déjà trouvée confrontée à ce genre de questions. Nous étions à Copenhague en juin dernier et il a fallu lui choisir un casque de vélo en location, il a directement mis un casque rose sur sa tête et moi aussi, je me suis dégonflée… Ce n’est pas que je ne voulais pas qu’il le porte, mais je me suis directement dit “quels seront les commentaires de la famille quand ils verront les photos de nos vacances ?” (je sais, au fond, c’est dommage). De plus, j’ai eu peur que l’entourage se dise “Oh mais elle oblige son enfant à mettre se casque-là parce qu’elle veut prouver quelque chose (quoi, je n’en sais rien…) ” Bref, tout cela s’est passé dans ma tête bien sûr ! Et je me sens un peu coupable de ne pas avoir eu “le cran” de lui prendre ce casque et puis basta. Mais j’essaie de “m’améliorer” et mon zouzou a, à la maison, une poussette, des motos, une cuisine, des camions et des poupées … Mais je ne trouve pas toujours facile de gérer cela dans les magasins, dans lesquels c’est “très rose pour les filles”, “très bleu pour les garçons” et plutôt difficile de trouver du neutre.
J’essaie vraiment au quotidien de faire attention à ce que je dis, à ce que je propose à mon fils et j’essaie aussi de me montrer juste par rapport aux envies des enfants dans ma vie de maman et de maîtresse d’école.
Je vous conseille sur ce sujet un super livre que j’ai lu cette année et qui m’a donné des pistes de réflexion. “Tu seras un homme féministe mon fils” d’Aurélia Blanc, édition Marabout.
Merci encore pour vos articles 🙂
Christelle
Ah la fois passée aussi, il a choisi un casque rose pour faire du vélo. 🙂 On lui a laissé. Mais je comprends ce que tu dis sur l’entourage qui pourrait penser qu’on a un combat à mener. Ce n’est pas le cas, on est bien d’accord. Ca devrait être beaucoup plus simple que ça. Il veut du rose, ok, pourquoi pas? Point. Tu es la deuxième à me recommander ce livre. Je vais le lire. Merci! 🙂
J’ai lu le même livre que Christelle juste au-dessus, il est en effet intéressant. Elle démontre bien que si l’on accepte de viriliser les femmes, on rechigne à féminiser les hommes. J’avais parlé de son bouquin sur mon blog en début d’année.
Un de mes fils a 5 ans, et il adore le rose, le mauve, les couleurs vives.Il joue avec les bijoux de sa grande soeur, met parfois des bracelets. Cet été, il m’avait demandé des sandales roses pâles. J’ai refusé. Par contre je lui ai acheté un super polo rose vif, un Tshirt avec des motifs roses… mais de toute façon, même pour une fille, j’achèterai du rose à contrecoeur, je trouve ça criard.
J’aurais fait comme toi pour la gourde, ou alors j’en aurais acheté une que je trouve sympa, moi, avec des animaux, et pas avec une ignoble barbie dessus. Earthlust en fait de très jolies.
bref ce n’est pas facile car comme tu le dis très honnêtement, c’est compliqué de s’affranchir totalement du regard des autres, en particulier de celui des petits garçons élevés comme des brutasses (et il y en a, malheureusement) qui pourraient se moquer.
En fait pour la gourde, celle d’Ezra est bleue parce qu’il adore Toy Story et que celle a l’effigie de Toy Story était bleue. Ca n’allait pas plus loin que ça… Mais oui, c’est compliqué. Et honnêtement dans sa classe, y a quelques brutes… Hem… Du coup, ça a influencé mon choix.
J’ai un petit garçon de 6 mois donc je ne suis pas encore confrontée à ce genre de choses et pourtant…
Depuis sa naissance, quand les copains, la famille, le papa me disent qu’il fera du foot, je réponds “ou de la danse classique” (bon, en vrai, s’il fait du sport, déjà, on se demandera de qui il tient ça, clairement). J’étais persuadée que cela ne me gênerait pas.
Et ce week-end, j’ai assisté à un spectacle de danse classique d’enfants de 4-5 ans. Et parmi les 12 filles, il y avait un garçon. Il avait l’air content d’être là. Et pourtant, j’ai pleuré. J’ai pleuré de le voir seul parmi les filles, de le voir faire d’autres pas que les autres: moins gracieux, moins élaborés me semblait-il. De le voir évidemment habillé autrement que les autres. Les filles étaient à chaque fois séparées en sous groupes qui faisaient des mini tableaux différents et lui, il était toujours seul dans son tableau unique.
Et j’ai trouvé ça extrêmement triste. Alors que lui, il n’avait pas du tout l’air triste… plutôt même fier en fait.
