Terrible Two, help, je craque: comment gérer la crise des deux ans?

by seayouson

Le Terrible Two, c’est une période lors de laquelle les jeunes enfants en font voir de toutes les couleurs à leurs parents.

Combien de temps dure la crise des deux ans? Comment faire face aux crises de colère? Comment rester dans la parentalité positive quand on n’arrive plus à faire preuve empathie face au petit monstre qui s’oppose à nous sans cesse?

Je n’ai pas de vraie solution, mais je vous partage mon expérience face au Terrible Two. 

Mon fils a presque deux ans. Deux ans, c’est l’âge de l’autonomie, des premières discussions, de la propreté, des premiers câlins enfin donnés de son plein gré.

Mais c’est aussi le Terrible Two, cette phase du développement de l’enfant dont on connaît vaguement l’existence mais qu’on ne comprend vraiment qu’en y étant confronté.

Hier, attaché dans sa poussette et heureusement parce que sinon je crois qu’il aurait fugué, mon fils m’a donc appris que deux ans, c’était aussi l’âge de la tempête émotionnelle et des crises complètement démesurées pour asseoir son autorité et exprimer sa frustration.

C’est quoi le Terrible Two?

Commençons par éclaircir le terme. Le Terrible Two, c’est quoi? C’est une sorte de petite adolescence qui arrive à l’âge de deux ans.

L’enfant sort de la petite-enfance, il s’affirme, il laisse sa période bébé derrière lui et il comprend qu’il a un certain pouvoir de décision. Il entend bien en faire usage. C’est une phrase d’opposition à tout va.

Il fait des caprices, il veut évacuer les émotions négatives qui le prennent à la gorge, il est incapable de tolérer la frustration.

C’est l’âge du non (et c’est insupportable)

C’est l’âge du NON que l’enfant répète haut et fort. C’est l’âge de la contradiction. L’enfant veut prendre son indépendance.

Quand il n’est pas content, il le dit et il ne se contente plus de bouder: il crie, il hurle, il explose, il tape du pied, il s’énerve.

Son cerveau a encore du mal à gérer le flot d’émotions qui le traversent. Il enchaîne les sautes d’humeur et ça passe par une grande période d’instabilité.

La famille est souvent secouée par le tempérament soudainement colérique du jeune enfant.

Il ne peut tout simplement pas faire autrement: il n’a pas encore le vocabulaire adapté pour s’exprimer clairement et exprimer son émotion. Il est en pleine acquisition de la parole et son apprentissage ne va pas assez vite à son goût.

terrible two comment gérer les caprices
Votre enfant pique des colères et vous ne savez plus comment faire face aux crises? Bienvenue dans la merveilleuse période du terrible two.

Pendant son Terrible Two, le môme se prend pour un adolescent

Le petit qui traverse cette phase de bouleversements intenses fait vivre l’enfer à ses parents et pour cause: c’est avec eux qu’il est le plus en confiance.

Vous êtes sa figure d’attachement et c’est avec vous qu’il exprime ses frustrations. Il teste vos limites sans s’inquiéter que vous ne l’aimiez plus.

En tant que maman, je trouve ça très déstabilisant: tous les repères qu’un avait mis en place sont tout à coup bousculés. L’autorité parentale n’existe plus, l’enfant se met en colère pour un rien.

Il a découvert son individualité et il refuse qu’on puisse décider de sa vie, des vêtements qu’il doit porter, du chemin à emprunter.

Le Terrible Two, c’est, souvent, beaucoup d’énervement: tout le monde perd patience à la maison. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de parent parfait et que vous faites de votre mieux.

Pourquoi c’est une période particulièrement difficile pour les parents

Je trouve ça d’autant plus compliqué à gérer que cette terrible crise débarque alors qu’on sort de la période bébé.

Pendant deux ans, on a changé des couches, donné un sein ou des biberons, on s’est levé la nuit… On croit qu’on a trouvé le rythme. Mais en fait, c’est pire après!

