Je ne veux pas d’autre enfant, je veux juste remonter le temps

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Je ne veux pas d’autre enfant. Je veux juste remonter le temps et recommencer avec toi.

Revenir à cette vie où je ne te connaissais pas encore et me languir à nouveau de notre rencontre à venir. Regarder mon ventre s’arrondir et se déformer sous tes coups. Faire courir mes doigts sur ma peau tendue pour te signifier ma présence. Être habitée de toi, encore une fois.

Je voudrais qu’on me tende à nouveau ton corps chaud et humide et croiser ton regard flou, encore une fois, pour la première fois.

Je voudrais retrouver ce foudroiement

Je voudrais retrouver cette sensation, ce foudroiement, cette impression que toutes les pièces du puzzle s’emboîtent avec ton arrivée, que ma vie toute entière n’avait été ce qu’elle était pour me mener à ce moment-là.

Je voudrais empêcher le temps de filer, l’empêcher de nous faire mûrir, grandir, vieillir et oublier.

Je voudrais qu’il me rende tes premiers jours, tes premiers mots, tes premiers pas, tes premières blagues, tes premières nuits et mes yeux posés sur toi dans la pénombre.

Je ne veux pas d’autre enfant, je veux remonter le temps et m’émerveiller de tout une seconde fois. Écouter tes premiers rires, te baigner au creux de mon bras, savoir que ma seule présence suffit à t’apaiser de tout.

Découvrir que ta seule présence suffit à m’apaiser de tout.

Je ne veux pas d’autre enfant: de toute façon, il ne sera pas toi

Je veux une fois encore tes cuisses dodues et tes joues rebondies, tes premiers coloriages et ta main dans la mienne, ton odeur de lait et ton corps minuscule recroquevillé sur le mien, ta tête sur mon épaule et ton abandon.

Je voudrais remonter le temps parce qu’il passe trop vite, que je te vois grandir, petit matin après petit matin. Je suis fière de l’enfant que tu es devenu et je vois déjà l’adolescent que tu deviendras dans ta silhouette, dans tes attitudes, dans les traits de ton visage.

J’ai aimé chaque journée depuis que tu es né et j’aime déjà celles à venir. Je ne veux pas d’autre enfant. La question n’est pas là: je l’aimerais aussi, si je décidais d’en faire un. Mais il ne sera pas toi.

Tu es mon premier enfant et tu seras mon dernier.

Je suis devenue maman avec toi et j’ai aimé chaque minute de ce voyage: les paysages incroyables, les découvertes, la curiosité sans cesse renouvelée, les virages, les freinages d’urgence, les accélérations, la liberté d’une route dégagée et les embouteillages dans lesquels on reste coincés.

J’ai aimé les défis qui se sont présentés à moi, et tout ce qu’ils m’ont appris. J’aime être ta maman, j’aime que tu sois mon enfant. Et parfois, je veux juste remonter le temps, pour avoir la chance de profiter de tout ça, une seconde fois.

À lire aussi, ailleurs sur ce blog: Pourquoi je n’aurai qu’un seul enfant

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