J’ai eu honte de trouver ça triste…
Mais j’avoue que depuis ce dimanche, je ne suis pas sûre que si mon garçon m’annonçait qu’il voulait faire de la danse classique, je l’y encouragerais. Par peur qu’il se sente seul…
Quand ma seconde fille est entrée en CP il y a 2 ans, elle a voulu un cartable spiderman, mon mari n’a pas voulu de peur que les autres se moquent d’elle. Elle adore les engins de chantiers et les princesses, spiderman et les poupées. J’aurai voulu dire oui pour le cartable mais il était tellement moche que je lui en ai trouvé un plus joli qu’elle a autant aimé. Je m’en suis voulu!!! Du coup pour son anniversaire suivant, on lui a pris un costume de spiderman, qu’elle n’a pas voulu mettre au carnaval car son copain M. lui avait dit qu’elle n’était pas une fille si elle aimait spiderman… Ce copain lui a souvent fait ce genre de remarques et il n’est d’ailleurs plus son copain!! 🙂 Cette année, elle avait besoin d’un nouveau cartable, et comme elle ne trouvait pas ce qu’elle voulait dans mes critères (prix, sans roulettes, taille) dans le rayon à paillettes, je lui ai proposé de regarder dans le rayon des supers héros… J’étais trop fière de moi mais elle a choisi un cartable avec une licorne…
Mon fils a 4 ans et il adore les voitures, les poupées, la dinette et le rose. Il avait une draisienne rose, récupérée de sa soeur, et j’en avais juste marre que tout le monde lui dise “oh t’as récupéré la draisienne de tes soeurs!”, je répondais à chaque fois “pourquoi? il aime le rose, c’est celle qu’il aurait probablement choisi de toute façon”. Cet été, alors que je me mettais du vernis rose (oui moi j’adore le rose!!), mes enfants en ont voulu aussi, du coup j’ai verni les ongles de pieds de mes 2 filles et de mon fils, il était fier parce que “mon pote Gabin aussi il a du vernis une fois!” Mais je vous passe les commentaires et remarques de mon beau-frère et d’autres personnes, ça m’a bien gavée!!!
Aujourd’hui il a pris les lunettes de soleil de sa soeur avec des fleurs roses et tout pour aller à l’école, et je trouve ça bien. Surtout je trouve ça bien de ne plus avoir le réflexe de lui dire non.
Je te comprends tout à fait! Les gens peuvent répondre “gourde rose” mais tant qu’on n’a pas vécu ce dilemme soi-même, c’est impossible de savoir. Ton choix a été conduit en premier lieu par un sentiment de protection envers ton petit garçon, et ça c’est très compréhensif! Perso, si j’avais fait passer mes idées avant tout, je ne serai jamais devenue maman… Avoir des enfants, vivre aux États-Unis… tout cela m’a aidée à accepter que la vie est tout en nuances de gris plutôt qu’en noir et blanc… Ceci dit, je te rejoins vraiment sur cette absurdité/injustice de l’asymétrie entre les deux sexes. Je pense que mon fils de 3 ans a la même poussette mauve à fleurs, une petite cuisine, était le seul petit garçon dans son groupe de gym et a reçu une poupée pour Noël (une poupée garçon, pas facile à trouver d’ailleurs…) Et pourtant, je crois que j’aurai pris la gourde bleue aussi.
nous avons eu presque la même chose que toi mais plutôt avec un loisir il adore faire de l’équitation et ses copains de classe se moquaient de lui. je lui ai posé la question de savoir s’il aimait faire l’équitation il m’a alors répondu que oui et qu’il voulait en faire encore et encore. je lui ai dit qu’il ne devait pas regarder après les autres de ce qu’ils disent que le principale c’est que ça lui plait!!! et qu’il ne doit vraiment pas faire attention au autre, le principale c’est nous 3 (papa maman et lui ) et rien d’autre.
Que si c’est ce qu’il aime et même s’il n’y a que des filles ce n’est pas grave il sera encore plus chouchouter vu qu’il n’a que 5 ans et que c’est ça passion depuis c’est 18 mois.
Je suis totalement dans ce dilemme (Et c’est comme ça que je suis tombée sur cet article…).
Mon fils ne jure que par le rose et j’avoue que même moi je me met à angoissée pour son avenir,et à me dégonfler. .
Peu importe sil était homosexuel à l’âge adulte… si la société l’accepte…mais vu notre société, je croise les doigts que non … rien que dans ma belle famille ça serait horrible… (On a déjà eu des réflexions pck il est roux alors homosexuel….)
Bref, on évite pour l’instant… moi j’essaie de le préparer en disant que c’est bien sil aime le rose mais que certains vont lui dire que c’est les filles qui aiment le rose… et je lui dit aussi que dans la vie c’est bien de ne pas se focaliser sur 1 chose… et qu’il peut aimer le rose et d’autres couleurs… j’aimerais juste qu’il n’en fasse plus une obsession… comme si d’ailleurs c’était une autre couleur… même si j’avoue que jangoisserai moins…!
Merci pour cet article
Quelle histoire cette affaire de couleurs! Avec 2 garçons daltoniens je me suis habituée que le rose est bleu pr l.un et un peu gris pr l autre. L herbe est orange et mes cheveux blonds verts ? … si nous pouvions tous l être ça ne poserait plus de problèmes et la question serait vite réglée.
Mon fils adore le rose, il aura bientôt 5 ans et il depuis qu il est petit il aime dessiner en rose et se dirige systématiquement vers le rose. (A la maison nous n’avons aucun jouet genré pour qu il puisse choisir et se diriger naturellement vers ce qui lui plait.)
Je lui ai acheté récemment un bonnet rose à sa demande. Quand il l’a reçu, il est allé s isoler dans sa chambre et je l ai entendu murmurer « j ai un bonnet roseuuuuu lalalalala lalal » j ai bien sûr eu une petite appréhension pour l école . Mais finalement mon raisonnement a été de me dire que ce qui m’importe le plus c est qu il puisse être libre de choisir. Moi je suis là pour lui donner les armes et les ressources pour se défendre.
Chaque matin il prends toujours autant de plaisir à mettre son bonnet et il ne m’a pas parlé de réflexion de ses amis !
Finalité : je ne m autorise pas de ne pas répondre à ses demandes parce que la société dit autrement. Si ça se passe mal on n’en discute et on prends les décisions ensemble, en en discutant …