C’est une vraie épreuve à vivre quand on est mère (ou père). Ca fait deux ans qu’on est fatigués, on manque d’énergie pour gérer cette fameuse crise des deux ans.

On a du mal à réagir face aux réactions disproportionnées de notre tout-petit en pleine tempête émotionnelle. Et on a du mal à rester dans la parentalité bienveillante qui était pourtant notre objectif lorsque notre petit monstre était nouveau-né.

Je vous rassure: le Terrible Two est une phase de développement normale

Mais si cette phase est compliquée à gérer pour les parents, rappelez-vous que c’est une phase du développement parfaitement normale chez l’enfant.

Certains enfants ne traversent pas cette phase d’opposition et c’est normal aussi. Tant mieux si ça se passe dans le calme ailleurs.

Voilà à quoi ressemble le Terrible Two

Il y a deux mois, Ezra ne voulait plus prendre son bain. Il fallait gruger pour arriver à le déshabiller et le débarbouiller.

La veille, il barbotait comme un bienheureux ; le lendemain, il hurlait à la mort dès que son orteil touchait l’eau. Je ne savais plus comment réagir.

Son angoisse est passée comme elle est arrivée : sans prévenir et sans raison.

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Depuis une semaine ou deux, Ezra décide de l’itinéraire. Quand il roule en vélo sur le sentier et qu’il a le choix entre deux directions, j’ai plutôt intérêt à être d’accord avec lui sinon j’ai droit à un accès de colère.

D’abord, il pointe un index déterminé là où il veut aller avant d’énoncer « Paya », comprenez « Par là ». La première fois qu’il m’a fait le coup, j’ai rigolé et j’ai accepté de changer mes plans initiaux pour le suivre. C’était visiblement l’erreur à ne pas commettre.

Désormais, si je vais à droite alors qu’il avait envie d’aller renifler si l’air n’était pas plus doux à gauche, il serre les dents et les mains avant de se mettre à pleurer.

Parfois, il ose même, depuis son siège auto sur la banquette arrière, donner ses instructions à son père au volant. Honnêtement ? C’est assez inoffensif et tellement téméraire de sa part que j’en ris (presque) à chaque fois.

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Comment reconnaître le Terrible Two?

Chez moi, ça saute aux yeux…

Mon enfant gigote comme un petit diable quand je lui enfile sa couche, mange subitement du bout des lèvres et encore plus quand on insiste, pleure à chaudes larmes quand son père sort de la voiture pour y mettre de l’essence, pleure à chaudes larmes encore quand j’ai le malheur de fermer la porte des toilettes pour quatre secondes vitales d’intimité.

Il crie beaucoup, il pleure quand il se sent débordé par ses émotions, il a du mal à contrôler sa colère, lui qui, jusque-là, n’était absolument pas un enfant à capricieux.

Je prenais ça pour un trop plein d’amour mal dirigé mais en fait, Ezra a deux ans bientôt et le Terrible Two c’est maintenant.

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Le Terrible Two transforme votre enfant en Docteur Jekyll et Mister Hyde

J’ai envie de lui trouver mille excuses : peut-être qu’il a mal dormi ou qu’il a une molaire qui se pointe ? Ou alors c’est la fameuse angoisse de séparation qu’il n’a jamais traversée à 9 mois qui s’est déplacée ?

Mes tentatives pour l’excuser exaspère son père qui me jure que notre fils prend pour l’instant un malin plaisir à me rendre dingue. Et vous savez quoi ? Je crois en fait qu’il a raison (mais ne lui dites pas).

Tout à l’heure, Ezra m’a demandé un biscuit mais a fait la moue quand je lui ai tendu.

Il détourne les yeux avec une insolence crasse quand je lui dis un truc qu’il ne lui plaît pas. Il fait semblant de ne pas m’entendre quand je lui demande de m’attendre ou de rentrer alors qu’il joue dans le jardin et que le soir est tombé (mais il rapplique dans la seconde quand je prononce le mot chocolat).

