La charge mentale des parents, ça ne serait pas la faute des parents, en fait?
Je me souviens avec précision de mon premier coup de pédales sans les petites roues. Mon vélo était bleu, mon père tenait ma selle plus ou moins fermement, j’étais moyennement à l’aise et je cherchais mon équilibre sur le bitume du cul-de-sac dans lequel se trouvait notre maison.
J’avais 6 ans ou à peu près. Le week-end passé, on a enlevé les petites roues du vélo d’Ezra et on a tenté l’expérience du vélo “de grand”. Il n’a pas encore soufflé ses 4 bougies et je me suis demandée pourquoi on voulait qu’il apprenne à rouler en vélo, sans béquilles, si tôt.
Ce n’est pas anecdotique et la suite concerne, je crois, tous les parents d’aujourd’hui… Ou en tout cas une large majorité.
Dans ma tête, les questions tournaient en boucle: Qu’est-ce que ça change? Qu’est-ce que ça va lui apporter? Est-ce qu’on n’est pas en train de brûler les étapes? Si j’ai enlevé ses roues, c’est parce que je sais que les stages pour apprendre aux enfants entre 3 et 5 ans à rouler en vélo sont pris d’assaut en Belgique.
Même à distance, ça me met la pression. Tous ses copains y sont passés et alors qu’ils roulent bien moins souvent que lui au quotidien, ils l’ont “rattrapé” en une semaine d’apprentissage intensif. Du coup, dans ce parc, assise sur un banc, j’ai eu un débat avec moi-même (ça m’arrive souvent).
La piscine, le vélo et tout le reste
La charge mentale, ça ne serait pas la faute des parents? Que s’est-il passé pour qu’on se mette à ce point la pression et qu’on la mette, du même coup, à nos enfants? Pourquoi veut-on qu’ils aillent absolument plus vite que la musique? Pourquoi devance-t-on en permanence leurs envies, leurs besoins?
On fait semblant d’être plus cool que nos parents; on répète que nous, on laisse nos enfants exprimer leurs émotions, ce qui n’était pas le cas “avant”; on les protège: on dit qu’ils sont “plein d’énergie” plutôt d’admettre qu’ils sont pénibles; on les accepte tels qu’ils sont… #letthembechildren #letthembewild comme on dit sur Instagram.
C’est très bien mais à côté de ça, on attend d’eux qu’ils fassent à 3 ans ce que nous, on apprenait à 6. On les inscrit à des stages de piscine alors qu’on ne met jamais un orteil à la piscine municipale et que le seul bassin dans lequel on s’immerge une fois par an, c’est celui de la maison de vacances qu’on a louée entre le 11 et le 18 juillet.
On les pousse à savoir rouler en vélo alors qu’on n’en a pas nous-mêmes et qu’on ne risque donc pas de les accompagner sur les sentiers, le seul dimanche d’automne belge où il ne pleuvra pas.
Les parents ne seraient pas un peu responsables de leur charge mentale?
On les inscrit à des cours de piano, d’anglais, de judo, de dessin et on se plaint du temps que les trajets nous prennent et du fait qu’ils ne savent pas s’occuper trois secondes tout seul. Spoiler: ils ne savent pas le faire parce qu’on ne leur a jamais laissé la possibilité d’apprendre…
Ils n’ont jamais eu le temps de faire fonctionner leur imagination tant on a surchargé leur planning et on s’étonne que dès qu’ils ont dix minutes de libre, ils sont perdus et ils réclament un écran. On oublie aussi que les déposer à gauche ou à droite, tous les jours de la semaine, ce n’est pas “passer du temps” avec eux.
On les occupe, on les stimule, on pense que c’est pour leur bien, alors que les jeunes adolescents du 21e siècle n’ont jamais été aussi mal dans leur peau qu’aujourd’hui.
