Je vous en avais parlé ici: on a décidé d’inscrire notre fils de bientôt 5 ans dans l’école internationale Bogaerts cette année. On est, comme tout le monde, dans l’attente que la vie normale reprenne son cours. Et parce qu’on a l’intention de repartir aux États-Unis, dans un futur plus proche que lointain, on voulait qu’Ezra continue à pratiquer l’anglais de façon intensive. On a donc opté pour un cursus international, privé, basé sur le modèle anglo-saxon. Je vous avais parlé de l’école aux Etats-Unis ici. Après un premier trimestre de cours en école internationale, je peux vous partager mon ressenti ici. J’avais besoin de me faire un avis personnel avant de vous en parler. Voici, en vrac, mes premières réflexions et observations.
Une école internationale, ça porte bien son nom
Les premiers jours d’école, Ezra était très fier de m’annoncer que ses copains parlaient tous français. Après ces mois de confinement à ne parler que dans sa langue natale, forcément, il avait un peu de mal à se remettre à l’anglais. Quand il m’a dit ça, je me suis dit que quand même, j’espérais qu’il progresse en anglais vu que c’était notre objectif premier. Après trois mois, ouf!, je ne peux que constater ses progrès impressionnants en anglais. Alors oui, il traine encore avec ses petits copains francophones et c’est bien normal mais il a trouvé sa place dans sa classe composée d’enfants du monde entier. Ses petits copains sont italiens, indiens, chinois, ils ont tous les accents et toutes les couleurs de peau. L’anglais est la langue de référence, c’est sur celle-là qu’ils se retrouvent tous. Son institutrice principale ne parle d’ailleurs pas français.
Ça peut paraître surprenant mais ses profs m’ont même déconseillé de lui apprendre à lire en français pour le moment. Histoire de ne pas l’embrouiller alors qu’il apprend une autre langue à l’école. Je continue à lui lire des livres en français mais je n’essaie donc pas de déchiffrer avec lui certains mots, sauf quand il m’interroge. Il est encore petit, finalement: même pas encore cinq ans. Donc je ne force rien.
Quatre institutrices sinon rien
Ezra a quatre institutrices et ils sont une quinzaine d’élèves dans sa classe. Elles ne sont pas toutes là en même temps mais elles sont au moins deux en permanence. Sachant que mon fils, né en fin d’année, est le plus petit de sa classe, ça me rassure de le savoir aussi bien encadré. Elles ont le temps d’être attentives, de repérer ce qui va bien ou non. C’est en tout cas ce que je me dis.
Des apprentissages plus rapides que la moyenne
À Bogaerts, j’ai l’impression que les apprentissages sont mis en place plus rapidement que dans une école publique belge. Ezra apprend à lire en anglais et il apprend déjà à lire l’heure. Bon, il est le plus jeune de sa classe, il n’aura cinq ans que d’ici quelques jours mais j’avais l’impression quand même l’impression que ces choses-là ne commençaient, ailleurs, qu’en première primaire. Je n’ai eu de cesse de répéter que « je trouvais qu’il n’apprenait pas grand-chose à part l’anglais » dans sa toute petite école en Californie et maintenant qu’il apprend plein de trucs, je me suis demandée si ce n’est pas trop. J’étais en panique à l’idée qu’il soit déjà dans un cycle de performance.
J’ai arrêté, entre-temps, de me poser la question: Ezra est hyper content d’aller à l’école, il n’a jamais traîné la patte, il me raconte les choses qu’il fait avec enthousiasme. J’en suis venue à la réflexion que s’il apprenait autant de choses aussi vite, c’est notamment parce qu’il était encadré perpétuellement de plusieurs institutrices. Elles ont le temps de s’asseoir avec chacun, de stimuler, d’encourager, d’expliquer. Rien que pour ça, je me dis que l’école vaut son prix. On sait à quel point les instit’ aujourd’hui sont débordées et les classes surchargées. Ce n’est pas le cas ici et en tant que parents, c’est très agréable, je ne vais pas vous mentir.
En script pas en cursive
Grande surprise: à l’école internationale, Ezra apprend à écrire en script. J’ai un peu paniqué: mais il ne saura, alors, jamais écrire en attaché? Je me suis rappelée qu’il avait encore quelques années devant lui pour apprendre… Et je me suis rendue compte, au cours de ces dernières semaines, que je devais accepter de renoncer à l’idée de l’enseignement tel que je l’avais en tête et tel qu’on me l’avait donné. Petite, je fréquentais une petite école dans le Brabant Wallon.
On était loin de la pédagogie active à l’époque. Les punitions, c’était du scotch sur la bouche et une unique phrase à recopier cent fois… en cursive puisque c’est comme ça comme on apprenait à écrire.
J’ai mis mon fils dans un système international et aux États-Unis, les enfants écrivent en caractère d’imprimerie, c’est comme ça. L’écriture en script faciliterait l’apprentissage de la lecture. L’article ici explique bien les choses, celui-ci aussi. Donc j’accepte qu’il fasse différent de moi, enfant, parce que j’ai choisi pour lui un parcours différent que celui que mes parents m’avaient réservé. Ou en tout cas, j’apprends à accepter…
La technologie relie parents et enfants
Parmi les choses qui me surprennent agréablement dans cette école, il y a la manière de communiquer. Chaque parent est inscrit sur l’application Seesaw (qui n’est pas propre à Bogaerts). Sur cette plateforme, j’ai accès à toutes les informations concernant sa classe. Des vidéos et des photos sont postées régulièrement. Certaines sont accessibles à tous les parents de la classe. D’autres sont exclusivement réservées aux parents de l’enfant filmé. On est tenu au courant des activités au jour le jour, je peux voir Ezra vivre avec ses copains, c’est assez sympa et pas trop intrusif. Ce sont des moments choisis. Je peux par exemple assister en décalé à une petite présentation d’un travail qui me donne l’occasion de l’entendre parler anglais. C’est touchant.