Il hurle à pleins poumons quand il n’est pas content et s’arrête dès que son attention se porte sur autre chose. Ezra pour l’instant c’est Docteur Jekyll et Mister Hyde.

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À deux ans, l’enfant s’affirme et teste les limites de ses parents

Le jeune enfant se prend pour un adolescent et il essaie de s’affirmer. Il teste nos limites et les siennes au passage. Mon fils veut être maître de son destin alors qu’il tient à peine sur ses deux petites jambes quand il court.

J’ai beau savoir tout ça, ça n’empêche que c’est dur à gérer et que mes émotions font du yoyo au moins autant que les siennes. Il me fatigue parfois autant qu’il me fait fondre la seconde d’après.

Ce soir, je me suis absentée une minute pour aller chercher un truc oublié dans la voiture. Ezra m’a vu partir, il s’est précipité vers la porte d’entrée pour m’empêcher de la fermer.

J’ai vu la lueur de panique dans son regard, ses yeux s’emplir de larmes, sa petite main trembler. J’en ai encore le cœur serré.

Manipulation ou grosse inquiétude ? Entre les deux, mon cœur balance. Mais je n’étais pas partie depuis 25 secondes que Ezra m’avait déjà oubliée.

Combien de temps dure le terrible two? Quand s’arrête cette période de crise et de confrontation?

J’aimerais vous dire qu’une fois que vous aurez compris comment gérer sa colère et qu’il aura appris à exprimer ses frustrations, le Terrible Two s’arrête aussi soudainement qu’il est arrivé et qu’il signe la fin de votre calvaire familial.

Mais le Terrible Two n’est que le début de l’affirmation de celui qui n’est plus vraiment votre bébé. Et en prime, un enfant n’est pas l’autre.

Les psychologues estiment que la tempête émotionnelle des deux ans s’étale entre les 18 mois et les 3 ans de l’enfant. Mais chaque enfant est différent.

Vous pourrez éduquer votre progéniture de la même façon, poser des limites avec autant d’énergie et de dévotion, remplir leur réservoir affectif à ras bord, ils auront tous leur propre timing.

Alors j’ai une bonne nouvelle: le Terrible Two finira par prendre fin. Mais j’en ai une mauvaise: après, il y a la phase du Threenager, sorte de continuité plus douce.

Ce qu’il faut retenir, pour tenir, c’est que votre enfant arrêtera un jour de dire non, de crier sa rage, de râler, de bouder, de discuter, de se braquer, de s’opposer, de se rouler par terre, de tourner la tête en signe de mécontentement…

L’apaisement et le calme reviendront.

6 conseils pour gérer la crise des deux ans

Gardez votre calme

Oui, je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire. J’ai souvent pensé moi-même: ok, j’en peux plus, je craque… Mais face à la crise de votre enfant, restez calme.

Il faut essayer de ne pas crier à chaque fois qu’il vous fait sortir de nos gonds. Déjà, parce que ça n’a aucun impact sur un gamin qui a le cerveau en ébullition.

Vous pourrez toujours vous énerver, ça ne l’empêchera pas de grandir avec tout le chamboulement qui va avec.

Et ensuite, parce que c’est épuisant pour nous, parents. Essayez d’avoir une approche empathique et de décoder son attitude de façon positive et bienveillante. Dites-lui les choses calmement.

Dites-lui que vous comprenez qu’il a du mal à canaliser la colère qui prend possession de son corps, que vous êtes consciente que ses journées sont rythmées par des tempêtes émotionnelles et que c’est épuisant.

C’est très difficile, je sais. Mais plus on reste calme, moins la crise dure longtemps: l’enfant constate que son comportement n’a pas de prise sur l’adulte qu’il provoque, il passe donc à autre chose.

Évitez les questions fermées

Vu qu’il adore répondre non, posez-lui des questions plus larges, sans possibilité de répondre oui ou non.