Preuve quand même qu’il y a un truc qui ne tourne pas rond. Alors oui, on accusera les réseaux sociaux, les jeux vidéos, les tablettes, la télé… Mais je ne suis pas sûr que nous, les parents, on leur rende toujours service, malgré nos bonnes intentions.
On délègue parce qu’on manque de temps
On ne fait plus que déléguer, laissant aux autres le soin de leur apprendre des choses dont on ne sait rien ou qu’on ne fait pas.. Et en passant à côté de petits événements, de grandes étapes de leur apprentissage, on passe à côté de notre vie avec eux.
Rappelez-vous, on n’a que 18 étés à passer avec nos enfants mais ça n’est pas valable que l’été, cette façon de voir la vie. On n’a qu’une vie à passer avec eux. Faisons en sorte qu’elle vaille le coup.
On délègue pourquoi? Notamment parce qu’on n’a pas le temps. Et on n’a pas le temps, parce qu’on est sous pression pour caser le plus de trucs possibles dans une seule journée. On y revient… C’est à la fois une course qui n’a jamais de ligne d’arrivée et le chien qui se mord la queue.
On pousse nos mômes à la productivité et à l’efficacité alors que ce sont exactement les choses qui nous dépriment au quotidien. On regrette d’être pressés comme des citrons au boulot, de toujours devoir “vite” finir ce dossier, de jamais pouvoir prendre le temps pour fignoler, relire ou simplement réfléchir et de ne jamais être considérés autrement que pour nos résultats, et au final, c’est exactement ce que l’on inflige à la chair de notre chair.
On nous a tellement fait croire qu’il fallait être multitâches, on a tellement eu que ça comme modèle, qu’on ne sait plus comment faire autrement.
Tous les enfants finissent par y arriver
J’ai beau dire que je me moque de ce que font les autres, je suis quand même prise d’une petite angoisse quand je remarque qu’il a l’air “en retard”. Par rapport à quoi, je ne sais pas…
Mais je suis obsédée par l’idée qu’Ezra tienne bien son crayon, apprenne à écrire son prénom ou colorie sans dépasser. Alors que si je prends le temps d’y réfléchir posément, je sais bien qu’il finira par le faire de lui-même, parce qu’il comprendra que c’est plus facile, parce qu’il l’aura décidé, par mimétisme, ou que sais-je encore.
Je déteste cette compétition, cette course à l’efficacité et à la rapidité à laquelle on participe tous malgré nous. Je déteste mettre la pression à mon fils sous prétexte de ne pas voir mon laissez-passer de “bonne mère” validé par la société.
Je n’ai pas de solution mais ce constat mis sur papier peut peut-être m’aider, nous aider à nous rappeler que notre enfant ne sera pas plus heureux parce qu’il sait rouler en vélo à l’âge de 3 ans au lieu de 6. Et nous non plus.
Comme on n’est pas plus heureux parce qu’on a passé le permis à 18 ans au lieu de 25. Se rendre compte de nos travers sert, souvent, à redresser la barre. Alors, on calme le jeu, un peu?
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28 comments
Article très bien écrit et constructif pour toute une société !
Car oui nous vivons dans une société où le regard des autres est devenu important au point de faire de nos enfants des trophées… “Le mien c’est faire toutes ces choses et toi ?”
Bravo d’avoir mis le doigt sur un sujet important, cette pression et angoisse envers nos enfants, vivons ces moments, comme tu l’as si bien dit : on a qu’une vie avec nos enfants. Faisons en sorte qu’elle vaille le coup.
Je pense que tu as parfaitement raison, dans l’absolu. Après, à titre personnel je ne m’impose pas tellement ce genre de pression, chaque chose en son temps et je ne crois pas avoir tenté d’accélérer le temps des apprentissages de mes filles, sur quelque sujet que ce soit… Mais de manière plus large, c’est une réflexion que je me suis faite aussi et sur laquelle j’avais fait aussi un article, c’est vrai que de nos jours on cherche toujours à occuper nos enfants et leur proposer mille activités, alors que l’ennui a aussi du bon!