C’est aussi sur cette plateforme qu’on peut communiquer directement avec les profs. Quand j’arrive en retard à l’école, je peux prévenir ses institutrices. C’est encore sur Seesaw que son institutrice met les petits exercices à faire à la maison lors des journées où les cours se donnent en ligne. Ezra peut interagir, son instit peut corriger les exercices à distance, lui laisser un petit commentaire vocal, c’est aussi sympa que l’école online peut l’être. En temps de pandémie, vu qu’on a assez peu le loisir de discuter avec les profs, c’est vraiment bien fait. J’ai l’impression de revenir à l’époque du carnet de liaison à la crèche, quand on me listait tout ce qu’il avait fait dans sa journée. Avoir autant d’infos, ça permet de provoquer des discussions avec l’enfant qui adore en général répondre « je sais pas » quand on lui demande « qu’as-tu fait de ta journée? » Je suis sûre que vous avez le même à la maison donc vous devez comprendre ce que je veux dire…
Le premier trimestre à Bogaerts s’est déroulé aussi bien que possible. Ezra s’est hyper bien adapté, probablement parce qu’il a été très bien accueilli. C’est un vrai soulagement pour moi, dans cette année de stand-by… C’est au moins un problème auquel je ne dois pas penser jusqu’en juin.
Avez-vous des questions spécifiques à l’école internationale? Ou à l’école Bogaerts? Des questions auxquelles je pourrais répondre dans un prochain article? N’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires.
7 comments
Cc Deb.
Juste 2 choses à dire après lecture :
* apprenons à faire confiance à nos enfants ; quel que soit leur environnement, ils ont une capacité d’adaptation bien supérieure à la nôtre. Mes neveux ont suivi des cursus en écoles internationales (US et Canada), française, … en Corée, à Singapour, en Norvège puis ajd en Chine. Adaptation déconcertante quand on sait qu’adulte, il nous faut plusieurs années pour accepter une modification de process professionnel
* nos enfants nous donnent des leçons tous les jours et nous devrions parfois faire preuve de plus d’humilité à leur contact.
Sinon, heureux de lire qu’Ezra s’éclate comme tout enfant de son âge.
Bonne fin de week-end
Merci pour le blog.
Toujours sympa de vous lire d’autant plus que ma fille a aussi 5ans. Mais je suis un peu sceptique quant au thème de l’article. La majorité des familles ne peuvent se permettre d’inscrire leurs enfants dans des écoles privés, et j’avais toujours eu l’impression que ce blog était destiné à une majorité de maman, et non pas à une partie de la population élitiste.
Néanmoins merci de partager votre vécu avec nous, et ce toujours dans la bonne humeur.
Je suis loin de faire partie de la catégorie élitiste mais on fait chacun des choix en fonction de nos vies personnelles. Je payais le même prix en Californie pour l’école de mon fils et la-bas, personne ici n’était choqué que je paie sa scolarité. On a fait le choix de le garder en anglais cette année et les immersions n’étaient pas suffisantes actuellement pour son niveau d’anglais déjà avancé. On se sert la ceinture sur un tas d’autres choses pour payer l’école: je ne fais quasi aucun shopping de confort pour moi, par exemple. Ce sont des choix, et des sacrifices. J’ai tjs parlé des choses ici telles qu’on les vivait, je ne compte pas arrêter cette transparence.
Bonjour!
Article super intéressant ! On aurait tellement aimé inscrire notre fille dans ce genre d’école malheureusement on habite un coin de France un peu paumé, il n y a pas d’école de ce type dans tout le département…. on a réussi à lui trouver un cours d’anglais pour les petits 1h par semaine, on s’estime déjà chanceux!
L’école positive…. c’est surtout ça dont je rêve! L’encouragement plutôt que le blâme permanent !
En tout cas merveilleuse expérience pour ton petit bout de chou!
Encore merci pour l’article !
je comprends tout à fait que vous ayez fait ce choix pour qu’Ezra garde la langue anglaise. En fait, le truc qui m’aurait bloquée personnellement, c’est l’apprentissage de l’écriture en script. C’est vraiment une spécificité américaine d’apprendre à écrire en script. C’est marrant parce qu’en France les enfants apprennent la cursive sans difficultés. Le script minuscule est réservé à la lecture. Mais bon c’est un détail et c’est très chouette qu’il bénéficie d’un tel taux d’encadrement !
J’ai découvert ça plus tard. Genre le mois passé. ? Je ne m’étais jamais posée la question avant ça. J’ai mis une semaine à m’en remettre. Et je ne suis pas sure d’en être remise d’ailleurs. ?
En Allemagne aussi, les enfants apprennent à lire et à écrire en script et l’apprentissage de la cursive est repoussé à la 2. Klasse (CE1) minimum voire abandonné car bien trop difficile. 😉