Au lieu de dire: « Tu veux du jambon? », demandez-lui: « Tu préfères du jambon ou du fromage? » ou encore: « Tu veux du jambon dans ton sandwich ou à côté du pain? »

L’enfant ayant une tolérance à la frustration bien moindre que la nôtre, lui donner l’impression qu’il peut choisir, ça évitera les cris et les colères inutiles.

Evitez les endroits problématiques

Evitez les endroits où ça risque de déraper. Par exemple, allez faire les courses au supermarché sans lui. Ca sera déjà un drame et des pleurs en moins dans la journée.

Certains diront que si on ne confronte pas un enfant à ses frustrations, il ne saura pas les gérer. Je réponds qu’il y a un moment pour tout dans la vie.

Ça ne sert à rien de tester des grands principes d’éducation avec un enfant qui pète un plomb juste parce que ses hormones lui disent de le faire.

Ignorez-le un peu en guise de punition

Quand la crise de rage éclate, si votre enfant n’arrive pas à se calmer, qu’il fait preuve d’agressivité et que c’est ingérable, vous pouvez le sanctionner avec une punition, certes à sa hauteur, mais une punition quand même. Je ne parle évidemment pas de fessée.

Ignorez-le quelques minutes le temps que ses émotions s’apaisent. Il cherche à vous provoquer, à attirer votre attention: si vous ne lui donnez pas ce qu’il va interpréter comme une récompense à ses actions, il va rapidement se calmer.

Ça ne veut pas dire que vous devez vous désintéresser de lui ou l’abandonner, mais vous pouvez simplement rester à ses côtés et ne rien dire. Vous pouvez le laisser pleurer brièvement, que la frustration s’exprime. C’est son moment de décharge émotionnelle.

Quand il semble se calmer, expliquer calmement que ce qu’il vient de se passer est compréhensible, qu’il a le droit d’être très en colère, mais qu’il va falloir trouver des moyens pour exprimer tout ça plus calmement.

Faites-lui un gros câlin

Quand vous sautez que votre enfant est sur le point de piquer une colère, prenez-le dans vos bras. Ce n’est pas ce que vous avez envie de faire à priori quand il vous pousse à bout mais c’est ce dont il a besoin… et vous aussi.

L’enfant est noyé sous la frustration, le chagrin, sa difficulté à s’exprimer clairement. Ses crises de larmes sont une façon d’exprimer sa colère.

Le Terrible Two, c’est aussi et surtout un gros besoin d’affection. Si vous y répondez, il y a de grandes chances pour que son explosion de fureur s’apaise.

Votre rôle, en tant que parent, c’est de rassurer l’enfant. Alors prenez son doudou, sa tétine, et ouvrez-lui vos bras. Un enfant qui a fait une crise de nerfs est généralement épuisé.

Demandez de l’aide aux professionnels de la petite enfance

Enfin, si vous n’arrivez pas à comprendre les émotions de votre enfant, si, vraiment, ça devient difficile à gérer et que vous n’arrivez plus à vous arrêter de crier, il reste toujours la solution du coach parental…

Ou de la lecture intensive des livres d’Isabelle Filliozat. En suivant ses conseils de pédagogie, vous arriverez mieux armé face à votre enfant en pleine période d’opposition, vous aurez de bons conseils pour gérer son comportement et atténuer la colère quotidienne. Vous saurez aussi peut-être quoi faire au lieu de punir.

Vous pouvez également interroger votre pédiatre. Il peut vous aiguiller, vous aider à trouver de nouvelles pistes pour apaiser votre enfant.

Il servira d’oreille bienveillante, vous donnera des pistes pour faire face aux caprices, réagir en cas de crise et vous aidera à comprendre ce qui se passe.

Courage, les comportements des enfants peuvent parfois nous rendre fous. J’espère que vous trouverez l’accompagnement parental qui vous convient pour redevenir les parents bienveillants que vous étiez avant les crises de rage à répétition.

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