Je n’ai pas l’impression de forcer la main non plus mais parfois, en fait, je le fais sans même m’en rendre compte. Sur cette histoire de coloriage ou de vélo… Il ne m’a rien demandé, il n’a pas montré d’intérêt particulier pour la chose… Donc est-ce que c’est bien que je lui propose et que j’insiste pour qu’il le fasse ou c’est mieux que je lui foute la paix au risque de ne jamais le stimuler sur rien? 😀 Bref, le paradoxe maternel… 😀 On pense A, on fait B et on se demande si on aurait pas dû faire C plutôt.
J’ai beaucoup souffert d’être séparé régulièrement de mon fils aîné à cause de mon divorce, et du coup je passais un max de temps libre avec lui à essayer de prendre mon temps justement… J’ai eu deux autres enfants par la suite assez rapprochés, pas d’activité le mercredi on reste juste ensemble et on fait comme on veut, parc,musée, une glace au bord de l’eau juste loin des écrans…. La vie n’est pas simple pour autant mais j’ai ce sentiment que nous sommes là où nous devons être les uns pour les autres en essayant de profiter un maximum de nous enrichir de notre vie familiale et pas de passer à côté…
Très bien dit et écrit ! Je partage complètement ton point de vue. C’est ma belle mère qui m’a aidé à faire ce constat “c’est dingue comme de nos jours les bébés sont super éveillés ! À leurs âges, mon fils ne faisait pas tout ça !” Et finalement, c’est un constat récurrent que j’entends souvent. On attend beaucoup des jeunes enfants. Il nous revient d’apprendre à décélérer…
Ton article est très intéressant et tout à fait pertinent. Je pense que c’est lié à nos milieux sociaux ainsi qu’aux réseaux sociaux. Je viens de la campagne, d’un milieu ouvrier et dans le collège de la petite ville où j’étais, personne ne parlait une langue étrangère, personne n’allait en vacances à l’étranger (à part au bled pour certains), seul le fils du médecin faisait du tennis (mais bon, normal, c’était un riche !!!), tous les autres faisaient du foot ou de la danse. Nos parents faisaient comme les autres, sans pression.
Quand mes amis me disent que leur fils a commencé le violon à 4 ans, que d’autres me parlent des cours de chinois donnés dès la première année à leur petite (là, je suis mal placée pour en parler étant donné que mes enfants ont trois langues), des vacances en Suède et en Croatie, c’est compliqué de ne pas inscrire ses enfants aux mêmes genres d’activités.
Pour reprendre l’exemple du vélo, mon mari apprend en ce moment à notre fille à pédaler sans les petites roues. Elle a 5 ans et des parents sont venus le voir dans le parc pour lui demander pourquoi il ne l’avait pas fait avant !
On veut tous le meilleur pour son enfant, on ne veut pas qu’il soit le seul à ne pas savoir faire quelque chose, qu’il ne soit pas cool, etc. C’est difficile de trouver son équilibre entre le souhait de profiter de la vie et celui de lui donner les meilleures armes pour son avenir.
Oui, la question est là: trouver l’équilibre entre stimuler, encourager, progresser et brûler les étapes. Vraiment pas simple… Mais on fait comme on peut, hein!
Comme tout à chacun, j’ai été tentée de mettre mes filles sur une draisienne à 2 ans pour qu’elles sachent faire du vélo à 4. Finalement, mon aînée à appris à rouler à 8 ans et ma cadette qui en a 6 ans et demi n’est toujours pas prête. La natation? J’ai tenté à 5 ans et demi et là aussi, c’était trop tôt…Alors finalement, je ne leur mets plus aucune pression. Elles feront quand elles seront prêtes/quand elles en auront envie (ce qui va souvent de pair). Et je n’ai plus honte de dire que ma fille ne sait pas rouler à vélo à presque 7 ans. Je m’en fous. Comme tu dis, l’essentiel est ailleurs.
Elle finira par savoir le faire et quand même elle n’aimerait pas ça, elle se déplacera autrement. 🙂
Merci.
Merci d’écrire ma bataille interne quotidienne. Je me sens moins seule avec mes prises de tête !
Vu le succès de ce post, j’ai envie de répondre: et moi alors!! 🙂
Ah merci c’est très intéressant !
Je culpabilisais presque car cette année nous n’avons pas inscrit notre fils de 5 ans et demi à des activités….il passe déjà plein de temps au centre aéré, et je ne me vois pas caser une contrainte sur la journée du samedi, alors qu’il aime tellement être au calme à construire des tours en légo dans sa chambre 🙂
Et c’est tout aussi instructif! 🙂
Je suis moyennement d’accord avec cet article.. Ou plutôt je ne me retrouve pas dans cette description.. Je ne les ai jamais pressés ni à compter, ni à connaître les jours de la semaine etc…
Par contre, ils ont su rouler à vélo à 4ans.. et je ne me suis pas acharnée pour qu’ils roulent absolument! mais ils en avaient envie et sont contents des belles balades que nous pouvons faire en famille.. Mon fils de 5ans adore se créer des histoires etc pourtant il m’a demandé à faire du basket 1 fois semaine et il en revient si fier et si bien dans sa tête… Mon autre enfant fait du foot et attend chaque mercredi et samedi avec impatience..
Je pense que des gens en font trop et regarde trop autour d’eux… Moi je m’en fouts de ce que pense les gens.. si mon fils est en retard ou en avance.. Pour ma part, je trouve que le vélo et la piscine ou 1 sport en général n’a rien avoir avec le fait de société d’une société qui veut aller vite.. Je pense qu’il ne faut pas généraliser..
Ok accordons bcp de temps en famille (c’est ma priorité) mais vélo, piscine etc même tôt ne sont pas mal non plus!
Ce n’est que mon avis 😉
On inscrit les enfants au cours de piscine ou au stage de vélo de plus en plus tôt, par rapport à “avant”. Les cours de baby nageurs n’ont jamais eu autant de succès. A mon époque, ça n’existait même pas ou bien c’était vraiment anecdotique… Idem pour le vélo, on apprenait en famille, à 5, 6, 7 ans. Donc je trouve que c’est lié à cette envie de toujours tout faire plus vite, plus tôt. Apres, je ne dis clairement pas qu’il ne faut pas leur apprendre à rouler à vélo ou à nager, ni les inscrire à des activités extra-scolaires. Mais on peut calmer le jeu dans le sens où à 3 ans, un enfant n’est pas obligé d’avoir un agenda de ministre et une pression de fou furieux. 🙂 Je dis bien au début que ça concernera “une grande majorité des parents”. 🙂 Quelques uns y échappent…
oui moi non plus je ne suis pas tellement persuadée Avec la draisienne, le passage au vélo ( à la demande de l’enfant ) se fait vraiment en quelques secondes Ici vers 3 ans Et de fait dans omn enfance, à part mon grand pere excentrique, plus personne ne circulait à vélo alors que nous on fait presque tous nos déplacement dans notre grand village et en particulier tous les trajets d’école Du coup savoir du velo, ça n’a pas du tout le meme sens …. Après des enfants avec des tonnes d’activités et des attentes parentales démesurées, il y en a depuis … longtemps et toutes ces injonctions de réussites ET le passage
de lieux de gare en lieux de garde sans temps à soi sont, j’en suis convaincue,, néfaste au bon développement d’un enfant, mais ça n’est pas le mème sujet/le bon exemple …
Je suis entièrement d’accord avec votre article. J’ai deux enfants, dont ma fille de 4,5 ans, et je suis parfois interloquée d’entendre autour de moi des mamans s’inquiéter parce que leur enfant ne dessine pas si bien un bonhomme, ou n’écrit pas parfaitement son prénom, ou encore dépasse en coloriant. Je me dis, et leur dit, mais laissez leur le temps, ils sont petits, tout ce qui compte c’est qu’ils prennent du plaisir dans ce qu’ils font. Ma seule préoccupation pour ma fille est qu’elle s’amuse dans ce qu’elle fait, dans ce qu’on lui apprend à l’école, sans pression! Pas en maternelle!
Même constat pour les activités extrascolaires. Je commence à inscrire la mienne dans de “petites” activités, proche de chez moi (hors de question de passer mon/notre temps sur les routes les weekends), et le choix de ses activités se fait pour elle, dans son intérêt, et non dans une vision “il faut qu’elle sache le faire”. Or de question de me dire: il faut qu’elle commence à apprendre l’anglais, le néerlandais, qu’elle sache nager… Pour reprendre vos exemples sur le vélo et la natation, ma fille commence doucement à prendre du plaisir à aller dans l’eau, elle n’est clairement pas prête à apprendre à nager, et je ne me prends absolument pas la tête, contrairement à bien d’autres. Pour le vélo, en effet, j’établis le même constat que vous, beaucoup de parents “poussent” à ce que leur enfant sachent rouler à vélo. A nouveau, pour reprendre mon expérience, ma fille commence seulement à bien se plaire sur sa draisienne. Alors, même si elle avait reçu un beau vélo avec petites roues pour ses 4 ans et qu’elle ne l’utilise pas pour le moment, et bien, pas grave.
J’essaie d’ailleurs, en tant que maman, de lui expliquer que tout ce qui compte, c’est qu’elle soit bien, heureuse de ce qu’elle fait, peu importe le “niveau” de ses copains/copines.
Bref, votre message devrait circuler dans beaucoup de têtes de parents un peu trop “pressés” et qui peuvent en effet vous culpabiliser.
Mes enfants ont 7 et bientôt 9 ans, chacun 2 activités par semaine (poney et danse pour l’une et tennis et Louveteaux pour l’autre), ce que je trouve déjà beaucoup à leurs âges…à la demande d’une troisieme activité de la part de mon fils, j’ai dit tout simplement “non”. Ce n’est pas facile de doser ce qui convient ou pas, ce qui est vraiment voulu par l’enfant ou “imposé” inconsciemment par la société dans laquelle on vit. On essaie d’être une bonne maman, on essaie de faire au mieux dans l’intérêt de nos enfants mais il est évident que ce qui nous entoure nous influence inévitablement. Comme m’a un jour dit la pédiatre car mon fiston ne daignait pas marcher avant 18 mois (il ne voulait pas se mettre debout ni mettre un pied à terre…): “sauf problème médical identifié (ce qui n’est pas le cas en l’occurrence), connaissez-vous un enfant qui ne marche pas? Il le fera quand il aura envie et qu’il y trouvera un intérêt personnel”. Elle avait tout à fait raison. Depuis lors, je m’efforce de ne plus comparer par rapport à une norme ou une autre car finalement qu’est ce que la norme ?? Essayons de respecter l’enfant et son rythme d’apprentissage, l’ennui faisant aussi entièrement partie de cet apprentissage puisqu’il développe l’imagination et la créativité!
Je trouve l’article intéressant et je suis d’accord qu’il y a des excès de la part de certain parents avec les activités qui surbook l’agenda de leur enfant.
Mais j’ai l’impression qu’on me critique sans me connaître, qu’on me juge comme mère qui fait du forcing car on voit sa fille rouler à vélo sans petites roues et la voit à la piscine plonger et jouer sous l’eau, comme un poisson alors qu’elle n’a que 3 ans. Pourtant, ce qu’on ne sait pas, c’est qu’elle adore l’eau et moi aussi, et qu’on prend le temps d’y aller régulièrement ensemble. Depuis ses 9 mois, elle se déplace avec moi sur notre vélo. Elle m’a un jour demandé de faire du vélo et elle a pris plaisir à apprendre. Maintenant on fait des petites balades ensemble, ce sont des beaux moments. Je m’amuse avec ma fille dés que je reviens du travail. Si elle roule à vélo et patauge avec aisance à la piscine, c’est parce qu’on passe du temps ensemble à découvrir et s’amuser.
J’avais envie de partager cela car je pense que ce n’est pas forcément une question d’âge. Vélo à 3 ans, 6 ans, 30 ans, ça n’a pas d’importance…
Ce que j’estime important c’est d’être attentif.ve aux envies (et des non-envies aussi) de nos enfants et de prendre du plaisir à partager des moments avec eux, quitte à ce que la maison soit en désordre…
Oui, vu comme ça, 18 étés c’est pas beaucoup de temps…
Merci pour cette article qui fait réfléchir <3
C’est ça que je dis en fait: si l’enfant est demandeur, foncez. Mais faut pas le forcer juste parce qu’on veut qu’il fasse comme les autres. C’est surtout ça mon point de vue. 🙂
Je pense que tout dépend de vos choix de vie, personne ne force aucun enfant à faire quoi que ce soit. La compétition n’existe même pas sauf si vous lui en faites prendre conscience. Beaucoup de parents changent de situation professionnelle suite à leur premier enfant pour justement vivre différemment. Si les enfants sont devant un écran c’est car ils y ont été invités ! Il faut peut-être mieux qu’ils fassent du vélo à 3 ans non?! Nos enfants font parti d’une génération où tout va plus vite et plus loin, il faut simplement répondre à leurs attentes sans les ralentir ni les précipiter, mais être là pour eux. Je pense que chaque parent sait être responsable et il ne faut pas généraliser. L’important est de s’occuper des siens.
Ouais 😉 Une activité avant 6 ans, pas plus, conseillent les pédiatres. Ca tombe bien parce que je ne pourrais pas le conduire une autre activité que son cours de danse le samedi matin de toute façon 😉 Stop à la performance, tant de “l’enfant parfait” que de la “maman parfaite”. J’ai abandonné certains combats. Parce que je ne sais pas être une travailleuse parfaite, une femme parfaite, une amie parfaite, une mère parfaite. Et parce que papa est là aussi. Mais qu’est-ce qu’on nous met la pression! Qu’est-ce qu’on se met soi-même la pression! Je me suis dit un jour: je ne sais pas tout assumer alors autant renoncer volontairement à certains trucs une fois pour toutes et en plus y penser. J’ai dit: fuck le ménage, même si je culpabilise encore un peu. J’assure sur d’autres points et on essaie de savourer les moments passés ensemble, même si on a décidé de rien faire de “spécial”. J’ai un petit rêveur de 5 ans qui a besoin d’avoir des moments calmes et réclame parfois qu’on reste à la maison. Ca tombe bien 😉
A mille pourcent d’accord avec vous!! Je suis maman d’une famille nombreuse, et je n’ai jamais été adepte d’inscrire mes enfants à toutes sortes d’activités extrascolaires, considérant qu’entre l’école, les devoirs et les différentes tâches auxquelles ils participent à la maison, leur “planning” est déjà bien complet.
Je suis dans l’optique de dire que chacun a le droit de “buller” sans culpabiliser parce qu’il va louper son cours de danse, son stage de diction, ou son atelier de cuisine.
Comme vous dites, à 6, 8 ou 10 ans, ce ne sont pas eux qui choisissent, ils adhèrent, de bon gré ou forcé, à ce que nous, parents, avons décidé de ce qui était bien pour eux. Sans qu’ils aient préalablement émis l’idée de vouloir tester telle ou telle chose.
Alors merci de dire tout haut ce que je pense tout bas, dans mon coin 🙂
Bravo pour votre article, je partage à 3000% !
Super intéressant comme réflexion!
C’est tellement vrai. On leur met une pression d’enfer et on s’en met une aussi.
Il faut trouver l’équilibre entre les motiver dans ce qu’ils aiment et leur laisser le temps de l’apprentissage. Ils n’évoluent pas tous au même rythme. C’est une réalité à laquelle nous devrions tous nous raccrocher…
Merci
Bonjour, Si votre article traite avec pertinence des déviances de notre société les exemples que vous citez ne me paraissent pas pertinents pour autant. Aussi, je me permets de réagir.
Par exemple, la natation. Pourquoi apprendre à un enfant à nager? Pourquoi à votre avis cela est-il devenu une priorité nationale dans l’enseignement de l’EPS en France? Tout simplement car il y a encore TROP d’enfants qui meurent par noyade (cela arrive du fait d’un manque de vigilance des parents disent les secouristes). Aussi, il est impératif que très rapidement et même si l’enfant ne fréquente pas beaucoup les plans d’eau (raison supplémentaire je dirai il sache nager). histoire de pouvoir mesurer le risque, évaluer ses propres compétences de nageur et savoir se mettre en sécurité. Dans cette démarche, il ne s’agit aucunement d’en faire des champions olympique du 200 m nage libre.
Le vélo ou la tenue du crayon et tout le reste… là on rentre dans des questions de motricité et même de motricité fine. cela n’a l’air de rien comme ça mais c’est tellement important comme habilités et il y a une limite dans le temps à pouvoir développer les développer. Dolto disait (et cela a fait hurler beaucoup de monde) tout se joue avant 6 ans. Bon ben aujourd’hui c’est confirmé, le développement du cerveau de l’enfant du point de vu langage et motricité fine c’est jusqu’à 6-7 ans.. après.. et bien après ..c’est plus compliqué, ça demande des séances de rééducation chez l’orthophoniste, chez ergothérapeute…. et j’en passe.
Il ne faut pas oublier que nous avons des vies très sédentaires et que nos enfants sont surprotégés. Donc contrairement à nos grands parents ou arrière grands parents ( l’époque de la la guerre des boutons hein!!) les gamins ne sont pas libre d’explorer et d’expérimenter le monde à leur guise et donc ne peuvent apprendre que ce qu’on leur soumet et ne s’inspire que de ce qu’ils voient de noter monde d’adulte… je vous la fait courte..métro boulot télé/écran?
Bref si je vous rejoins sur le fait qu’il faut lever le pied, je pense que c’est sur nos vies professionnelles et nos ambitions personnelles. Mais ayons de l’ambition pour nos enfants, donnons leur du temps et de l’attention, montrons leur autant que possible que le monde est vaste et qu’il y a mille choses à explorer.
Je pense que dans le fond nous sommes d’accord sur l’effet presse citron de notre société..
Ah mais je pense que je me fais mal comprendre. Bien sûr que c’est super que nos enfants apprennent à faire du vélo et à nager. Du moins s’il est prêt, que ça l’intéresse et que ce n’est pas juste pour qu’il le fasse parce que le voisin sait le faire. Ce qui me gêne c’est la course et la pression que ça engendre. Apprendre à rouler à 3 ans ou à 4, 5 ans… ça ne change rien à l’avenir de notre enfant. Donc cool, quoi! C’est surtout ça mon message.
En 1995, alors que j’étais encore ado, Alanis Morissette chantait Perfect (vous trouverez les paroles ici: https://g.co/kgs/D1JwTW). Cette chanson est toujours restée dans un coin de ma tête et j’ai commencé à la réécouter avant de devenir papa. C’est un bon rappel à l’ordre. À chaque fois qu’un choix se pose pour ma fille, la phrase “I’ll make you what I never was” me revient en tête comme un flash, comme un signal qui attire mon attention sur le raisonnement derrière cette décision.